Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE

- Le monde entier est contre moi -

- Alors parle autrement à Ronal ! Tente-t-il.

- Elle a mal parlé à mon fils alors s'en est hors de question ! Assène ma mère.

- Neytiri, c'est la Tsahik ! essaye de la raisonner mon père.

- Tu es Toruk Makto ! Tu a été Olo'Eyktan ! Je suis Tsakarem ! Nous sommes adultes et nous sommes des chefs de guerre ! Alors nous valons autant qu'eux !

- Neytiri ! Nous ne sommes pas chez nous ! Alors rentrons s'il te plaît !

- Pour la grâce d'Eywa Jake tais-toi !

Je regarde ma mère, qui réalise ce qu'elle vient de dire. Mon frère me regarde, tout autant choqué que moi. Kiri elle, a emmené Tuk un peu plus loin dès que le ton a commencé à monter. Elle fait aussi les gros yeux, ayant entendu ma mère de là où elle est.

- Je rentre avec les enfants. Fais ce que tu veux.

- MaJake...

- J'ai compris.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire...

- Je suis un marcheur de rêve, un démon. Je n'ai rien à dire, je sais. Venez les enfants, on va laisser votre mère régler ses comptes.

Il part vers notre hutte et nous n'avons pas d'autres choix que de le suivre. Ma mère est derrière nous, des larmes silencieuses dévalant son magnifique visage.

- MaJake...elle crie, MaJake !

La voix brisée, elle continue de chuchoter le surnom qu'elle a attribué à mon père il y a 15 ans. Ses pleurs étouffés me font me retourner. Entendre une femme pleurer m'est insupportable, encore plus quand il s'agit de ma mère. Je reviens vers elle, non sans un regard de mon père. Il ne réagit pas, comprenant ma réaction. Arrivé au niveau de la femme qui m'a donné la vie, je la prends dans mes bras.

Elle est si forte.

Elle sert faiblement mes arrières-bras, avant de se reculer légèrement et de prendre mon visage en coupe ;

- Tu es si gentil... On dirait un ange.

- Maman... Est-ce que ça va aller ?

Je sais qu'elle est forte, très forte. Mais avoir la personne que l'on aime le plus en colère envers nous-même est l'une des choses les plus dures à surmonter.

- Ne t'en fais pas mon fils.

- Ce n'est pas une réponse, est ce que ça va aller ?

Ronal a un bras de son mari autour de ses épaules, et elle a l'air de s'en vouloir, du moins je l'espère entrain de culpabiliser.

- Ca va aller, Neteyam. Ne t'en fais pas pour moi.

- Je m'inquiète pour toi, c'est normal que je m'inquiète pour la femme qui m'a donné la vie, non ?

- Neteyam ...

Elle se blottit encore plus dans mes bras. Je me souviens quand, lorsque j'étais tout petit et encore fils unique, je dormais dans ses bras en me blottissant contre elle pendant les siestes.

- Il faut que tu ailles te reposer maman.

- Je n'arrive pas à dormir sans ton père. Et jamais il ne voudra dormir avec moi cette nuit.

- Tu veux que je dorme avec toi ?

- Ne sacrifie pas ton sommeil pour le mien.

- Comme si tu n'avais pas sacrifié des nuits entières pour nous. Viens, on rentre.