- Ils me manquent -

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Je n'en peux plus. De cette situation si délicate, de ce mal permanent que je ressens, de cette peur constante que nous portons tous au plus ou moins au fond de nous, de cette culpabilité qui règne en moi, je n'en peux plus. Ces démons, je les tuerais un à un de mes propres moyens et seule s'il le faut. Cette espèce disparaîtra de la surface de mon monde. Ceux qui ne nous ont jamais trahis resteront et mèneront le combat à nos côtés. Je mènerai ce combat, que je sois l'unique guerrière qui le constitue ou non.

Je me relève brusquement, ignorant ma douleur ainsi que les tâches noires qui me floutent la vue, et je me dirige vers la pointe de la pierre. Une fois arrivée au bout, je constate qu'il y a bien une quinzaine de mètres qui séparent la plate-forme ou je suis et l'eau. Mais ça m'est égal. Je me mets dos au vide puis je me laisse tomber, le poids de mon corps attiré d'une façon inexplicable vers les entrailles de cette planète. Je sens de nouveau la même sensation que lorsque j'avais sauté de l'ikran de Neytiri. Comme ce que j'ai ressenti à ce moment de liberté infinie, je prends une grande inspiration puis l'eau effleure ma peau avant d'envelopper de nouveau mon corps entier avec douceur. Je n'entends plus rien, comme plongée dans un silence abyssal.

Je réouvre doucement les yeux et j'observe aussi attentivement qu'intensément, en discernant chaque détail, en faisant attention aux moindres petits animaux qui emplissent ce spectacle, la faune sous-marine qui me fait face. Cette scène vivante et unique se déroulant sous mes yeux émerveillés me fascine. Tout à coup, des animaux océaniques dégageant une lumière blanche s'approchent de moi, entourant mon corps. Je tends mes bras devant moi, fascinée.

En les regardant plus consciencieusement, je crois les avoir déjà vu. Puis je les reconnais. Ce sont des Atokirinas marins. La seule différence avec les terrestres est que ceux-ci ont comme des palmes qui relient chacune de leur espèce de petits kuru, ce qui forme une sorte de méduse. Un animal présent dans les océans sur Terre si je me souviens bien.

(Imaginez uniquement le haut d'une méduse, sans les tentacules)

Les graines sacrées se posent sur mon corps, y laissant des petites sensations étranges et effaçant ma douleur. Puis elles se détachent de moi et partent toutes dans une direction, que je décide d'emprunter à leur suite. Bientôt une source lumière apparaît, tellement forte qu'elle pourrait me bruler la rétine. Je reconnais instantanément l'endroit auquel les Atokirinas m'ont emmenée :

Vitraya Ramunong.

L'arbre des âmes.

Cette anémone géante se trouvant sous la surface de l'eau dégage une lumière qui m'aveugle à moitié au début, mais à laquelle je me fais rapidement. Je m'avance, toujours autant émerveillée qu'a la première fois que j'en ai vu un. Les graines sacrées s'avancent vers une liane en particulier, j'ignore pourquoi. Je m'y avance aussi, puis je connecte mon kuru a la branche souple. Je ferme les yeux puis je sens le lien s'établir. Quand je les réouvre, Neteyam est derrière moi. Je sourie, me souvenant parfaitement de ce moment. C'est quand il m'a fait découvrir la grotte.

- Ça te plaît ? Me questionne-t-il alors que je suis dos à lui, revivant pleinement ce moment magique passé a ses côtés.

Je me tourne vers lui et saute dans ses bras. Il rit puis relève ma tête en replaçant une tresse derrière mon oreille.

- Je prends ça pour un oui, le fils de Toruk Makto chuchote ses mots en me regardant intensément.

Je sais qu'à ce moment nous n'étions pas ensemble mais...

Je saute à son cou puis l'embrasse passionnément. Quand je détache mes lèvres des siennes, il est rouge écarlate et ses mains sont posées sur mes hanches. Il essaye de me dire quelque chose mais il est tellement décontenancé par ce qui vient de se passer qu'il ne trouve pas les mots. Puis il secoue la tête, me regarde de nouveau dans les yeux et me dis :

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC | EN PAUSE Where stories live. Discover now