Et si, c'était possible ? - NEWTMAS [TERMINÉ]

Chapitre 7 - Deuil

PDV INTERNE NEWT

Mercredi 10 septembre

Ce mercredi 10 septembre, ça faisait 6 ans qu'elle est morte. Je me levais le cœur lourd et j'allais me doucher, mes larmes se mélangant à l'eau qui sortait du pommeau de douche. Je me recroquevillais sur le sol de la douche et attendis, le regard dans le vide. Si seulement j'avais été là. Les pleurs repartirent de plus belle. 

Au bout de quelques minutes qui semblaient des heures, je sortis de la douche, me séchais et m'habillais. 

J'arrivais à peine à me trainer jusqu'en bas des escaliers. Je ne mangeais pas, mon estomac était noué. Je pris mes clefs et sortis de chez moi. Je marchais pour m'aérer le cerveau et j'inspirais de grandes bouffées d'oxygène. Mes pas me menèrent automatiquement vers le cimetière, vers sa tombe. Une tombe plutôt modeste, toute noire avec des inscriptions en dorée. A son image en fin de compte, modeste mais remplit de beauté. Une larme coula sur mes joues, puis deux, puis trois, je tombais à genou. Elle était si jeune. Pourquoi on me l'avait enlevé ? J'arrivais à peu près à reprendre mes esprits. 

"Sœurette, salut... Depuis que tu es partie, une partie de moi est morte. Tu me manques, chaque jour un peu plus. J'ai fini par revenir, après toutes ces années, je ne pouvais me résoudre à vivre loin de toi. J'ai essayé d'oublier, de me murer dans le silence mais, tout ça n'était que plus douloureux et inefficace. Je dois apprendre à vivre avec ton absence. Je me doute que tu dois être bien avec Papa et Maman à tes côtés. Maintenant tu n'es plus seule. Je sais que vous êtes tous là, à veiller sur moi alors je ne m'inquiète pas trop. J'espère que je ne t'ai pas trop déçu. J'espère que tu pourras me pardonner d'avoir voulu t'effacer de ma mémoire." 

Je repris mon souffle et séchais mes larmes. 

"J'enseigne maintenant au lycée de notre enfance. Tu te souviens des batailles d'eau du dernier jour ? On s'était fait engueulé tellement fort par Maman ce jour là."

Je ris, un rire amer et fini par reprendre. 

"Peut importe. Je suis prof en littérature, comme j'ai toujours voulu le devenir. Les terminales sont plutôt sérieux par rapport à notre époque et j'ai rencontré un jeune homme très curieux, un première C. Je sais qu'il a bon fond mais il a une carapace robuste. J'adore son côté provocateur. J'essaye d'avancer et de profiter du moment présent comme tu l'aurais fait." Une autre larme coula. "Je suis content d'être venu, j'espère que toi aussi. Je sais que je ne pourrais jamais rattraper ces cinq années où je ne suis pas venu mais je tenais à venir aujourd'hui. Je veux me faire pardonner. Je t'aime sœurette."

Je déposais un baiser sur la paume de ma main que je posais sur la tombe et me relevais. 

"Au revoir Sonya."

Je jetais un dernier regard à la tombe et m'en allait. Je me rendis au parc de notre enfance et pris une glace à notre glacier. Il était toujours là seulement avec le coup de vieux en plus. Je pris son goût préféré, mangue/noix de coco. On partageait toujours nos cornets alors la saveur me la rappelait. Le glacier ne me reconnut pas, ce qui était compréhensible, ça faisait 5 ans et j'avais changé, en plus de ça, il voyait beaucoup de clients. Je m'assis sur un banc et savourais la glace en silence. J'entendais les enfants jouer et les bruits de la nature. Je respirais un grand coup et fermais les yeux. Je souris. J'étais apaisé.

Je finis ma glace et rentrais chez moi. Je montais dans mon bureau, pris les copies des rédactions des premières C et allais dans ma chambre pour les corriger. Je m'assis en tailleur sur mon lit, attrapais mon livre comme support et commençais la correction. Les premières copies étaient très riches en vocabulaire, surtout celles des filles. Comme je m'en doutais trois d'entre elles avaient pris un classique comme livre mais je trouvais ça mignon, elle voulait m'impressionner et c'était tout à leur honneur. 

Je continuais de feuilleter les rédactions et tombais sur celle de Thomas. Je pris une grande inspiration et relevais le dessus de la feuille pour mieux la lire. Il avait une assez belle écriture en fin de compte. Quand il voulait, il pouvait faire des efforts. Je souris ravie de ses progrès. Il avait écrit ceci : 

"J'ai lu "La rose sans visage" et j'ai trouvé ça très beau car, c'est un recueil de poésies qui parlent de la beauté de la nature. J'ai aimé le passage où le poète compare la rose à une femme : Belle, délicate, mais aussi robuste et capable de se défendre avec ses épines. Je n'ai portant pas l'habitude de lire mais ce livre m'a "touché"."

Ce n'était pas une analyse très longue mais elle était complète. Il y avait la description du livre et son avis justifié avec un passage du livre. Je souris et retirais le bouchon de mon stylo rouge pour noter un gros 20/20 entouré. J'y ajoutais ce commentaire : 

"Félicitations ! Il y a tous les éléments demandés. La partie n'est pas encore perdu mon cher Thomas. Courage !"

Je reposais la pile sur mon lit et me relevais. Je m'étirais et ouvrais la fenêtre. Je regardais les voitures passer, le soleil tapait fort pour un mois de septembre, je le laissais réchauffer la pièce. Je retournais sur mon lit et m'y allongeais. 

Je me réveillais deux heures plus tard. Le soleil était à son zénith. Je descendis et me fis à manger des pâtes, ouais j'avais la flemme. 

Après avoir mangé, je remontais et allais dans mon bureau pour préparer quelques cours sur l'ordi. Au bout d'un moment, mes paupières se fermèrent toutes seules. Je sortis de mon bureau pour rejoindre mon lit. Je dormis quelques heures et vers 19h je me réveillais. Je pris une douche et me préparais à manger. Après mon repas, je sortis marcher un peu et rentrais quand il fit trop froid. Je finis par m'endormir assez rapidement. 

Note de l'auteur : 

C'était un peu un chapitre peu complet mais je voulais juste le faire pour montrer un peu plus du côté privé de Newt et aussi pour voir sa réaction avec la copie de Thomas. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Xoxo 

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