la tête dans les nuages

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Nous avions fini par quitter la pelouse au risque d'être complètement trempé avant même d'avoir vu nos amis.

Je me mis dos à lui, histoire de remettre mes idées en place. Je ne savais pas ce qui me perturbait le plus : le fait qu'il ait dit à voix haute m'aimer et que j'y ai répondu ou le fait que s'il ne m'avait pas rattrapé, j'aurais fini au sol comme une grosse merde.

Je fis quelques pas devant lui avant de m'arrêter.

- Valentin ! L'interpellai-je.

- Oui, ma belle.

J'étais devant lui mais lorsqu'il acheva sa phrase, je me tournai brusquement pour le regarder.
Je tentai de cacher le sourire qui s'était formé sur mon visage, sauf qu'il l'avait déjà vu. J'avais bien compris.

- Y a un kiosque à musique là-bas ! Dis-je en le pointant du doigt.

- Est-ce que tu penses à ce que je pense ? Demanda-t-il.

- Il y a de grandes chances, oui. Répondis-je en lui tendant la main.

Il attrapa ma main pour se diriger vers le kiosque avec moi.
Il n'y avait pratiquement personne dans le parc, ce qui était surprenant, mais au final pas plus mal.

Il prit son téléphone une fois arrivé au kiosque et lança la musique de notre chorégraphie.

- M'accorderiez-vous cette danse ? Me demanda-t-il.

Il me tendit son bras après avoir fait une révérence.

- Mais bien sûr. Acceptai-je.

Je mis ma main sur son bras et nous dansions tous les deux.
Nous avions appris le début il y a peu et cela me surprenait que tous ces pas soient ancrés dans mon cerveau.

Je le suivais au rythme de la musique, comme lors des répétitions.
Le début n'était pas aussi tactile que je ne l'aurai voulu, malheureusement, et j'aurais bien aimé avoir une excuse pour être proche de lui à nouveau.

- Tu penses être capable de faire le porté maintenant ? M'interrogea-t-il, tout en continuant à danser.

- Essayons ! Lançai-je.

Nous nous arrêtions de danser, dans tous les cas, il ne m'avait pas encore appris toute la chorégraphie.

Il se rapprocha de moi et posa ses mains doucement sur mes hanches.
Des frissons me parcouraient l'échine et je ne pouvais m'empêcher de sourire face à ce constat.

Mes pieds quittèrent le sol quelques secondes plus tard, je mis mes bras dans la position qu'il m'avait apprise et pliai mes jambes comme à l'entraînement.

Il me fit tourner dans les airs et j'avais l'impression d'être dans les nuages.
J'aimais cette sensation de légèreté quand il me faisait voler. Tous mes maux s'envolaient pour ne laisser place qu'à la joie que Valentin m'apportait.

Il finit par me reposer lentement au sol. Ses mains étaient toujours sur mes hanches et les miennes autour de sa nuque.
Nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, je sentais son souffle contre le mien et mon cœur battait à tout rompre.

Je savais très bien que ce n'était pas à cause de la danse, c'était lui qui le faisait battre aussi vite.

Je frôlai son nez et j'aurais pu jurer que ses lèvres s'étaient légèrement rapprochées dans l'espoir de réduire l'écart entre ses deux bouts de chair qui n'attendaient que ça.
Je le voulais tout autant que lui et je me voyais enfin y goûter.

FRÔLE-MOI LE CŒURWhere stories live. Discover now