Chapitre 33

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          La voilà devant son écran d'ordinateur. Entre deux rendez-vous sur Milan, elle avait trouvé le temps de regarder les essais de celui dont elle était amoureuse. Le grand prix du Mexique commençait doucement son week-end avec les essais libres et elle était presque déçue d une pas pouvoir y assister en vrai malgré la situation délicate.

          Depuis ce samedi soir à Austin, elle avait pris plus que des distances avec le monégasque. Ce dernier devait se concentrer sur la fin du championnat et Esmée refusait d'être un poids pour lui. Bien qu'ils avaient tous les deux été honnêtes la dernière fois qu'ils s'étaient vu, elle refusait de rester dans sa vie pour le moment. Esmée s'interdisait même d'envoyer un message d'encouragement au pilote Ferrari.

          Elle regarda attentivement les tours et les voitures défilés, jusqu'à ce que Charles ne finisse dans le mur. L'arrière de sa voiture était totalement détruit et machinalement elle porta l'ongle de son pouce gauche à sa bouche. Elle attendit longuement les nouvelles du pilotes. Il allait bien. Il l'avait montrer aux caméras. Elle se retenue d'envoyer un message à son amant pour lui demander de vraies nouvelles. Encore une fois, elle aurait l'impression de trop en faire.

          Elle reprit ses activités ensuite, attendant la prochaine session d'essais libre. Elle avait une réunion avec Sofia pour les prochains rendez-vous et shooting. Esmée posa ses conditions : elle voulait être présente pour le grand prix du Brésil et pour le dernier de la saison à Abu Dhabi. Sofia acquiesça et précisa quelle devrait enchainer alors pour ne pas prendre du retard sur certains projets et perdre les contrats d'autres.

- Une dernière chose, j'espère que ta valise pour Miami est prête.

- Pas encore on ne part que lundi, s'interroge Esmée.

- Rentre vite la finir tu as un jet dans deux heures pour Mexico.

          La jeune femme fronça les sourcils. Pourquoi se retrouverait-elle là bas alors qu'elle n'a aucune raison d'y être ? Surtout que même si elle ovulait elle ne pourrait pas aller sur le grand prix sans pass.

- Tu vas bien aller supporter ton compatriote sur ses dernières courses quand même.

          La jeune femme sourit à sa manageuse. Évidemment qu'elle pourrait envie d'y aller, mais elle n'aurait jamais cru ça possible avec son emplois du temps. L'italienne quitta rapidement le bureau pour se rendre chez elle. Ne sachant pas si Charles était au courant, elle ne préféra ne rien lui envoyer. Elle préférait les surprises dans ces moments là.

          Alors qu'elle arrivait dans le garage pendant les qualifications, Andrea se précipita vers elle. La jeune femme le salua et il la tira dans un coin avec un casque. Elle regardait les écrans et fronça les sourcils : les Ferrari avait énormément de mal.

          Charles ne se qualifia que septième tandis que Carlos était deux places devant lui sur la grille. Ce n'était pas bon pour le lendemain. Elle savait qu'il ne croyait plus au titre depuis longtemps, mais elle se doutait aussi qu'il venait à croire à une seconde place au championnat. Il ne l'avouera surement jamais à voix haute pour ne pas que cela ne prenne trop de place dans son esprit, mais l'idée était bine présente dans un coin de sa tête.

          Le monégasque n'aperçut la jeune femme qu'une fois revenu de ses interviews. Directement il souriait de nouveau. Elle était avec son physio en train de discuter. Le pilote ne savait pas comment elle avait réussi à être là, mais il s'en fichait. Son étoile était là.

           Il arriva dans son dos et entoura sa taille de ses bras. Là où ils étaient, aucun média ne pouvait les voir alors Charles en profitait. Elle sursauta à ce contact inattendu et regarda la physio de Charles s'éloigner. Ce n'est qu'à cet instant qu'elle reconnut les bras du monégasque fermement entourés autour d'elle. Elle se lova un peu plus contre lui, profitant de cette étreinte.

- Tu es venue, chuchote-t-il à son oreille.

- Surprise, sourit-elle doucement.

          Elle se retourna pour le prendre à son tours dans ses bras. Une nouvelle fois, ils se retrouvèrent dans leur bulle. Ce moment de sérénité au milieu de leurs angoisses. Finalement encore une fois, ils ne respectaient par les distances qu'ils s'étaient imposées. Comme deux aimants qui s'attiraient et se repoussaient. Rien n'allait dans le bon sens entre eux, toujours à contre sens face à ce qui devrait être raisonnable.

- Tu viens avec moi ce soir, on se retrouve tous dans un coin tranquille.

- Je ne sais pas, j'ai le décalage qui tire.

          Le pilote arbora une moue boudeuse avant d'abdiquer. Il préférait qu'elle se repose pour mieux être avec elle le lendemain. Il s'écarta d'elle et l'emmena dans sa loge. Elle resta sur le lit de la pièce pendant que Charles prenait sa douche. Elle en profita pour regarder son téléphone qu'elle avait totalement délaissé depuis son arrivée.

Lando
La miss est présente au Mexique et elle prévient même pas ?

Esmée
Surprise mon chère Lando
Tu me manquais trop

J'aurais pu te croire si je ne savais où tu es actuellement

Touchée...

Ça va mieux vous deux, tu es partie trop vite la dernière fois on n'a pas eu le temps d'en discuter

Ça va
On prend notre temps

Prenez pas trop de temps tu sais très bien qu'avec George on attend vos gosses

          Esmée pouffa devant son téléphone. Ses deux amis n'avaient pas de limites. Avant tout cela, il faudrait déjà réussir à être ensemble. La mannequin avait bien conscience que tout serait plus compliqué avec cette relation et elle peinait même à croire qu'elle existerait un jour.

          Plongée sur son téléphone, elle n'avait même pas entendu Charles sortir de la salle de bain. Il l'observait en souriant. Esmée était venue et cela avait nettement améliorer son humeur et son week-end en général. Il décida de s'approcher d'elle et de regarder par dessus son épaule.

- Tu me trompes déjà ?

          La brune sursauta avant d'envoyer son bras à l'aveugle pour frapper le monégasque qui était hilare. Elle le fusilla du regard. Même comme ça il la trouvait belle.

- Que veux-tu je suis très demandée, argumente-t-elle fièrement.

- Ah bon ?

          Il rentrait dans son jeu et elle trouvait cela amusant. Les deux se cherchaient clairement. Attendant une réaction de l'autre.

- Oui oui, elle hoche la tête, la file d'attente est longue.

- Et je suis où dans cette file d'attente ?

- Prioritaire si j'en crois mon cerveau et sa liste.

           Elle sourit fièrement et alors que le monégasque comptait l'embrasser, elle se leva. Elle le regardait victorieuse avant de s'avancer vers la porte ajoutant qu'ils devaient y aller. Elle était fatiguée et déterminée à le faire patienter. Il la regarda ouvrir la porte avant de la suivre. La situation le faisait rire; un rire légèrement jaune mais un rire quand même.

A contre sensWhere stories live. Discover now