Chapitre 29

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- Mes petits poussins !

- Un pollito ?

Esmée regarde Carlos en explosant de rire. En effet depuis qu'elle avait découvert les tenues pour le Grand Prix d'Italie, elle ne pouvait s'empêcher d'appeler les pilote comme ça. Les deux tifosis n'avaient pas compris au début, mais depuis c'était devenu une petite blague entre eux.

- Quel enfant fais-tu ?

Charles regarde la jeune femme la prenant légèrement de haut pour accentuer l'effet de sa question et donc l'effet comique.

- Et encore, on n'a que trois ans d'écart papy, répond-elle avec un clin d'oeil.

Et voilà comment était leur relation depuis quelques jours : ils se cherchaient sans arrêt mais il n'y avait plus de tension entre eux. Du moins pour l'instant. Les deux ne s'étaient pas vu depuis le repas de famille chez les monégasques après le grand prix de Hongrie. Son emploie du temps avait été bien trop chargé durant la pause estivale et même à la reprise des grand prix elle n'avait pas pu être là. L'italienne se sentait plus légère sans cette tension. Non pas que cela lui déplaise mais elle sentait une espèce de pression sur ses épaules à chaque fois et cela commençait à peser. Elle ne savait plus où elle en était, ni ce qu'elle ressentait.

Et jusque là elle ne s'inquiétait pas de la situation, seulement depuis que Pierre était mêlé à tout ça, les enjeux n'était plus les mêmes. Surtout que malgré elle, elle avait entendu leur discussion. Au dépareille revenait chercher sa veste mais lorsqu'elle avait entendu leur conversation elle s'était arrêtée à côté de la porte pour écouter.

Depuis, tout cogitait à mille à l'heure dans sa petite tête. Esmée se demandait constamment ce qu'elle ressentait, ce qu'elle devait faire, comment elle devait agir etc.

- Sinon il faut voir avec les autres mais on peut faire un before chez moi dimanche après la course avant de décaler en boîte ?

- Bonne idée, acquiesce l'espagnol, au moins les plus énergiques n'auront pas trop le temps de retourner ton appartement.

Elle hocha la tête en guise de réponse et posa son regard sur le monégasque pour avoir son avis à son tours. Il se contenta de planter ses yeux verts dans les siens avant d'hocher la tête. Elle envoya alors un message à ses amis pour les prévenir du programme de dimanche avant qu'ils ne partent pour les premiers essais libres.

- 6è au championnat !

Son copain se jeta dans ses bras avant de l'embrasser. Il avait tenu ses deux courses dans les dix premiers, se confortant dans une belle sixième place au général. Lui même n'y croyait pas. Et ce qui était encore plus invraisemblable : c'était son rendez-vous de tout à l'heure avec une écurie de Formule 2. Il savait de quoi ils allaient parler mais cela le stressait; heureusement pour lui, Lorenzo l'accompagnait.

- Tu veux manger avec nous ce midi ?

- Non, elle secoue la tête, je vais grignoter un truc vite fait avec Lando. Profite de ta famille sans moi.

- Mais tu fais partie de ma famille.

Son coeur tomba dans son estomac. Elle s'attendait à toutes les réponses sauf celle-ci. Elle ne savait plus où se mettre. Certes avant elle aurait pu s'imagine et se projeter avec lui sur le long terme, mais plus maintenant. Elle n'y arrivait plus, elle n'avais plus les mêmes sentiments. Comment pouvait-elle encore faire semblent avec lui ? Elle était horrible de jouer avec lui. Finalement Charles avait raison : elle jouait.

L'ascension de ses pensées échappa à tout ceux qui l'entouraient. Personne ne remarqua sa détresse et elle se sentait seule, extrêmement seule. Elle hésita à appeler Pierre, mais finalement en parler à George était peut-être plus simple.

Alors qu'elle s'installa à la table des anciens roockies, ils remarquèrent directement que quelque chose n'allait pas. Si eux le remarquait, pourquoi Arthur ne le faisait pas ? D'un côté, c'était deux qu'il ne le remarque pas pour ne pas qu'elle ait à plus mentir qu'elle ne le faisait déjà.

Le déjeuner passa et elle ne trouva aucun moment pour demander à son ami s'ils pouvaient parlés. Elle voulait faire ça discrètement mais la peur la rendait parano et elle avait peur que quelqu'un comprenne. Les chances étaient plus que faible mais elle en tremblait presque.

Alors elle traina les pieds jusqu'au garage Ferrari avant de récupérer un casque et de se mettre dans un coin, prétextant qu'elle avait du mal à digérer afin qu'on la laisse tranquille. Cela était bien faux puisqu'elle n'avait presque rien avalé tant l'angoisse lui tordait le ventre, mais qui le saurait ? Qui suspecterait tout ce qu'elle à pu faire ?

La course passait mais encore une fois, la stratégie ne suivait pas. Elle entendait les plaintes du monégasque au casque et cela la peinait. Il n'y aurait pas une grande ambiance ce soir avec le DNF de Daniel et le contre performance de Ferrari. Il ne manquait plus que la course finisse sous safety car.

La jeune femme ne regarda même pas la fin de la course, elle était trop mal pour rester debout. Admirer le nouveau fiasco de l'écurie rouge ne l'aidait pas à aller mieux. Elle prévenu le physio de Charles qu'elle allait se poser dans la salle de ce dernier le temps qu'il arrive. Il acquiesça et se dirigea vers le podium pour applaudir son pilote.

Elle reçue directement des photos de la part de ce denier et elle le remercia grandement. Elle regardait le plafond. Perdue dans ses pensées elle sursauta quand le monégasque entra dans la pièce.

Ce dernier s'était dépêché de monter quand Andrea l'avait prévenu que la brune était dans sa salle. Son ami avait préciser qu'elle n'avait pas l'air bien et il se dépêcha de monter la rejoindre. Il la trouva assise, à fixer le plafond, elle ne l'avait pas entendu.

- Esmée ?

Elle sursauta et posa son regard sur lui. Ce regard qu'il aimait tant. Il devait l'avouer, depuis qu'il avait assumer ses sentiments devant son ami : tout était décupler. Ces sentiments qui le poussèrent à se rapprocher rapidement de la jeune femme et l'embrasser. Elle répondit à son baiser mais il sentait que ça n'allait pas. C'est quand il sentit ses joues s'humidifier et les perles salées s'immiscer dans leur baisers qu'il comprit. Il s'écarta immédiatement et essuya les larmes de la jeune italienne.

- Je n'arrive plus à faire semblant, sanglote-t-elle.

A contre sensWhere stories live. Discover now