Chapitre 42

Depuis le début
                                    

Je me levai impromptement et nous étions face à face. Les yeux dans les yeux. Quelque chose allait exploser. Je ne savais pas quoi mais c'était au bord de l'explosion.

- Je t'en veux pas je t'ai dis.
- Je sais mais ça veut dire que tu en veux à toi même et c'est là dernière chose que je veux, que tu te sentes coupable.
- Mais c'est pas ce que tu disais il y...
- Je sais, je voulais juste te faire regretter, me coupa-t-il.
- Tu sais que je l'ai regretté dès la première seconde où j'ai franchi la porte.
- Je sais, ta tante me l'a dit souvent.

Quoi ? Comment ça ? Depuis quand ma tante parlait à David ? Pourquoi n'étais-je pas au courant ?

- Pardon ? dis-je en fronçant les sourcils.

Il émit un petit rire et s'assit à nouveau. Je le regardais attendant une réponse.

- Elle m'a souvent rendu visite pour me convaincre ou plutôt me persuader d'accepter que tu viennes me voir.
- Tu l'as laissé venir te voir et pas moi ? demandai-je presque offensée.
- Si j'acceptais, j'avais le droit à plus de ration au dîner mais à la fin, elle me cassait les couilles, dit-il amusé.
- David ! Ma tante à qui tu parles jamais a pu te voir au parloir et pas moi ? Dis moi que tu es entrain de te foutre de moi là, dis-je en m'asseyant.
- Qu'est-ce que tu crois babe ? Je n'avais aucune envie de voir ta face jusque ici.

Je ne dis rien. Je préfèrais me taire. J'étais profondément vexée car je m'étais démenée en vain à le voir et ma tante qui n'arrêtait jamais de dire du mal de lui avait pu le voir et à plusieurs reprises même. Si j'avais pu le voir, j'aurais sûrement arrêté le cambriolage parce que j'aurais eu des réponses à mes questions mais David en avait décidé autrement.

- Bon, dit-il plus sérieusement, revenons à ce que je t'ai dit, ne dit pas ce qu'il s'est vraiment passé.
- Je vois vraiment pas pou...
- S'il te plait Alison, me coupa-t-il. Juste fais le.
- Et me sentir coupable pour le reste de ma vie ?
- Commence pas à m'énerver Alison, tu ferais mieux d'accepter avant que je ne change d'avis.

Je ne savais plus vraiment quoi faire... J'avais enfin pris ma décision et voilà que je devais encore la changer. De toutes façons, j'allais payer avec ma complicité de cambriolage bien qu'elle était jugée involontaire. Espérons juste que j'aurais la même peine que Noah et la bande.

- Je ne sais pas pourquoi je fais ça mais d'accord, si c'est ce que tu demandes. Je veux juste que tu n'ai plus de haine envers moi, annonçai-je.
- Je n'en ai plus Alison.

Il était vrai que j'aurais voulu le prendre dans mes bras à ce moment là parce que sa présence m'avait manqué mais je ne pouvais pas et il valait mieux pas.

Je lui lançai un petit sourire timide. C'était étrange d'être en quelque sorte en bon terme avec lui.

- Tu as trouvé une petite amie ici ? demandai-je pour rire.
- Qu'est-ce que tu me racontes toi ? À part deux policières, il n'y a pas de filles.
- Vous êtes pas mélangés ?
- Bien sur que non babe. Et toi ? Tu me trompes pas j'espère ? demanda-t-il en souriant.
- Arrête, on est plus ensemble je te rappelle, dis-je.

Il rit.

- Bon, il est à qui ce gilet alors ? demanda-t-il.

Je baissai ma tête pour voir de quoi il parlait. J'avais oublié que je le portais, le gilet de Justin. Il n'y avait plus son odeur où alors je m'y étais habituée. Il me manquait énormément. C'était insoutenable.

- C'est à Calvin c'est ça ? Il a enfin réussi à t'avoir ? demanda-t-il en riant.
- Non, souris-je. C'est à moi, j'aimais bien, mentis-je.
- Mouais, d'accord, dit-il.

Je le regardais en souriant. Non. Je ne regrettais pas tout ce qu'il s'était passé. Je savais que David avait un bon fond et je venais de le prouver.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
- Je suis contente de te revoir.
- Après tout ce que tu as du galérer, rit-il.
- Oui, voilà, dis-je du même ton.
- Moi aussi... Finalement, dit-il après un temps.

Je ris puis me levai. Il était temps pour moi de quitter cette pièce.

- Je vais y aller, dis-je.
- Ok, dit-il en se levant. Je crois qu'on va s'en tenir au mots, pas besoin de se prendre dans les bras surtout que toi tu ne peux pas, ajouta-t-il en riant.
- Oui, ris-je, c'est mieux.

Je m'approchai de la porte.

- Sans rancune ? lâcha-t-il.
- Sans rancune.

J'essayai de toquer à la porte et un policier m'ouvrit. Je sortis et je vis Cobb et ses collègues qui m'attendaient juste à côté. Il sourit en me voyant, il devait penser que David avait réussi à me pousser à cracher le morceau. Si seulement il savait la vérité... pensai-je. Il attrapa mon bras et nous retournâmes dans la voiture.

J'étais très surprise de ce qu'il venait de se passer. Je ne m'attendais pas à tant de retournements de situation d'un coup. J'avais découvert un nouveau David qui était bien meilleur que celui que j'avais eu l'habitude de connaître.

Je n'avais pas abandonné l'idée de demander au juge de réduire sa peine. Encore moins après ce qu'il s'était passé. Je lui devais quelque chose.

...

J'étais à nouveau au commissariat. J'attendais dans la cellule mélangé aux autres détenus. Après quelques minutes, Cobb m'emmena dans son bureau. Il voulait le compte rendu de ma conversation avec David.

- Je t'écoute, dit-il.
- Bah quoi ? demandai-je.
- Bah tu n'as pas quelque chose à le dire ?
- Non ?
- Des aveux ?
- Non plus, répondis-je.

Il rit nerveusement.

- Alison, arrête, David et toi avez parlé longuement, je sais bien que tu as des choses à me dire.
- Mais où est mon avocat ?
- Bien... dit-il en se levant. Si c'est comme ça, je demanderai à David, ce sera plus rapide et je pense que lui aura des choses à me dire.
- Si vous le dites.

Il me regarda étrangement. Il était comme confus de ma sérénité. J'avais envie de rire mais je me retins. Je ne devais pas être si sereine cependant, peut être que j'avais raté quelque chose et que j'étais entrain de me faire embobiner.

Cambriolage (w/ Justin Bieber)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant