VINGT-ET-UNIÈME JOUR.

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La nuit d'hier fut affreuse, entre la pluie, l'orage, l'humidité, le froid, mais surtout mes pensées, je n'avais fermé l'oeil que très peu. Je me levai donc avec un mal de tête horrible, qui, je l 'espérais finirait par passé. 

La pluie avait maintenant cessé et lorsque je rejoignis ceux qui étaient réveillés, certains s'affairaient déjà à remettre en ordre le campement. Je décidais de m'y mettre moi aussi afin de me changer les idées. 

Une trentaine de minutes plus tard, une petite tête rousse fit son apparition dans mon champ de vision. Ava se frottait les yeux tout en avançant dans ma direction, les cheveux en pagaille. 

- Tu fais peur à voir. Me dit-elle avec un sourire.

Je ris avec elle et lui répliquais : 

- Tu peux parler.

 Elle me sourit et me proposa d'aller manger les quelques baies qu'il nous restait, pour le petit-déjeuner. 

Tandis que je mangeai tranquillement mes baies, je sentais un regard pesant sur moi. Eden. 

Ce dernier se trouvait dans mon dos, mais je refusais de croiser son regard après notre discussion d'hier. Je me sentais tellement idiote d'avoir réagi comme je l'avais fait, d'avoir ressenti cet énorme pincement au cœur. Qu'est-ce que je m'imaginais ? 

Nous sommes dans la Réhabilitation, il ne se passera jamais rien entre nous. C'était voué à l'échec d'avance, l'un de nous, si ce ne sont les deux, allait mourir alors à quoi bon. 

Ava finit elle aussi par remarquer son regard posé sur moi puisqu'elle me demanda :

- Comment s'est passé votre discussion hier ?

En guise de réponse, je lui offris une grimace qui voulait absolument tout dire. 

- Est-ce que tu as au moins eu les réponses à tes questions ? Insista-t-elle.

- Oui... Soufflais-je, sans pouvoir empêcher ma voix de se casser légèrement.

- Et j'imagine que ce n'étaient pas celles que tu espérais ? Continua-t-elle prudente.

- On peut dire ça, de toute façon, c'était débile.

- Qu'est-ce qui était débile ? D'aller lui parler et d'essayer d'avoir des réponses à tes questions ? Je ne pense pas, non. Ce n'était peut-être pas celles que tu espérais, mais au moins, tu es fixée et tu peux aller de l'avant. 

- Je n'irai pas bien loin étant donné où on est. Lançais-je avec un brin d'humour et un petit sourire en coin.

Ava leva les yeux au ciel face à ma réponse, mais je ne pouvais m'empecher de faire de l'ironie dans ce genre de situation. Je ne voulais pas parler de ça et encore moins y penser alors mon seul échappatoire était l'humour. 

Puis, mon bracelet émis une vibration, signe que je venais de recevoir un nouveau message. L'hologramme de Camus apparu comme d'habitude, celui-ci portait un costume noir, une chemise banche et une cravate.

" Chers participants, nous voici en ce vingt-et-unième jour de la Réhabilitation ! Cela fait maintenant trois semaines que vous vous trouvez au sein de la Réhabilitation, c'est incroyable ! Je vous félicite d'être arrivé aussi loin. Sachez que le meilleur arrive très très bientôt ! J'ai tellement hâte ! Cette semaine, vous vous êtes surpassés, vous avez réalisé toutes vos missions individuelles haut la main, et surtout, cette magnifique épreuve collective. Vous avez dû vivre en duo et j'imagine que pour certains d'entre vous cela n'a pas été facile. Cette épreuve était dure et fatigante, et seuls les meilleurs pouvaient la réussir. Ainsi, je vous annonce que vous n'êtes plus très nombreux. Sans plus attendre voici le classement : 

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