Jour 20 : Le vingtième jour

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Je n'ai qu'une prière à lui adresser.
Qu'il soit au ciel, derrière les barreaux ou dans les bras d'une femme, je lui souhaite de voir le mal qu'il a causé.

Est ce que je m'attendais à lire ceci dans le journal ? Jamais de la vie.
J'en ai vomis mes tripes.
Le témoignage de ce garçon était déchirant, mes pensées les plus destructrices s'accumulaient au fur et à mesure que mes yeux parcouraient celui ci.
Douleur.
Douleur.
Douleur.
Si ma voix avait pu me le permettre, mes plus violentes insultes auraient enflammé mes lèvres.

L'auteur du témoignage était un garçon d'une quinzaine d'année. Son menton avait fait les frais de la passion fulgurante de l'homme qu'il aimait.

L'amour est dangereux, l'amour bleu, l'amour jaune, l'amour qui crée les hématomes.

Si ce jeune garçon était en face de moi, je lui aurais probablement chanté les vertus de la vie, parce qu'il souffrait de la cruauté des autres, comme moi.
Je n'aurai rien pu lui chanter, mais je lui aurais fait comprendre d'une façon ou d'une autre. Parce qu'il n'était pas seul, je connais cette sensation.

Mais peut-être que non. Je n'ai jamais connu l'amour.

Je n'ai jamais connu l'amour.

Mais n'ai-je pas connu l'amour d'une mère ?

Où est-elle maintenant ? Pourquoi ne me prend-elle pas dans ses bras ? Comme avant.

Comme il y a bien longtemps, très longtemps, trop longtemps.

Douleur.
Douleur.
Douleur.

Je ne veux plus jamais la sentir, ni la ressentir. Je veux mourir aujourd'hui.
Mourir sur une colline d'or et de diamants.

Mais n'ayez crainte, je ne ferai pas le moindre bruit, ainsi, je ne dérangerai pas.

Les Voix du silenceWhere stories live. Discover now