Jour 1 : La bougie

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Cette nuit, j'ai fait un rêve. Il m'a laissé un goût amer.

Dans ce rêve, je fondais. Je m'écoulais telle la cire d'une bougie allumée. Ce n'était pas une sensation déplaisante. Je n'avais pas l'impression de quitter la vie. Je m'effaçais, tout simplement.
Ce qui était déplaisant, c'est que personne ne venait à mon secours.

J'ai lu quelque part que les rêves étaient un processus permettant au cerveau de nous préparer contre des situations. Et je sais bien que si je me mettais à fondre, personne ne viendrait m'aider.

Parce que je n'ai plus personne. Je suis seule depuis des mois.

Ma maison est un héritage laissé par ma mère. Elle est immense mais incroyablement vide. Je n'ai personne à qui parler.

De toute évidence, je ne peux plus parler.

Mais j'ai besoin d'un contact, parce que cette immense maison me donne la migraine. J'ai passé les sept dernières années à me faire reconnaître dans la rue, à chanter dans des restaurants et à voyager, pour finalement rester seule pendant trois mois consécutifs dans ma maison.

L'ennui me gagne.

Je dois sortir, ailleurs que dans mon jardin. Mais suis-je capable d'observer des gens, d'écouter leurs conversations sans avoir envie d'y participer ? Je me dois d'essayer, puisque je refuse d'être la célèbre Alice Me ailleurs que dehors.

Mais n'ayez crainte, je ne ferai pas le moindre bruit, ainsi, je ne vous dérangerai pas.

Les Voix du silenceTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang