Chapitre 13

Depuis le début
                                    

Il ne répondit pas. Il savait qu'elle parlait de tous les malheurs qu'il lui infligeait.

-Quand est-ce que tu les laisseras tranquilles ? Quand est-ce que tu les relâcheras ? Leur rendras leur liberté ?

-Quand tu m'aimeras.

Elle ferma les yeux et posa une question qu'elle ne mesura même pas :

-Où sont tes parents ?

Il se raidit contre elle, et elle se justifia :

-Je ne sais rien de toi, à part ton nom, ton âge, ton espèce et ton statut. Laisse-moi apprendre à te connaître...

-Pourquoi ?

-Parce que je le veux. Je veux te connaître. Je veux te comprendre.

Il s'éloigna et elle sentit soudain une impression de vide et de froid.

-Qu'est-ce que je dois faire pour que tes crises d'angoisse s'arrêtent ? demanda-t-il en contournant le sujet.

Émilie n'insista pas sur l'ancien sujet.

-Tu te doutes de la réponse, mais je ne sais pas si c'en est la cause.

Elle se leva sans quitter son dos du regard, et posa sa main sur son omoplate. Brusquement, il la saisit par la taille et l'appuya contre le mur. Il embrassa son cou, puis sa mâchoire.

La jeune fille se mit à gémir quand il imprégna sa clavicule de suçons, et que sa main agrippa violemment sa hanche, faisant ainsi frissonner son corps entier.

-J'accepte de faire un marché avec toi...

Elle le dévisagea, son cœur battant la chamade, oubliant soudainement les sensations qui l'avaient submergée.

-J'accepte que tu ailles les voir une fois par jour, et que tu dormes seule pendant une semaine...

-En échange de ?

-Romps avec lui. Ça me rend fou. Et deviens ma Reine.

Elle tenta de se dégager, mais il la retint fortement contre lui.

-Non ! Jamais !

-Pourquoi ? Dis-le moi.

-Parce que je l'aime... Et parce que tu as tué ma mère ! Je refuse de devenir ta Reine !

-Pour Taylor, on va en parler sérieusement, et pour ta mère, je n'ai jamais ordonné de la tuer.

Elle ouvrit grand les yeux.

-Quoi ?

-Mes loups l'ont fait, et ils vont en subir les conséquences. J'ai juste demandé à ce qu'on la capture, avec le Prince et la Princesse, alias toi.

Il essuya ses larmes avec son pouce.

-Jure-moi que tu ne me mens pas... Jure-le moi !

-Je te le jure, mon amour.

Elle se laissa prendre dans ses bras, et ferma les yeux.

Yeux abîmés par les pleurs.

Yeux irrités par les pleurs.

Yeux rougis par les pleurs.

Comme elle. Elle se sentait abîmée, irritée, rougie ( par la fatigue 😉 ).

-J'ai une contre-position, lâcha-t-elle.

-Je t'écoute.

-J'accepte de faire des efforts avec toi pour tout, en échange de ce que tu m'as dit, mais je dors seule deux semaines.

-Qu'est-ce que tu veux entendre par "efforts" ?

Elle leva son regard vers lui et souffla :

-J'accepte de te laisser une chance de me séduire et de me faire tomber amoureuse de toi, même si ma raison me dit de lutter contre un monstre comme toi, de te haïr chaque jour un peu plus, etc.

Il enroula une mèche de ses cheveux autour de son doigt, et déclara :

-D'accord, mais j'ai droit aux contacts physiques et...

-De toute manière, c'est déjà fait ça, maugréa-t-elle en l'interrompant. J'ai pas trop eu le choix...

Puis elle releva la tête.

-Mais pas de baiser ou autre chose !

-Soit. Mais j'ai pas fini ma phrase : je peux mordre ta marque quand je veux ( elle eut une réaction mais il continua avant ) et tu te comportes comme ma compagne.

-C'est-à-dire ? Je ne vais pas faire semblant de t'aimer ! Et je ne veux pas que tu me marques une centaine de fois !

-Non, plutôt remplir des documents, assister aux réunions, etc. Et te mordre deux fois par jour : une fois le matin et l'autre fois le soir.

Elle pesa le pour et le contre.

-C'est à prendre ou à laisser.

-D'accord, si tu laisses Taylor et tous les autres en vie.

Il serra les poings.

-Bien, je les laisse en vie. Mais si tu te comportes mal, j'ai encore tous mes droits sur eux, comme séparer les enfants des mères, et les priver d'eau et de nourriture.

-Marché conclu.

Il sourit, et s'éloigna vers la porte.

-Quand est-ce que je pourrais les voir ?

-Pas aujourd'hui. Mais dès ce soir, tu dors seule...

Il s'approcha de nouveau et serra la taille de sa compagne contre lui.

-... et tu ne peux pas imaginer à quel point ça me met en rogne.

Puis il sortit après avoir embrassé sa marque.

Ce contrat oral allait-il vraiment tenir ?

Elle en doutait fortement...

Voilà pour ce chapitre ! Place au 14ème !

Le Chantage du Roi AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant