Deos Dormit (En Pause)

Naissance

En lequel une vie est donnée, mais une autre est damnée.

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CHAPITRE PREMIER

‧͙⁺˚*･༓☾　Naissance　☽༓･*˚⁺‧͙

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... Je ne veux pas mourir.

... Qu'il en soit ainsi. Pour l'heure.

La lumière au bout du tunnel se fit moins menaçante : sa lueur nuance rubis grossit, muant doucement en une blanche, bourreau des ombres qui la réduisaient en un point lointain... approchant, inexorablement, chassant la sombreur de son éclat aussi rassurant que... que...

Que révélateur d'un effrayant inconnu. Si irrémédiablement effrayant.

Elle était terrifiée.

Viscérale, une horreur sans nom assujettissait son corps et esprit ; et, inapte à contrôler ni l'un ni l'autre, elle ne pouvait contenir cette luminescence nouvelle qui ouvrait son cocon, porteuse d'une promesse incertaine. Mais... des ténèbres de son âme, sa crainte était supérieure. Elles étaient... perfides - elle le savait. Elles ne pouvaient la tromper ;
Les ombres la berçaient, se voulant rassurantes. Lui chuchotaient des mots inintelligibles, et pourtant empreints d'une enivrante chaleur. Elles la gardaient, s'accrochant aux limites de sa conscience, l'attirant... l'emprisonnant.

-... Elle est morte ?

- Honnêtement... je ne saurais le dire.

Elle tenta de penser, de réfléchir... mais dans cette infinité sombre qu'était son âme, elle ne fit que se rendre soudain compte du vide en elle.
Elle n'avait point de nom. Elle n'avait guère de but. Elle n'avait même pas de réalité.

Tout ce qu'elle possédait, au fond de cet esprit sinistré, c'était une volonté d'être, pure et simple. Et elle n'avait point besoin de rien d'autre...

Pourquoi... où suis-je ? Qu'est-ce-que... je dois faire ?

... Ou jamais n'avait-elle éprouvé la nécessité de posséder quoi que ce soit, avant cet instant précis : lorsque, en une douce tiédeur au fond de sa poitrine, naquit pour la toute première fois en elle... un désir.

Le souhait d'avoir... une explication.

Que dois-je accomplir ?

Un petit rire se fit entendre par-delà le voile étincelant, s'achevant sur un soupire rassuré.

- Finalement... on dirait bien que non.

Sa paupière se dessilla doucement, puis l'autre. Ses mouvements étaient si lents, son être si lourd, son âme si faible. Pourtant... pourtant... cette doléance lui permit de prendre conscience de son soi comme jamais auparavant ;
Elle sentait chaque cil se séparer de son jumeau. Elle suivait la course de son sang, giclant dans ses veines. Elle éprouvait d'absconses sensations, alors que l'entièreté des pores de sa peau avaient l'air de soudain se faire de béants gouffres, accueillant le monde extérieur à bras ouverts... trop ouverts.

Trop soudain.

Un élancement souffreteux traça son chemin dans sa tête, la parcourant dans une terrible céphalée. Elle serra les dents, ses veines pulsantes, ses muscles se roidissant. Cette sensibilité accrue... le nombre d'informations qui paraissaient s'accumuler en elle, ces interactions, ces stimulus... allaient la rendre folle !