Ma vie à Borderland

Chapitre 1 :

« Il était une fois une jeune fille... » c'est ainsi que toutes les histoires commencent, mais si je vous raconte la mienne je commencerais par cela aussi mais elle serait bien moins féerique. Cela serait plutôt une histoire stressante et sanglante. 

Si vous êtes toujours là j'en conclus que vous voulez l'entendre. Je m'appelle t/p et je suis effectivement une jeune fille qui, contre son gré, à du participer à un jeu atroce. Avant tout cela j'étais une serveuse à temps partiel afin de payer les études de mon frère. Je faisais tout pour lui, m'abstenant de vivre, et je me suis égoïstement dit que dans ce monde je pourrais pleinement vivre ma vie. 

Mais je devais survivre avant tout. 

Après les feux d'artifice qui marquèrent mon entrée en jeu, je me retrouvai à Shibuya en compagnie de trois hommes, un blond et deux bruns. Nous étions tous les trois tout aussi confus les uns que les autres, tout le monde avait disparu, laissant le quartier vide, lui qui était en temps normal bondé.

 - T'es qui ? Le blond m'avait dit ça en s'approchant vers moi, suivit des deux autres 

- J'm'appelle t/p, et vous ? Ça vous dit qu'on reste ensemble ? 

- Moi c'est Karube, lui c'est Chota et enfin lui c'est Arisu.

- Ouais ça pourrait être bien, on pourra comprendre ce qu'il se passe.

Nous nous fûmes coupés par l'écran de l'immeuble en face de nous qui s'alluma, sur ce dernier nous pouvions voir « le jeu va débuter, veuillez-vous inscrire ».

- On fait quoi Arisu? Chota, qui était resté en arrière, s'était avancé, se mettant au même rang que Karube et Arisu. 

- Je ne sais pas honnêtement, je ne me sens pas d'y aller.

- Et en même vous voulez qu'on fasse quoi ? On vient d'arriver, et puis ça serait l'occasion de rencontrer des personnes qui en sauraient plus que nous. 

- T'as raison t/p. Ils avaient presque prononcé cette phrase en même temps.

Nous nous dirigeâmes donc vers cet immeuble, et nous arrivâmes dans un couloir menant à une pièce fermée. 

- Ne venez surtout pas ! Une femme d'âge mûr nous avait crié cela avant que nous allions vers la pièce. Vous pouvez faire vos prières- elle enchaîna.

- Pourquoi ? Y'a rien de mal. 

-Si justement, vous allez être forcé à jouer à un jeu, et si vous perdez vous mourrez.

- C'est simple en soit- les trois s'étaient tournés vers moi- quoi ? J'ai même pas dit que c'était fun. Mais du coup on peut juste genre partir ? 

- Malheureusement ça serait trop simple. Elle arracha le badge d'Arisu et le balançait dans la direction d'où nous venions, et il se fit coupe en deux par un laser. 

Nous ne pûmes en dire plus puisque la voix robotique repris en disant "Plus que 5 minutes avant la clôture des inscriptions". Et cette voix me fit prendre conscience de l'endroit où je me trouvais : dans un jeu morbide où avec ma chance j'allais surement mourir dès le premier jeu donc celui-ci. En regardant rapidement Arisu, Karube et Chota je me rendis compte qu'ils devaient penser à des choses similaires. Cet endroit allait être notre prison voire notre tombe j'en suis dorénavant certaine. Je remarquai que se trouvait derrière la femme une table, avec des téléphones, avec une étiquette derrière avec écrit "1 par personne" dessus. Je décidais d'aller vers elle, j'avais de toute façon perdu le fil de la conversation entre les trois garçons et la femme. Je passai à côté d'une étudiante que je n'avais même pas aperçu jusque-là, moi qui suis plutôt observatrice d'habitude.

Je pris donc un téléphone et dès mon contact il s'alluma et mon nom apparut "il a fait une reconnaissance faciale" me dis-je immédiatement. Ce monde m'étonne de plus en plus, je considère bien ce monde comme différent du nôtre, c'est impossible que ce soit le même. Les garçons firent la même chose que moi quelques secondes après et la voix reprit "Les inscriptions sont maintenant terminées. Le nombre de participants s'élèvent à 6 et le jeu, de difficulté 3 de trèfle a pour but de s'échapper dans le temps impartis, vous aurez 5 minutes dans chaque salle. Vous avez 5 minutes".

J'entendis l'étudiante à côté prononcer d'une voix faible, presque éteinte "ça va c'est un trèfle".

- Excuse-moi, mais qu'est ce qui change dans le symbole du jeu ? J'avais essayé de prendre ma voix la plus douce.

- En fait, les symboles ça donne le type de jeu et le nombre la difficulté. Les trèfles sont des jeux d'équipes, les piques des jeux physiques, les carreaux des jeux d'intelligence et les cœurs sont des jeux de trahison. Les cœurs sont les pires, tu dois trahir les gens avec toi, c'est inhumain. Sa parole était souvent coupée, elle devait stressée énormément, la pauvre...

- Si c'est un jeu d'équipe ça devrait aller non ? Aller vient avec moi, je suis t/p et toi ? Je lui tendis ma main, qu'elle prit précautionneusement

- Moi c'est Akira, et tu as raison.

Nous allons toutes les deux vers la seule porte de cette porte, qui avait l'air fermée, mais dès qu'Arisu tenta de l'ouvrir il ne se heurta à aucune résistance. Nous arrivâmes tous dans une autre salle avec deux portes, l'une portant l'indication "vivre" avec un paysage accueillant alors que l'autre avait écrit "mourir" dessus avec des cranes et des flammes derrière. "Vous avez 5 minutes" cette voix commençait déjà à m'agacer...

- Je pense que le choix est vite fait non ? Qui préfère mourir que vivre ?

- Attend t/p, ça peut pas être si facile que ça.

- Moi je trouve que t/p a raison, vous trouvez pas les gens qui verront ça ?

Je me retournai vers Chota pour voir qu'il tenait en ces mains son téléphone et qu'il filmait tout, sûrement pour avoir une trace. Les garçons commencèrent à se disputer sur la porte qu'il fallait choisir et aussi pourquoi est-ce que Chota gardait ce "maudit téléphone" comme disait Karube en mains. Et je voyais qu'Akira devenait de plus en plus stressée de la situation. J'essayais donc de la rassurer en l'emmenant dans un coin pour la faire se calmer. Lorsque la voix nous annonça qu'il ne nous resta plus qu'une minute pour sortir, Akira paniqua et se dirigea en courant vers la porte "vivre" en criant qu'elle en avait marre de tout ça.

La scène se passa au ralentit, Akira ouvrit la porte, se plaça au milieu de la pièce et l'on vit une sorte de laser la traverser. Puis elle tomba, raide morte, le seul bruit qu'on entendit fut son corps tomber avant que la pièce ne prenne feux, brulant son corps au passage. Puis la porte se referma, lentement, trop lentement même. Je n'avais pas eu le temps de bouger, j'aurais pu la retenir avant qu'elle fasse cette action irréfléchie. A la place de cela je me trouvais debout devant la porte, stoïque, seule la larme orpheline coulant d'un de mes yeux pouvait trahir ce que je ressentais. J'avais réussi à m'attacher à Akira en littéralement moins de cinq minutes, tout ça parce qu'elle me ressemblait, sa détresse ressemblait à la mienne lorsque je suis mal à l'aise. Et étonnamment je n'étais pas si anxieuse qu'elle, du moins jusqu'à maintenant, on ne perd pas simplement un jeu, on perd la vie aussi. Je n'ai jamais autant tenu à ma vie qu'en cet instant précis.

C'est d'un pas lent que je suivais les autres vers la porte "mourir", et dès lors que le temps impartit fut terminé la pièce brula elle aussi, comme l'autre, comme le corps d'Akira.

- C'est horrible. J'avais prononcé ça dans mon souffle mais ça résumait plutôt bien les pensées de tout le monde.

- On doit gagner, on a pas le choix.

- Pour Akira.

- Pour les autres pertes.

Karube avait raison, et avec une phrase ils nous avaient boosté, on a pas le temps de se morfondre. Nous décidons collectivement d'ouvrir la porte "vivre" suivant une intuition d'Arisu.

C'est le premier chapiter, j'espère que vous avez apprécié. Je vais essayer de poster deux chapitres par semaines.