CHAPITRE ONZE

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En arrivant à Delphes, je ne tardai pas à m'aventurer dans les commerces. J'achetai une offrande avec l'argent que j'avais dans ma besace, qui je me dirigeai directement vers le temple. Il était toujours aussi beau que la première fois que je l'avais vue, quelques années avant.

Lorsque j'entrai à l'intérieur, c'était toujours identique que la fois dernière. Offrandes à la main, je marchai lentement vers l'autel. La statue me parut encore plus grande que la première fois, cependant. J'avais l'impression que quelque chose avant changé, mais je ne savais pas réellement quoi.

« Bonjour. Je peux t'aider ? »

Je me tournai et vit un homme assez vieux. Il devait avoir une soixantaine d'années. Il marcha terriblement lentement vers moi, le dos arqué.

« Je venais juste déposer des offrandes au dieu prophète. Cela fait un certain moment que je ne l'avais pas fait. »

« Tu n'es pas d'ici, je ne t'ai jamais vue. »

Je souris légèrement.

« Je suis originaire de Corinthe. Je suis venue m'installer en Phtie à mes treize ans. »

« J'ai appris pour le massacre de ces deux villes, je suis désolé. » Me fit le vieil homme avec un sourire triste.

Je fis un sourire gêné, avant de reposer mon regard sur la statue.

« Tu as déjà vu le fils du dieu prophète, Alexios ? » Me demanda-t-il.

« Oui. Il est mon ami. Nous nous sommes perdu de route. Alors que je fuyais, lui s'avançait vers l'endroit du massacre. Cela fait trois ans que je ne l'ai pas vue, il était chez le centaure Chiron. »

« Ne cherches-tu pas à le retrouver ? »

« Je suis en quête de retrouver mes petits frères, le nouveau roi et les princes de Corinthe. »

Je pouvais sentir le regard du ciel homme sur moi. Maintenant, toute la Grèce me connaissait pour être la fille qui avait tué le prince héritier de Sparte. Et j'en étais fort peiné.

Du coin de l'oeil, jeu le vit commencé à se baisser devant moi. Je me retournai vers lui et l'aidai à se redresser.

« Allons, tu n'as pas à t'incliner, prêtre d'Apollon. Je ne suis pas princesse. Je suis prêtresse. »

Il me sourit légèrement, se redressant comme il le pouvait.

« Souhaites-tu voir la Pythie ? »

« Si elle est ici, oui. »

« La Pythie est toujours dans la maison de son maître. »

Rapidement, nous descendre ensemble. Je la vis alors dans l'adyton, assise sur le même trépied sacrificiel. Je la vis se purifier avec l'eau de la fontaine de Castalie. Alors que je m'installais devant elle, elle commença à marcher une feuille de laurier, le rameau à la main. Rapidement, elle entra en transe. Il eut soudain une odeur agréable, comparable à des souffles de parfums.

Elle mit un certain temps à délivrer l'oracle, si bien que le prêtre s'inquiétait pour elle. La Pythie semblait avoir du mal à respirer, et avait des gestes incontrôlés. Elle semblait lutter contre quelque chose. Mais ce quelque chose ne pouvait être que le dieu.

Soudain, elle s'arrêta. Elle respira simplement fort, avant de lever les yeux vers moi. Elle ne dit rien.

« Pythie, que t'as révélé le dieu prophète ? »

« Rien. Il ne m'a rien dit. Il ne veut pas parler à la princesse de Corinthe. »

Je fronçai les sourcils.

Chroniques des Mythes Oubliés Tome 1 : La Fille des GuerriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant