CHAPITRE QUATRE

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J'étais assise sur ma paillasse. Je fixais un point fixe sur le mur. Je n'arrêtais pas de repenser à ce qu'il s'était passé il y a quelques heures. Je n'arrivais toujours pas à y croire. Tout avait été très vite, trop vite même.

« Est-ce que tu l'avais prémédité, Agria ? » Me demanda ma mère pour la sixième fois.

« Je t'ai déjà dit que non ! Il m'a violé, tu as bien vu mes jambes par toi-même ! »

« Peut-être que tu as mal interprété... »

Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Elle, ma mère, pensait que j'étais la fautive. Alors que c'était moi la victime dans cette histoire.

À ce que j'avais compris, mon père était en pleine négociation pour savoir ce que l'on allait faire de moi. Une jeune femme comme moi, non mariée, plus vierge et meurtrière... On ne pouvait plus rien faire de moi. Je n'aimais vraiment pas cet homme, mais j'aurais préféré être à sa place.

« Imagine si tu portes son enfant... » Continua-t-elle en faisant les cent pas.

Je la regardai, exaspéré :

« Je ne peux pas encore avoir d'enfant... » Répondis-je le plus calmement possible.

« On ne sait jamais... »

Dans un soupir, j'ignorai sa remarque, attendant patiemment de savoir ce qui allait m'arriver. Il n'y avait pas réellement beaucoup de possibilité sur ça : soit j'allais être exilé, soit j'allais être tué. Et honnêtement, les deux m'allaient. Je regrettais sincèrement tout ça, et peu importe la punition que l'on m'attribuerais, je l'accepterais sans broncher.

Je n'avais pas le droit de voir mes frères, et c'est ce qui me peinait le plus. C'était justement dans cette situation que j'aurais eu besoin d'eux pour me réconforter.

« Ma reine, » fit une servante en entrant dans la chambre. « Le roi souhaite voir la princesse. » Dit-elle simplement.

Je me levai lentement et sortir de ma chambre. Je jetai un dernier regard à ma mère, comme pour la supplier du regard. Elle pencha la tête légèrement sur le côté, je compris qu'elle ne savait pas comment réagir à tout cela. Je ne lui en voulais pas, car je ne savais même pas comment gérer tout cela.

En sortant de la chambre, je suivis la servante jusqu'à la salle du trône, là où mon père m'attendait. J'espérais que la famille de Sparte ne serait pas présente, car je n'oserais plus jamais les regarder après ce qu'il venait de se passer.

« Moi je te crois, Dame Agria Je sais que tu n'aurais jamais fait de mal à un homme. Mais tu t'es défendu, et tu as eu le courage de lui tenir tête. » Me dit-elle, comme pour tenter de me rassurer.

C'était une vieille femme qui était là depuis ma naissance. Elle m'avait vu grandir, elle me connaissait bien. Elle devait sûrement avoir raison, je n'étais pas une mauvaise personne.

« Penses-tu qu'ils vont me tuer ? » Lui demandais-je alors.

« Je ne sais pas, mais le roi et la reine sont très en colère. » Me confia-t-elle, septique.

« Je l'aurais été à leur place. »

Mes yeux me brûlaient à cause de toutes les larmes qui avaient coulé ces dernières heures. D'ailleurs, j'avais tellement pleuré que je n'arrivais plus à faire couler une seule larme. Ma voix était toujours enrouée, est ma gorge me brulait.

Rapidement - trop à mon gout, d'ailleurs -, nous arrivâmes à la salle du trône. Les portes étaient fermées. Devant, m'attendaient des gardes qui m'attrapèrent les bras. Je commençai à me débattre légèrement. Ils me faisaient mal.

Chroniques des Mythes Oubliés Tome 1 : La Fille des GuerriersTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang