Chapitre 16

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 Lou n'en croyait pas ses yeux. Le sous-sol dans lequel il venait d'arriver était sombre et pourtant, le couloir était couvert de plantes. Principalement des racines, mais il pouvait distinguer de la mousse et de l'herbe.

Cela semblait presque être comme dans une serre. Il n'y avait pourtant pas de luminosité, pas d'eau, pas de terre. Mais la végétation poussait librement. Peut-être que le chant suffisait à ces plantes ?

Lou entendait toujours la voix. Il pouvait voir une arche un peu plus loin. La porte était au sol, le bois abîmé et les gonds arrachés du mur. Cela semblait cependant uniquement dû au temps passé. Le métal était rouillé et la pierre semblait effritée, comme si de l'eau y passait régulièrement. Cet endroit à l'abandon se trouvait sous le lac, il était évident que, sans entretien régulier, l'endroit était propice aux fuites. Il était même étrange qu'il ne soit pas inondé.

Alors que Lou essayait de comprendre comment l'endroit pouvait être au sec, tout en avançant, son pied s'enfonça soudain dans la mousse et il chuta. En plein milieu du couloir se trouvait un grand vide remplit d'eau. Il ressorti sa tête en toussant. À genoux dans cette fosse, l'eau lui arrivait à la poitrine. Il pouvait sentir des roches irrégulières sous ses jambes et un léger courant. Ce devait être relié directement au lac, en guise d'évacuation. Peut-être que cet étage avait été abandonné car il était propice aux inondations ?

Lou se leva en se frictionnant les bras et en se secouant. Ils ne sortiraient pas de l'hiver avant le mois de Tertia, l'eau était glacée. Et Lou ne portait que son uniforme. Pire encore. L'entrainement lui ayant donné chaud, son oncle avait usé de magie pour troquer son uniforme d'hiver contre l'uniforme d'été. Et sa petite lumière n'était clairement pas faite pour le réchauffer.

Alors qu'il jurait, il se rendit soudain compte que la voix chantante s'était tue. Le soudain silence était presque oppressant. S'il ne frissonnait pas déjà de froid, il se serait mit à trembler de peur. Mais il ne savait même pas où il était ni comment retourner dans la partie habitée du château. Il n'avait pas d'autre choix que d'avancer et voir enfin qui chantait ainsi tout les jours et presque tout les soirs.

Il s'arrêta cependant à la porte, perché sur le panneau de bois au sol. Cette voix semblait humaine... mais quel humain pouvait bien vivre là ? Dans ce sous-sol ? Et depuis combien d'années ? Ce pouvait être n'importe quoi. Y compris quelque chose de dangereux. Il ferait peut-être mieux de faire demi-tour, de remonter et de frapper sur tout les murs en criant à l'aide.

Il resta là, hésitant. Sa sphère lumineuse ne lui permettait pas de voir dans la pièce, puisqu'elle restait dans le couloir. Il se sentait de plus en plus faible, comme s'il allait défaillir à tout moment.

« Non, marmonna-t-il pour lui-même, je dois sortir de là avant de m'évanouir. »

Il se tourna sur lui-même pour faire face au couloir lorsque quelque chose s'enroula autour de sa cheville. Il n'eût même pas le temps de regarder vers le bas, il fut soudain tiré en arrière dans la salle. Il protégea de justesse son visage alors qu'il tombait au sol avant d'être traîné dans la pénombre. Il poussa un cri et essaya de s'agripper à des racine ou à un mur, mais la force de ce qui le tirait était trop pour lui.

Lorsqu'il fut enfin relâché, sa sphère magique fut soudainement balayée et il se retrouva de nouveau dans le noir, avec pour seul compagnie, le son d'un mouvement glissant à sa droite.

« Et bien, et bien... une petite proie venue d'elle-même ? »

Lou sursauta et se redressa en pointant sa baguette. Il ne voyais absolument rien. Il sentit cependant sa tête tourner violemment et s'écroula. Mais il ne toucha pas le sol. Quelque chose l'avait rattrapé. Ce n'était pas un bras. Des écailles ?

C.H.A.R.M.E.Where stories live. Discover now