Je venais de passer la porte du 12 square Grimmaud. Mon arrivée ne passa pas inaperçu et tout le monde se précipita dans le couloir. J'avais visiblement interrompu une réunion de l'Ordre car pratiquement tous ses membres étaient là. J'aperçu Minerva, à l'arrière, mais la seule personne que je voulais voir à cet instant était Harry. Lorsque je posai enfin mon regard sur lui, un sourire étira mon visage.
- Hermione, dit-il heureux.
- Comment as-tu osé te mettre ainsi en danger ! M'exclamai-je cependant en lui donnant un coup dans l'épaule.
- Tout c'est bien passé non ? Rétorqua-t-il en arquant les sourcils amusés.
Comme personne de réagit, j'en conclu que tous les membres étaient au courant de ce qui était arrivé la veille.
- Il t'aurait tué, insistai-je. Mais qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ? Je te savais courageux, mais suicidaire ? C'était de la folie !
- Calme-toi Hermione, dit Harry en posant ses mains sur mes épaules. Je savais que je ne risquais rien.
- Bah voyons !
- J'ai vu tes souvenirs, me rappela-t-il. Tu m'as laissé entrevoir ton passé avec lui.
- Comment ça tout ? Intervint Ginny en rougissant.
- Oh Ginny ! S'exclama Ron en levant les yeux eu ciel. Tu penses bien qu'elle n'a pas montré à Harry les moments intimes qu'elle a partagé avec le mage noir !
- Ron ! L'avertit Harry. Tu ne sais pas de quoi tu parles, mais moi je sais qui est Tom Jedusor désormais. Je l'expliquai justement à tout le monde avant que tu arrives, ajouta-t-il à mon attention. J'ai raconté ce qu'il s'était passé hier soir et j'allais en venir aux souvenirs que j'avais vu.
- Ce n'est pas le problème Harry. Tu allais mourir comme un idiot !
- Il ne m'aurait jamais tué, affirma-t-il cependant.
- Tu ne le connais pas...
- Si. Grâce à toi, je le connais presque. Il ne m'aurait pas tué parce qu'il aurait eu trop peur de te perdre. Mais il ne savait pas comment régler le problème. C'est pour ça que j'ai eu l'idée de me sacrifier. Je savais que tu ne lui aurais jamais pardonné de me faire du mal alors que je venais ainsi m'offrir à lui. Il le savait aussi et c'est pour ça qu'il t'a demandé de ne pas t'en prendre au professeur Mac Gonnagall. Il voulait juste que sa souffrance de ne pas être vengé soit égale à la tienne. Il voulait que vous soyez sur le même pied.
Je ne répondis pas, me contentant de l'observer sans ciller. Ainsi Harry n'avait pas vraiment été près à mourir. Ce n'était qu'un plan. Plan qui avait marché à merveille, je devais bien l'admettre.
- Tu ne pouvais tout de même pas prévoir sa réaction à cent pour cent, dis-je tout de même. C'était extrêmement dangereux, même si je t'en serais éternellement reconnaissante.
- Et si nous arrêtions cette merveilleuse scène pour parler de ce qui est vraiment important ? Intervint Lupin.
Tom n'allait plus rien tenter ! Il ne représentait plus le moindre danger alors qu'est-ce qui semblait si important ? Tout le monde me fixa avec attention. Tout le monde, sans exception.
- Que se passe-t-il ? Demandai-je à Ginny qui tenait amoureusement la main de Blaise dans la sienne.
- Crois-tu vraiment que nous allons laisser gambader en pleine nature celui qui a causer a mort d'un nombre incalculable de sorciers innocents ? Me lança Minerva d'une voix acide.
Je me retournai vers elle pour lui adresser un regard noir.
- J'ai fais le serment inviolable, mais ne me tente pas trop non plus ! Je pourrais préférer trahir le serment et mourir plutôt que de te laisser en vie ! Crachai-je avec humeur.
Je lui en voulais atrocement, mais je savais qu'elle avait raison. Je pardonnais à Tom pour tout ce qu'il avait parce que je l'aimais. Harry semblait être en mesure de comprendre, mais les autres ? Ils haïssaient toujours autant que je haïssais Minerva. Comment n'avais-je pas pu y songer avant ? Qu'allait devenir Tom ? Il ne me venait à l'esprit que deux radicales solutions : notre mort à tous les deux, car il était évidemment impensable que je vive sans lui, ou notre exclusion du monde des sorciers.
- Il a commit des crimes, insista Minerva.
J'avais tellement envie de la voir souffrir, de voir la lumière s'éteindre au fond de ses yeux, mais cela n'arriverait malheureusement jamais. Je ressentis soudain un picotement à l'intérieur de ma tête. Un picotement intense. J'avais une idée ! Ce serait un miracle si cela marchait, évidemment, mais c'était une idée. Il fallait également que Tom accepte, ce qui n'allait pas être aisé, mais il fallait que j'essaie !
- Je comprends, finis-je par dire à l'adresse d'Harry. Je comprends que le monde magique s'attende à ce que Tom paie pour ses crimes. Je vais vous laisser terminer votre réunion. J'ai... J'ai des choses à faire de mon côté.
- Comme quoi ? Me demanda Ginny.
- Vous allez trouver ça bête...surtout dans la situation actuelle mais... mon cousin vient me rendre visite. Son avion va bientôt atterrir à Londres et je voudrais être là à son arrivée.
Tout le monde me fixa d'un air abasourdis.
- Ton cousin ? Répéta Harry. Celui qui habite en France ?
- Bien que je n'ais aucun lien de sang avec lui, étant en réalité Hermione Gryffondor, il n'en reste pas moins mon cousin. Tu sais, il connait notre monde, je lui en avais parlé.
- Tu nous le présenteras j'espère ?
- Eh bien justement Harry, j'ai un petit service à te demander, dis-je d'une voix hésitante. Pourrais-tu l'héberger chez toi pendant son séjour ? Je sais que c'est beaucoup te demander avec tout ce qu'il se passe, mais j'ai beaucoup de choses à régler en ce qui concerne Tom. Je ne veux pas qu'il se sente seul alors que son voyage est prévu depuis plusieurs mois. J'essayerai de me libérer le plus possible bien sûr, mais je suis sûr qu'il sera bien avec toi. Je lui ais tant parlé de vous qu'il vous connait déjà presque, même s'il est un très timide. Il a tendance à se mettre sur la défensive, mais je suis certaine que vous arriverez à le détendre et tout se passera bien.
- Il n'y a pas de problème, me répondit Harry d'une voix chaleureuse. Il peut venir dès ce soir.
J'adressai un sourire reconnaissant à mon meilleur ami. La chance était pour l'instant avec moi. Alors que je réfléchissais à mon plan et à la tournure des futurs événements, des rires m'interpelèrent. J'aurais pu reconnaître l'un d'eux entre mille. Amaury ! Ce dernier se détacha du petit groupe qui s'était formé autour de moi et vint à ma rencontre
- Tu ne pensais tout de même pas que tu allais te débarrasser de moi aussi vite ? Me lança-t-il amusé.
Je levai les yeux au ciel.
- Tu viens avec moi ? Nous avons beaucoup de choses à nous dire et je te présenterais mon cousin.
- On est partit alors ! S'exclama-t-il enthousiaste
Une heure était déjà passée depuis l'entrevue avec les membres de l'Ordre. J'étais retournée au manoir Malefoy en compagnie d'Amaury pour lui expliquer mon plan.
- Tom n'acceptera jamais, me signala mon frère.
Je soupirai de contentement.
- Si tu savais comme c'est agréable d'entendre quelqu'un l'appeler par son prénom...
Il me répondit par un sourire avant de poursuivre.
- Tu crois vraiment que Tom va se plier à ton pitoyable plan ?
- C'est la seule solution, répliquai-je vexée. Je ne veux pas le perdre ! J'ai déjà une mort sur la conscience !
- Quelle mort ? Répéta Amaury en arquant les sourcils.
- Je ne suis pas innocente dans l'épisode de ta mort, répondis-je. Tu n'avais que douze ans ! J'étais responsable de toi à Poudard, j'aurais dû te surveiller, j'aurais dû te protéger, j'aurais dû te sauver ! Si tu es mort c'est à cause de moi.
Une larme s'échappa de mon œil.
- N'importe quoi ! Trancha Amaury. Tu n'y étais pour rien Hermione... Je n'aurais pas pu avoir une meilleure sœur que toi. Tu n'es pas responsable de mes actes, aussi idiots soient-ils. Tu devrais plutôt être fière de mes réussites. C'est de ça que tu devrais te sentir responsable.
- Quelles réussites ? Tu es mort parce que je n'ai pas été assez vigilante à ton égard.
- Et le quidditch ? Insista Amaury. Si tu ne m'avais pas appris à y jouer, tu crois vraiment que j'aurais été accepté dans l'équipe de Gryffondor en première année ? C'est grâce à toi Hermione. Là on peut dire que tu y as joué un rôle. Mais m'as-tu un jour incité à la pratique de la magie noire ? M'as-tu un jour mis un de ces livres entre les mains ? Non, bien sûr que non Hermione. Tu n'y es pour rien.
- Je t'ai vu mourir... Tu es mort devant moi et je n'ai rien pu faire.
- Tu ne pouvais rien faire Hermione, même avec toute la volonté du monde. Par contre, même dans mes derniers instants, tu as réussis à me rendre heureux. Il faut croire que tu es douée pour ça. D'abord moi, puis Drago...
- Je t'ai rendu heureux ? Répétai-je exagérément. Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
- Je t'ai vu juste avant de mourir. Cela n'a duré qu'une petite seconde bien sûr, mais je t'ai vu au loin. J'étais si content que tu sois là. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu avais été le seul témoin de ce que j'étais presque parvenu à faire. Je suis mort en pensant que tu allais être fière de moi, fière de ma puissance, murmura-t-il. Mais visiblement, tu ne l'as pas ressenti comme ça. Tu t'es sentie pitoyable alors que tu m'avais apporté toute la reconnaissance dont j'avais besoin. Tu penses que tu es arrivée trop tard, mais tu es en fait arrivé pile à temps pour voir ce dont j'étais capable. Je suis mort heureux Hermione. Bon, je t'avoue que j'aurais été encore plus heureux si j'avais réussis le clonage, mais bon...
Amaury riant. Il riait au bon souvenir, alors que j'avais de nouveau envie de pleurer.
- Je t'aime Hermione et moi, je suis fière de toi. Je suis même très fière de toi depuis que tu as mis fin à la bataille de Poudlard. Je suis aussi fière de toi parce que tu es avec Tom Jedusor, celui que j'admirais le plus lorsque j'étais à Poudlard. Tu as la vie que j'aurais rêvée d'avoir si j'avais été une fille, ajouta-t-il dans un clin d'œil.
Je m'avançai vers lui, pour venir le serrer dans mes bras. Il était glacé... Mais après tout, il était mort... Nous restâmes ainsi pendant presque une minute entière et Amaury, finit par s'écarter de moi.
- Allez ! Va tenter de convaincre Tom que ton plan n'est pas totalement idiot ! Tu as une chance sur un million pour qu'il ne laisse aller jusqu'au bout de ton explication, dit-il en riant.
Je lui fis une grimace et montai les escaliers menant à l'étage. Tom, était là, dans notre chambre, penché sur plusieurs parchemins.
- Hermione, dit-il avec un sourire en arrêtant ce qu'il était en train de faire.
Voyant qu'il était de bonne humeur, j'en profitais pour tout de suite lui expliquer ce que j'attendais de lui. Cependant, la réaction qu'Amaury avait prédite ne se fit pas attendre.
- NON MAIS POUR QUI ME PRENDS-TU ! S'écria-t-il d'un air scandalisé. C'est tout simplement HORS DE QUESTION
