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Ilan

La voir souffrir et ne rien pouvoir faire était la pire chose au monde. Un châtiment douloureux, le retour de flamme de tout ce que j'ai pu faire de mal dans ma vie.
Elle avait mal à chaque instant, tout le temps, à tout moment, elle souffrait.

Elle avait maigri, elle avait énormément maigri, je ne la reconnaissais pas et je sentais qu'elle mourrait mais elle refusait la solution que j'avais trouver.

Raya: Ilan
Moi: tu es réveillée, comment tu te sens ?
Raya: ça va.. je tiens encore
Moi: je vais appeler Nahel, on va procéder à l'accouchement
Raya: non Ilan c'est trop tôt je peux encore tenir.
Moi: non Raya, tu ne peux plus.

Je prends mon téléphone mais elle me le prend des mains

Raya: encore un peu Ilan s'il te plaît
Moi: raya non je ne peux plus te voir souffrir de la sorte alors que tu pourrais aller mieux et lui aussi
Raya: je ne t'ai jamais dit que c'était un garçon
Moi: tu voulais me faire une surprise mais au final tu souffres tellement que tu n'as pas pu l'organiser

Elle baisse la tête..

Raya: j'avais toujours imaginé une grossesse idyllique. Jamais je me serais dit que je souffrirai autant
Moi: mettons fin aux souffrances
Raya: encore un peu. On attends encore un peu. Il est trop fragile pour sortir.

Je ne parviens pas à lui refuser pourtant je sais qu'il faut qu'il sorte, on arrive au point de non retour, je le sens à l'odeur.
Mahva: oblige la à sortir le bebe ou nous la perdrons et tu ne pourras t'en vouloir qu'à toi
Moi: je sais Mahva mais regarde la, elle a l'air bien aujourd'hui
Mahva: avant la mort on a toujours l'impression d'aller mieux
Il n'a pas tord. Je la regarde, elle se tient le ventre et grimace mais aujourd'hui ça a l'air d'aller un peu mieux, en tout cas en ce moment.

Je la regarde encore quelques minutes avant de récupérer mon téléphone.
Raya: qui est ce que tu appelles ?
Moi: mon père.
Raya: d'accord. Je vais prendre une douche

Elle se lève, hier elle n'a pas réussit à prendre sa douche car elle a eu mal toute la journée et toute la nuit. Si elle y arrive aujourd'hui c'est que ça s'améliore
Mahva: ce n'est pas une bonne nouvelle
Moi: allo papa
Papa: comment tu vas mon fils ? Et Raya ? Je ne l'entends pas, elle a réussit à dormir ?
Moi: elle se sent mieux aujourd'hui on dirait
Papa: hum
Moi: quoi ?
Papa: le seul moment où ta mère s'est senti mieux, elle a accouché quelque jour après et c'était trop tard.
Moi: elle ne veut pas qu'on déclenche l'accouchement
Papa: il faut que tu l'obliges fils, j'ai peur qu'après il ne soit trop tard.
Mahva: organise ça pour ce soir. Sans rien lui dire, tu l'emmènes à la clinique et elle accouche. Elle t'en voudra mais elle sera encore en vie
Papa: qu'est ce qu'il te dit ton loup ? Je n'avais pas écouté le mien mais il avait raison. Moi je n'y croyais pas quand il me disait qu'elle était en train de mourir et pourtant
Moi: il me dit qu'elle est en train de mourir et qu'il faut que l'enfant sorte aujourd'hui
Papa: pour une fois, écoute Mahva

On continue de discuter mais ma décision est prise. Elle fini par sortir, au bout de 30 minutes. Elle était épuisée.

Moi: papa, je vais te laisser
Raya: tu me le passes ? Je vais le saluer
Je lui tends le téléphone et écoute leur conversation
Raya: comment allez vous beau père ?
Papa: ça va et toi Raya ? Comment tu te sens ? Et mon petit fils dans ton ventre ne t'embête pas trop
Raya: ça va autant que possible . Il est un peu en colère mais sinon ça va. Par contre, qui a dit que c'était un garçon ?
Papa: mon fils m'a dit ça
Raya: c'est parce qu'il veut un garçon mais sinon lui même n'en sait rien

Ilan: Peut on aimer un méchant ? Where stories live. Discover now