Chapitre 26

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        Lorsque Salvin pénétra dans la grande pièce, plusieurs personnes s'y trouvaient déjà.

Le Maître se tenait debout, au centre, impassible, comme à son habitude.

Salvin s'approcha.

« Vous nous avez fait demander, Maître ?

Ce dernier acquiesça.

-Tout à fait, Salvin, susurra-t-il. J'ai besoin de vous. »


Le blond jeta un rapide coup d'œil à Abzal, au fond de la pièce, les bras croisés sur son épaisse poitrine.

Le Maître contourna gracieusement la table de merisier, s'installant sur son fauteuil.


« Maintenant que la Cérémonie a eu lieu, et que notre protégée fait partie de nos rangs, il est temps de la rendre digne des Cartiens, continua-t-il.

Il marqua une pause.

-Vous serez chargés, messieurs, durant les prochaines semaines, de la préparer au mieux à sa première mission.

Il se retourna vers l'homme aux cheveux bruns.

-Abzal, articula-t-il. Tu devrais rendre visite aux châteaux du Royaume. La grande guerre approche. Nous aurons besoin de tous nos soldats. Évidemment, Salvin se joindra à toi.

A contre-coeur, le seigneur acquiesça.

-J'ai choisi deux de mes meilleurs disciples, qui vous accompagneront, indiqua le Maître.

Salvin fronça ses sourcils blonds.

-Ne sommes-nous pas suffisants, s'enquit-il ? Il s'agit d'une intervention discrète, nous n'avons nullement besoin d'une escorte.

La créature sourit malicieusement.

-Je décide moi-même de qui fera partie de cette mission ou non, Salvin.

Ce dernier se tut, refoulant sa frustration. Le Maître soupira.

-Bien, reprit-il. Je te demanderais alors, Salvin, de travailler avec mes disciples afin de vous préparer au mieux. »

A ce moment, la porte, au fond de la salle, s'ouvrit.

Deux êtres, encapuchonnés, pénétrèrent dans la pièce.

Abzal déglutit difficilement.


                                                                                  ***

      Bianca fut sortie de ses pensées par deux faibles coups à sa porte.

Avec précipitation, elle referma les battants de son armoire.

La jeune fille autorisa les servantes à entrer, ce qu'elles firent, sans bruit, installant le dîner sur la table de bois.

Bianca s'assit sur l'une des chaises, observant les divers mets devant elle. L'une des femmes la servit allègrement d'une viande en sauce. La jeune fille se sentait épiée dans ses moindres gestes.

A peine eut-elle fini son repas que les servantes se jetèrent sur les restes, et nettoyèrent la table.

Quinze minutes plus tard, toutes les femmes avaient quitté la pièce.

Bianca observa la porte de sa chambre se refermer, s'assurant qu'elles s'éloignaient.

Une fois fait, elle se leva, et se dirigea vers l'armoire. Avec délicatesse, Bianca tourna la poignée, et déplia la porte.

Visage de l'oubliWhere stories live. Discover now