Chapitre 21

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      Un homme blond, au teint rosé, traversa rapidement les sous-sols de la prison.

Derrière leurs barreaux de fer, les condamnés s'agitaient.

Salvin les ignora, continuant son chemin.

Il s'arrêta devant la dernière cellule, au bout du couloir.

Abzal l'y attendait, adossé au mur, les bras croisés. Ses yeux étaient injectés de sang, cernés par d'épais traits noirs. Il semblait amaigri, sale, et empestait l'alcool. Une barbe de quelques semaines marquait son menton.

« Tu es prêt, interrogea Salvin ? »

Abzal hocha la tête, et trois gardes ouvrirent une porte blindée, dans un horrible grincement.

La cellule qui apparut devant eux était sombre, envahie par l'odeur d'excréments et de mort.

Un homme se trouvait assis au fond, sur un banc de bois rongé par endroits.

« Quel honneur de m'accorder votre visite avant ma dernière heure, ironisa l'homme, se levant péniblement.

-Bonjour Deegiw, murmura Salvin.

Ce dernier laissa échapper un long soupir.

-Cela fait bien longtemps que personne ne m'a appelé par mon nom de mercenaire.

Les deux hommes restèrent silencieux.

-Alors, reprit D, comment comptez-vous nous mettre à mort ? Allons-nous tous ensemble monter à l'échafaud ?

Abzal serra la mâchoire de colère, mais Salvin ne détourna pas le regard.

-Vous ne monterez pas à l'échafaud, s'agaça le Seigneur...

-Abzal, cesse, ordonna Salvin !.

Mais il ne se tut pas.

-Votre fin ne sera pas entourée de vos camarades mercenaires, car beaucoup sont déjà morts.

D réajustant son chemisier devenu grisâtre de poussière, et déglutit.

-C'est-à -dire, articula-t-il ?

Un rire nerveux s'échappa du seigneur.

-Ce sera Bianca, ma fille, votre ancienne élève, âgée d'une quinzaine d'années, notre protégée, qui vous tuera de sa propre main. Ou plutôt lame. »

Le rire d'Abzal continua, névrosé, fatigué, et crisant. Salvin demeurait immobile, ne sachant comment réagir.

Deegiw s'approcha.

« Je ne comprends pas, reprit-il en gardant un calme parfait ?

Abzal écarta les bras des deux côtés de son corps.

-Que ne comprenez-vous donc pas, cher mercenaire ? Que votre greffe se soit retournée contre vous ? Ou que les coups que vous avez enseignés à Bianca lui serviront pour vous assassiner. »


Salvin saisit son bras mate, et rapidement, le conduisit à l'extérieur.

Une fois parvenu au couloir sombre, il le jeta violemment contre le mur.

« Abzal, puis-je savoir à quoi tu joues, hurla-t-il »

Ce dernier ne cessait de rire, incapable de reprendre son souffle.

Salvin s'avança, et fut pris d'un haut le cœur.

« Ma parole, s'exclama le blond ! Tu es complètement soûl.

Visage de l'oubliWo Geschichten leben. Entdecke jetzt