Chapitre 20

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     Bianca se réveilla d'un sommeil agité, le corps ensanglanté, un liquide pourpre sortant de ses pores, imbibant les draps.

Mais la jeune fille n'en fut ni surprise, ni inquiète.

Comme chaque matin, elle quitta le lit avec une impatience démesurée pour le prochain combat. Elle était comme un animal captif, ne désirant que le goût de la douleur, et du sang.

Lorsqu'elle quitta le lit, Bianca réprima une grimace, et sentit une cicatrice de deux jours à son épaule se rouvrir. Elle inspecta la plaie, dont les chairs étaient anormalement écartées.

Sans plus attendre, la jeune fille s'avança en direction du lavabo, et attrapa un épais fil, posé dessus, ainsi qu'une aiguille. Sans un cri ou un gémissement, elle recousit la plaie, ajoutant une énième cicatrice à son corps.

Puis, elle entreprit de se vêtir d'une tunique bleu nuit, ainsi qu'un short blanc.

Une fois qu'elle fut prête, Bianca s'avança vers la porte épaisse, et frappa trois coups secs.

« Ecarte-toi, hurla l'un des gardes de l'extérieur. »

La jeune fille obéit, reculant d'un pas.

La porte s'ouvrit dans un grincement désagréable, et, sans hésiter, Bianca traversa le long couloir.

Les gardes l'observèrent s'éloigner, leurs mains serrées autour de leurs armes.

« Elle me fiche la trouille tout de même, chuchota l'un d'eux ».

A ce moment, la jeune fille jeta un regard par-dessus son épaule, affichant des yeux presque transparents, vidés de toute âme, assoiffés de meurtre. Elle esquissa un rictus désagréable, terrifiant.

« Crois-moi, continua le second, j'espère ne jamais me retrouver dans l'arène face à ce monstre. »

Bianca apprécia le compliment, continuant son chemin sans bruit. Son corps se mouvait avec grâce, agilité, fluidité.

Lorsqu'elle parvint devant la porte blanche, l'odeur de sang flottait encore dans l'air. Elle passa sa langue sur ses lèvres avec impatience.

D'un pas assuré, Bianca pénétra dans l'arène.



Abzal sursauta lorsque deux coups secs résonnèrent contre la porte de sa chambre. Il se releva, encore vêtu de la veille, trois bouteilles vides éparpillées sur son lit.

Le seigneur massa son crâne endolori, et le frappement retentit à nouveau :

« J'arrive, grommela-t-il »

D'un geste rapide, il ôta sa chemise brunie par la sueur, et la jeta dans un coin de la pièce.

Face à lui, se trouvait toujours le portrait de famille qu'il avait déchiré plusieurs années auparavant.

Abzal enfila des vêtements propres, et se dirigea vers le salon. Salvin s'y trouvait déjà, assis sur l'un des canapés.

« Je ne t'ai pas invité à entrer, cracha Abzal.

Salvin sourit, examinant la pièce saccagée.

-Notre cher Seigneur serait-il en proie à des pulsions de colère ?

Abzal laissa échapper un long soupir, boutonnant sa chemise de soie.

-Nous avons une réunion au Conseil, annonça Salvin.

Le seigneur ramassa l'une des chaises de bois couchée au sol, et s'assit dessus.

-Je ne peux y assister, affirma-t-il. Je dois me rendre au château de mon défunt frère. J'y ai des affaires à régler.

Visage de l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant