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Cam 6.8.3 [la serre]
Mark sentit son cœur exploser en des milliers de morceaux. Un vide béant s'était épris de lui, au creux de son ventre, au plus profond de son âme. Cette sensation l'engourdissait, il était planté là, sans pouvoir bouger, sans pouvoir lever ne serait-ce qu'un doigt. Plus rien ne comptait d'autre que ça, ce corps, cette voix métallique, ce visage, cette mort.
« le joueur 88 a été éliminé »
Et puis le collier s'était éteint. Plus rien. Plus de lumière verte. Plus de vie. Plus d'espoir. Mark, pour la première fois, n'avait plus beaucoup d'espoir.
Il ne le connaissait pas ce type.
Ils ne s'étaient pas échangés beaucoup de mots, et Mark l'avait pourtant longuement observé. Il l'avait trouvé passionnant à déchiffrer, et d'ailleurs, il n'y était toujours pas parvenu. C'était seulement un humain un peu bizarre sur les bords, colérique, égocentrique, invincible face aux autres, vulnérable face à lui-même.
Mark ne comprenait plus son propre cerveau. Je ne le connais pas. Pourquoi je réagis comme ça ? Pourquoi ça m'attriste autant ?
Mais il avait beau se répéter toutes les phrases qu'il voulait, son mal-être ne faisait que grandir. Un énorme vide bouffait son estomac, ses yeux vissés sur le cadavre ensanglanté d'un garçon trop jeune pour mourir. Il aurait aimé le connaître. Il aurait adoré l'écouter parler de ses cauchemars, écouter sa jolie voix un peu aiguë, sourire quand il souriait.
Mais il n'était plus là.
« Il n'est plus là. »
Eric et Jeno tenaient leur tête inclinée vers le sol, en deuil.
« Il est parti. »
Haknyeon avait enfoncé sa tête dans ses bras, cachant ses larmes.
« Il m'a laissé. »
Sunwoo avait l'impression de mourir.
Toutes ses forces l'abandonnaient. Il s'était laissé tomber sur les genoux, le visage déformé par la douleur. Il avait tellement mal à l'âme, c'était si réaliste qu'il avait l'impression qu'on le transperçait d'une épée.
Tremblant, il se traîna lourdement sur le sol sale. Un torrent de larmes mouillait ses joues creuses. Il avançait vers son ami, et plus il s'en approchait, plus ses sanglots étaient forts, plus son cœur le faisait souffrir.
Il le voyait si nettement. Ses cheveux étaient encore soyeux, il voulait y passer sa main, les caresser pour l'éternité. Sa tête était penchée sur le côté. Ses yeux vitreux étaient entrouverts, la vie ne les habitait plus. Il n'y avait plus rien.
D'un geste désespéré, Sunwoo attrapa sa main molle. « Froid »
