DEUXIÈME JOUR.

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La nuit fut longue et lorsque le soleil se leva je n'avais toujours pas bougée.

Celui-ci répandait une douce chaleur qui aurait dû réchauffer mon coeur. Le temps semblait s'écouler au ralenti. Plus rien n'avait d'importance, hormis la mort.

Ironiquement, il me semble que la mort est ce qui me maintient en vie, ou du moins la peur de mourir est ce qui me maintient en vie. Alors, je me fis la promesse intérieure de sortir vivante de cette forêt et de leur prouver que je mérite cette deuxième chance, que je mérite de vivre. Je sentais, au plus profond de mon être, que ce n'était pas mon destin, que je n'était pas faite pour mourir sans me battre, sans essayer. Mon instinct me criait que j'étais forte et que je pouvais réussir. La seule chose actuelle que j'avais à faire était de me lever et aller de l'avant, psychologiquement et physiquement.

Sortie de ce mutisme, je tentais de faire taire ces cris qui résonnaient encore et encore, depuis la veille, dans ma tête. Je me levais et me mis en marche d'un pas déterminé. Dans quelle direction? Je ne le savais pas. La seule chose que je savais était que je ne me laisserais pas abattre, je me battrais pour vivre et que je le méritais.

Et même si la journée précédente avait été traumatisante, je me motivais à passer outre car il semblerait que ce ne soit pas la dernière. j'allais en voir d'autres et surement des bien pires que celle-ci. Les journées s'annoncèrent chargées d'actions, mais surtout de morts...

Alors, je profitais le plus possible de ce calme paisible qu'offrait la forêt. Il est certain que dans d'autres circonstances j'aurais pu m'y sentir à l'aise. Mais cette forêt était aussi belle que dangereuse, regorgeant de criminels.

Je marchais d'un pas vif mais silencieux, aux aguets du moindre bruit et de la moindre présence. Seulement, la faim commençait sérieusement à me tirailler le ventre, je décidais donc que mon objectif de la journée -en plus de survivre- serait de me trouver de quoi me nourrir et de quoi boire. Mon instinct de survie prit alors le dessus, comme si j'avais fais cela toute ma vie, je me penchais et fis glisser de la terre entre mes doigts afin de savoir si celle-ci était humide. Je n'avais aucune idée de comment je possédais cette connaissance mais j'étais certaine que si la terre était humide, un point d'eau n'était pas loin. Je continuais de marcher, tâtant la terre de temps à autre, la sentant s'humidifier à chaque mètre franchi.

Le vent s'était levé légèrement, faisant virevolter mes cheveux et recouvrant ma peau blanche de petits frissons. Je fermais alors mon blouson et m'enfonçais davantage dans les bois.

Petit à petit la terre se fit de plus en plus humide, signe que j'approchais de cette source d'eau tant attendue. En effet, quelques mètres plus loin, je pu enfin distinguer le son du clapotis de l'eau, et un léger bruit de chute d'eau. Heureuse et fière de moi, j'accélérais le pas. Et alors que j'allais sortir des buissons pour rejoindre ce qui semblait être une petite cascade nourrissant un cours d'eau, des voix s'élevèrent et parvinrent jusqu'à mes oreilles.

Je tentais alors de m'approcher encore un peu et je vis, alors, quelques jeunes personnes discuter près du cours d'eau. Je les observais un instant et, plongée dans mes réflexions, je ne vis pas la personne qui me sauta dessus. Prise de panique je tenta de me débattre et envoya un coup de coude bien placé dans la mâchoire de mon agresseur, qui me lâcha, pris de surprise.

Je profita alors de cette occasion pour m'enfuir, je me mis à courir à toute vitesse, sautant par dessus les racines avec agilité. L'air sifflait dans mes oreilles avec la vitesse.

La peur et l'adrénaline coulaient dans mes veines et me poussaient à courir encore plus vite. Je tentais de semer mon poursuivant de toutes mes forces courant à en perdre haleine. De temps en temps, je jetais des coups d'œil par dessus mon épaule, mais cette seconde d'inattention suffit pour qu'une racine me fasse tomber.

Lorsque je me releva un groupe de cinq adolescents se tenait devant moi, tous armés de bâtons taillés et de pierres.

Je réfléchissais à toute allure cherchant une solution pour m'enfuir, car se battre n'était plus envisageable vu leur nombre et leurs armes de fortune. Nous étions à la limite de la forêt où une prairie s'étendait à perte de vue.

J'inspectais les lieux et les adolescents présents dans le but de trouver rapidement un échappatoire. Jusqu'au moment où la couleur de leurs vestes me sauta aux yeux. Rouges. Leurs vestes étaient identiques à la mienne, la seule différence était le chiffre inscrit dans le dos.

Lorsqu'ils virent mon regard changer, tous baissèrent leurs petites armes et une fille rousse s'avança alors et prit la parole :

- N'aies pas peur, nous ne te voulons aucun mal, nous sommes tous dans le même camp. Me lança-t-elle en pointant son blouson rouge du doigt.

Elle dit cela avec une voix douce me tendant la main pour m'aider à me relever. Je la pris avec méfiance, n'oubliant pas que tous étaient des criminels, tout comme moi. Mais tous se mirent à me sourirent gentiment, faisant ralentir les battements de mon cour à un rythme normal.

A ce moment-là, un garçon blond sortit des buissons en ruminant et se tenant la mâchoire. Lorsqu'il me vit son regard se fit noir et il s'approcha de moi à toute vitesse et avec rage. Les deux autres garçons le stoppèrent juste à temps. Et le blondinet se mit à me hurler dessus.

- Je vais te faire la peau sale garce!

Un énorme bleu commençait tout juste à apparaître sur sa mâchoire.

- Viens je t'attends. J'espère juste que tu seras meilleur que tout à l'heure, sinon tu risquerais de finir avec un autre bleu. Lui répondis-je avec arrogance.

Ma voix était calme et provocante, alors qu'en réalité je savais que je ne faisais pas le poids. J'espérais simplement que ma menace le dissuade de m'attaquer.

- J'aurais du te laisser marcher dans le piège que je venais de fabriquer on aurait tester sa fonctionnalité. Répondit- il du tac au tac.

- Bon ça suffit tous les deux, personne ne va blesser personne, on a besoin de tout le monde pour sortir d'ici vivants! Clama la rousse.

Le blond s'en alla énervé, puis le groupe se mit en marche, à sa suite. Je marchais en direction du point d'eau suivant le mouvement.

Arrivés à destination je m'assis au bord de l'eau et plongea mes mains dans le liquide froid. Je le porta à ma bouche et bus quelques gorgées avec plaisir. Mon corps en avait besoin il était déjà épuisé et je demandais alors si nous avions été nourris avant d'entrer dans cette forêt.

C'est à ce moment que l'un des deux garçons qui avaient retenus le blond, s'approcha mettant fin à mes réflexions:

- Ne fais pas attention au numéro 3, il n'aime personne.

- J'avais remarqué... Ça fait longtemps que vous vous êtes trouvés ?

- Ça s'est fait au fur et à mesure au cours de la journée d'hier et de celle d'aujourd'hui. Je pense qu'on peut se considérer chanceux de s'être trouvés rapidement, on est plus vulnérables lorsqu'on est seuls.

- C'est vrai... acquiesçais-je pensivement, la mort de la jeune fille me revenant en mémoire.

Nous continuons à parler pendant un long moment, jusqu'à ce que la nuit tombe et que je tombe, moi aussi, de fatigue.

***

Salut salut ! Voici le deuxième chapitre j'espère qu'il t'a plu !

- Piklmu

La RéhabilitationWhere stories live. Discover now