Chapitre 26

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Comme je me sens mieux, Noam et moi passons le reste de la soirée dans le salon, à danser avec les autres invités sous le rythme de la musique. Parfois, nous nous écartons du reste du groupe pour reprendre notre souffle et papoter un peu, nos têtes très proches l'une de l'autre pour pouvoir nous entendre malgré le boucan ambiant.

Vers trois heures du matin, je décide qu'il est temps pour moi de retrouver Lucie et de partir. Toutes les bonnes choses ont une fin et ce temps passé avec Noam a été divinement bon... C'est presque le coeur lourd que je lui annonce que je dois y aller, souhaitant rester en sa compagnie toute la nuit, j'ai toutefois prévenu ma mère que je rentrerai vers une heure. J'ai déjà beaucoup de retard. Elle doit être endormie depuis un moment, elle ne s'en rendra probablement pas compte.

— D'accord, répond-il simplement avec un de ses sourires à fossettes dont il a le secret. En tout cas c'était super d'être avec toi ce soir... Bonne nuit Lana.

Sans que je m'y attende, il se penche vers moi pour déposer un baiser sur ma joue, m'électrisant de la tête aux pieds. Sans même pouvoir le regarder, je bégaille un "au revoir", avant de m'éloigner vers les escaliers, le laissant retourner s'amuser avec ses amis.

Grimpant à l'étage, je tente de calmer les battements frénétiques de mon coeur et de respirer calmement. Mon cerveau n'ayant pas encore retrouvé toutes ses capacités, je suis loin d'être en état d'analyser tout ce qui vient de se passer. J'ouvre toutes les portes de l'étage à la recherche de Lucie, me demandant si elle est encore avec ce type. Je finis par la trouver, seule, dans ce qui semble être une buanderie, recroquevillée sur elle même, une bouteille de vodka à la main. Non mais je rêve ? De la vodka à seize ans ! Est-ce que j'aurais du mieux la surveiller que ça ? Elle est tout de même dans un état second...

Elle rit comme une demeurrée en m'apercevant, agitant bêtement la main en un signe de coucou. Sa jupe est remontée bien en haut de ses cuisses, je m'accroupis sans regarder et redescends le tissu jusqu'à ce qu'il couvre son sous-vêtement. Une vague de culpabilié m'envahit, j'aurais vraiment du rester avec elle, elle n'est clairement pas en état de décider d'elle même si elle souhaite se dénuder ou pas. J'espère qu'elle n'a rien fait qu'elle pourrait regretter avec ce Tom. S'il a osé profiter de la situation, je ne vais pas en rester là...

— Lucie est-ce que ça va ? je demande en tapotant doucement ses joues.

— Raaa... raaatt... ratooon... laveuuur ! s'écrie-t-elle avant d'éclater de rire.

Je soupire, glissant mes mains sous ses épaules pour l'aider à se relever.

— Est-ce que tu peux marcher ?

— Bah euh ouais ouais j'suis en p'eine form' !

Elle titube, tombant sur moi en ricannant. Je la rattrape, la soutenant toujours sous les épaules tandis que je nous dirige vers la sortie.

— Ce... c'était su...sup...super génial ! crie-t-elle lorsque nous sommes dans la rue.

— Oui oui tu me raconteras demain...

Une cabine téléphonique se situe de l'autre côté du trottoir, j'aide Lucie à s'asseoir sur un muret le temps que j'y glisse une pièce et attrape le combinet en composant le numéro d'un service de taxis de nuit. Je leur donne notre localisation et ils m'informent qu'une voiture viendra nous chercher d'ici une quinzaine de minutes.

Effectivement, une Aston Martin noire ne tarde pas à s'engager dans notre ruelle. Je lui fais signe et elle se gare juste devant nous. J'aide péniblement Lucie à rentrer sur le siège passager, m'engouffrant après elle en prenant bien soin de la maintenir. Ne connaissant pas l'adresse de Fabuela et doutant que l'ivrogne, qui commence à piquer un roupillon contre mon épaule, puisse l'articuler, je donne la mienne au chauffeur qui démarre au quart de tour.

La double vie de Raph'Where stories live. Discover now