Chapitre 20

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Antonin se réveilla en colère en découvrant que son lit était froid. La petite brune avec son piercing n'était pas à sa place pour satisfaire ses besoins matinaux. L'imaginant dans le canapé en train de lécher le clitoris de Tilly, il se leva rapidement, pressé de les prendre toutes les deux avant d'aller au travail.Cependant, il ne trouva aucune trace d'elles dans la maison. Cherchant frénétiquement, il réalisa qu'elles s'étaient enfuies. Agacé, il s'habilla précipitamment, attrapa ses clés et sortit de la maison, seulement pour découvrir que ses pneus étaient à plat. Les filles s'étaient assurées qu'il ne puisse pas les suivre.

Antonin arriva au bureau d'une humeur massacrante, après avoir été récupéré chez lui par l'un de ses employés. Il tenta de rattraper les jours de travail manqués en s'énervant contre tout et tout le monde. Sa mauvaise humeur se répandait telle une contagion. La lenteur de la cafetière, son ordinateur qui refusait de fonctionner à la vitesse souhaitée, son comptable qui insistait pour le voir... Chaque petite contrariété amplifiait sa colère. Lorsqu'il aperçut sa voiture sur la plate-forme du camion de remorquage, sa rage atteignit son paroxysme. Midi approchait, il était à bout de nerfs et avait grand besoin de se détendre. Il envisagea de passer à l'école, mais puisque Nathalie ne s'était pas donné la peine de le contacter, il décida de ne faire aucun effort en retour, envisageant déjà de lui trouver une remplaçante. Il descendit ensuite chez Aurélie pour lui faire une surprise, mais elle n'était pas chez elle. Rempli de frustration, il erra dans la ville avant de prendre la décision de retourner au bureau et de se calmer en faisant une course à pied. Antonin ne comprenait pas l'idée de se rendre en voiture dans une salle de sport pour courir sur un tapis roulant. Cette aberration le laissait perplexe. En revanche, il comprenait parfaitement le concept de draguer pendant les exercices, qui était comme une version accélérée d'un speed-dating.

Travaillant sans avoir digéré le coup des deux filles, Antonin acheva sa journée de travail avant de récupérer ses affaires de sport et de se diriger vers l'endroit où il était sûr de trouver compensation. Dédaignant les vélos stationnaires, il choisit un appareil qui mettrait en valeur son tee-shirt moulant sans manches. Il poussait les barres avec force, contractant ses muscles pour attirer l'attention d'une charmante quadragénaire. Une fois qu'il eut conquis sa cible, il déploya tout son charme, s'installant sur un appareil à côté du sien, complimentant ses exercices, la fermeté de son corps, son allure gracieuse. La femme ne résista pas longtemps, séduite par le numéro bien rôdé d'Antonin. Bien qu'elle n'ait pas l'habitude de jouer les séductrices, étant en couple depuis des années, et qu'elle se sentît timide à l'idée de se retrouver au lit avec quelqu'un d'autre que son mari, elle se révéla être une amante remarquable, passionnée, et le remercia en atteignant l'orgasme. Antonin aurait bien aimé en avoir une deuxième dose, mais la dame devait retourner auprès de son mari, laissant un Antonin frustré retourner au travail.

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Les deux Anglaises descendirent timidement de la voiture, restant en retrait tandis que Kara rejoignait sa famille. Elle les présenta aux deux jeunes filles en expliquant leur histoire, précisant que leur français se limitait principalement à bonjour et merci. La famille, au grand cœur, accueillit les deux naufragées de la vie sous leur toit. Les présentations furent faites tant bien que mal, chacun essayant de se faire comprendre. Kara mentionna son intention de convaincre Tilly de rentrer chez elle, et qu'Abigail la suivrait, peut-être en se faisant héberger chez Tilly en attendant de résoudre sa situation.

Guidées par Kara, elles suivirent le chemin jusqu'à leur chambre, tandis qu'elle indiquait que la porte en face était la sienne et celle de Bethany et où se trouvait la salle de bain. L'émotion était palpable chez les deux jeunes filles, qui se retrouvaient dans une famille chaleureuse, dans une maison accueillante. Elles déposèrent leurs sacs à dos de chaque côté du lit, leurs visages affichant des sourires sincères. La chambre exhalait les senteurs du soleil et de la lavande. Les murs ocre étaient ornés de photographies de châteaux de la région, dont une montrait Kara, souriante à l'âge de dix ou douze ans, devant les remparts d'une ville qu'elles connaissaient maintenant : Carcassonne.

Second chances Tome 1/6Where stories live. Discover now