Chapitre 8

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Kara entendit un bruit de pas dans son sommeil et s'éveilla légèrement. Elle se tourna en grognant et, à moitié endormie, plaça son bras autour de Bethany avant de replonger sa tête dans son oreiller.

« Kara ? » crut-elle entendre.

L'information atteignit lentement son cerveau, se mélangeant dans son demi-sommeil, entre rêve et réalité.

« Kara ! »

Cette fois, la voix de sa mère la tira lentement de son sommeil. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Elle remarqua que sa mère était en robe de chambre, les joues rouges.

« Est-ce Grand-Maman ? » demanda Kara en chuchotant, essayant de ne pas réveiller Bethany. Elle remonta le drap pour la couvrir, comprenant immédiatement l'origine des joues rouges de sa mère, tout en remarquant un sourire discret sur ses lèvres.

« Non, ne t'inquiète pas. Bethany est si belle, encore plus lorsqu'elle dort. Elle semble si paisible. J'aime beaucoup la forme de ses lèvres. »

Kara entendit le souffle léger et régulier s'échapper de la bouche entrouverte de Bethany.

« Maman, pourquoi es-tu là ? » chuchota-t-elle.

« Ah, oui. C'est Antonin, il est à la porte. Tu peux lui dire qu'il est six heures du matin. J'ai l'impression qu'il a bu. »

« Six heures du... putain d'enfoiré ! Euh... peux-tu te retourner pendant que je m'habille ? » répondit Kara, en essayant de réprimer sa colère.

Sa mère la regarda avec amusement. « Je t'ai mise au monde, ma chérie, et j'ai déjà essuyé tes petites fesses, je t'ai déjà vue nue. »

« J'ai grandi, Maman, mais mes petites fesses te remercient », répliqua Kara en souriant.

Après avoir enfilé rapidement un short et un tee-shirt, et en passant une robe de chambre, Kara descendit les escaliers, ses pieds nus sur le carrelage froid, puis ouvrit la porte d'entrée devant un Antonin qui faisait les cent pas.

« Excuse-moi de débarquer comme ça, de si bon matin », s'excusa Antonin en se retournant, prêt à repartir. « Il est tôt, je repasserai. »

Kara le regarda, mêlant surprise et frustration. « Attends, tu te fous de ma gueule, Antonin ? Tu déboules à six heures du matin, tu réveilles ma mère, tu me réveilles et tu te barres ? »

Antonin baissa la tête et marmonna : « J'étais con à l'époque et je n'ai pas tellement changé, comme tu vois. »

Il enchaîna en évitant son regard, conscient que s'il la regardait, il serait incapable de poursuivre.

« Je savais que tu m'aimais... bien, quand on était jeunes. Tu étais ma meilleure amie, et je me faisais chambrer par les copains, car un garçon et une fille ne pouvaient pas être amis. Si nous traînions ensemble, c'était forcément parce que nous étions ensemble. C'est la période stupide chez les garçons. Celui qui couchait le premier, celui qui sortait avec le plus de filles, les plus belles.

— Désolée si j'étais moche », répondit Kara, vexée. « Au moins, je comprends pourquoi tu t'es barré. »

— Je n'ai jamais dit ça, Caro. Tu étais ma meilleure amie.

— Donc, je n'étais bonne que pour traîner de temps en temps et te laisser copier mes devoirs ?

— Pour les autres gars, tu étais... intouchable, tu étais avec moi.

— De mieux en mieux ! Tu n'arranges pas ton cas. Donc, moche et une chasse gardée qui n'a été draguée par personne parce que... c'était une entente entre les gars.

Second chances Tome 1/6Where stories live. Discover now