Second chances Tome 1/6

Chapitre 27

Le rendez-vous était fixé dans un fast-food animé, situé sur les célèbres Champs-Élysées. Kara s'y rendit seule, sentant à la fois une pointe d'excitation et d'appréhension dans l'air. Bethany, soucieuse de la sécurité de son amie, resta en retrait à l'extérieur, prête à intervenir au moindre signe de danger. Les Champs-Élysées étaient bondés de passants qui vaquaient à leurs occupations, offrant un décor animé à la rencontre imminente.

Kara scrutait les visages des clients à la recherche de l'homme mystérieux qui devait lui remettre les documents. Elle s'attendait à voir un individu discret, peut-être un peu louche, correspondant à l'image classique d'un faussaire. Cependant, lorsque ses yeux se posèrent sur un homme grignotant des frites à une table, elle se rendit compte que cet homme ne correspondait en rien à l'image qu'elle s'était faite. Il avait une apparence ordinaire, presque banale, sans aucun signe distinctif qui aurait pu le trahir.

La description minimale qu'Andrew lui avait donnée était simplement qu'il porterait un sac jaune et qu'elle devrait prononcer une phrase clé pour l'identifier. Kara se sentait presque ridicule, comme si elle était plongée dans un mauvais film d'espionnage. Néanmoins, elle décida de s'approcher de la table où se trouvait l'homme, essayant de masquer son inquiétude.

« Papa veut savoir si tu as fait tes devoirs avant de jouer sur ton ordi », demanda-t-elle en approchant d'une table où un type dans son âge trempait ses frites dans une barquette de sauce barbecue.

« Bonjour. Vous ne ressemblez pas aux clients d'Andy. Asseyez-vous. Comment connaissez-vous mon père ? » lui demanda-t-il directement, faisant preuve d'une certaine méfiance.

Kara fut prise de court par sa réaction franche. « Vous êtes son... Eh bien, il ne m'a jamais parlé de vous », répondit-elle, surprise. « Je m'appelle Kara, Kara Cordas. »

L'homme arqua un sourcil, semblant se souvenir d'elle. « Kara Cordas... Je me souviens de vous, Kara. C'est moi qui ai fabriqué vos documents.

— Alors j'ai confiance en la qualité de ces documents. Merci pour les miens », dit-elle sincèrement en prenant place à la table.

Le fast-food était bruyant, avec une ambiance animée et des conversations en arrière-plan. Kara et l'homme se trouvaient au milieu de cette agitation, se lançant dans une discussion discrète. Les gens se pressaient autour d'eux pour commander des repas à emporter ou déguster sur place.

« Mon père a peu d'amis, mais, avec le peu de contact que j'ai avec lui, il semble beaucoup vous estimer. Tenez », dit-il en sortant une enveloppe. « J'ai créé un profil solide, comme le vôtre. Elle n'aura pas besoin d'en refaire un ultérieurement. Numéro d'assurance sociale, acte de naissance, parcours scolaire, selon les informations que vous m'avez communiquées. Tout y est, vérifiable et authentique. Aucun souci », lui assura-t-il d'un ton professionnel.

« Mary Abigail Stone. C'est vraiment gentil de votre part d'avoir gardé Abigail dans le profil, j'apprécie le geste. Je ne sais pas comment vous remercier. Je... enfin c'est la première fois, mais euh... Comment est-ce que je peux effectuer un transfert de Bitcoins ? » chuchota-t-elle en se penchant sur la table.

Il esquissa un sourire rassurant. « Ne vous inquiétez pas. Contactez Andy après votre départ, je m'arrangerai avec lui », répondit-il avec confiance.

« Merci encore, vous avez sauvé une deuxième vie. »

— Ce n'est rien, je suis payé pour un travail et je le fais, c'est tout », répliqua-t-il froidement.

« Non, ça va au-delà de ça. Sinon, maintenant, vous le savez. Vous m'avez sauvé la vie par le passé, aujourd'hui c'est au tour de mon amie. Merci. Vous n'avez peut-être jamais rencontré une personne pour qui vous avez fait des papiers, peut-être que vous avez l'habitude de traiter avec des criminels ou des personnes louches, mais ce n'est pas mon cas. Grâce à vous, j'ai une vie, une bonne vie. Et mon amie Abby pourra aussi avoir une chance de vivre. »