Chapitre 7

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Je m'assois à table pour prendre mon petit-déjeuner comme chaque matin, et chose inhabituelle qui ne m'étonne pas vu ce qui s'est passé hier, une tonne de journaux qui normalement était délivrée à vers 6 heures du matin, se trouvait déjà à 4h30 à peine sur la table.

Les imprimeries ont sûrement dû rester toute la nuit éveillé pour pouvoir sortir ça si tôt. Je n'ai même pas besoin de lire le titre, j'arrive déjà à l'imaginer. "Le serment royal ? Le grand retour ! " ou "La famille Winterban au service de sa majesté". Je sens déjà les différents représentant des parties politiques qui donneront leur avis au Sénat, allant du "retour inacceptable de l'esclavage" au "retour de la monarchie absolue".

Je baille et récupère deux ou trois clémentines à manger sur la route. Je sors dehors et m'insulte mentalement de ne pas avoir pris ma cape avec moi, alors qu'un nuage se forme près de mes lèvres à chaque expiration. C'était rare qu'il fasse si frais à Lyria, la dernière fois qu'il y a eu de la pluie devait être il y a 4 ans, si mes souvenirs sont exacts.

Je prends la direction du terrain d'entraînement, tout en continuant d'examiner le tatouage présent sur le dos de ma main, où se trouvait à présent le blason de la famille Winterban. Je devrais pourtant être ravie, mais je n'arrête pas de penser à Igor et ce qui se passerait si on découvrait que c'était la famille royale qui mentait depuis tout ce temps.

Bien le bonjour, Général Massello, chuchote une voix dans mon dos.

-  Général Winterban, réplique-je cyniquement. Je ne vous connaissais pas si matinale.

- Parce que je ne le suis pas, dit-il en s'arrêtant devant moi. Je me suis réveillé si tôt pour vous voir en privée. Il faut qu'on parle. Maintenant.

Je fixe ses yeux, montrant qu'il était bien plus que déterminé. Je regarde autour de nous, le cœur battant.

Pas ici, chuchote-je à Igor dans un soupir. Ce soir, une fête sera organisée à l'honneur de votre père pour sa promotion. Retrouvez moi dans mes quartiers, il y a une porte verte, c'est mon bureau. Je vous attendrai là-bas vers 23h, ne soyez pas en retard.

- Je ne suis pas votre chien, bon sang...

- Merde Winterban, tu ne pourrais pas arrêtez de tout prendre pour une insulte, siffle-je rouge de colère, oubliant totalement de le vouvoiyer. Ce n'était pas un ordre, mais une demande que je te fais...

Il me jette un regard avant de s'éloigner légèrement et pester. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression que quelque chose avait changé chez lui, mais je ne pouvais pas dire si c'était en bien ou en mal.

22h sans faute, m'ordonne-t-il en pointant le doigt vers moi.

Je lui aurais bien brisé le doigt pour son impertinence, mais ne le fait pas sachant que ça ne ferait qu'empirer la situation entre nous et que c'était sincèrement le dernier mes souhaits.

22h sans faute, répète-je pour confirmer le rendez-vous. Bien si c'est tout, il faut que j'y aille mes novices m'attendent.

Il ne répond pas et j'en conclus que notre petite discussion privée est terminée. Je le contourne et continue mon chemin, jusqu'à ce qu'il m'attrape le bras. Je me prépare à lui répliquer une insulte cinglante quand soudain, un poids se pose sur mes épaules et une capuche retombe sur ma tête.

J'ai jamais dit que c'était terminé, siffle-t-il en accrochant le dernier bouton de sa cape autour de mon cou. Maintenant ça l'est, stupide.

- Hey ! crie-je alors qu'il se retourne sans dire un mot de plus. Je n'avais pas besoin de ça, imbécile ! Ne t'attends pas à des remerciements de ma part.

Même si c'était la fin du mondeحيث تعيش القصص. اكتشف الآن