14. Footing

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Après mon cri, Théo me regarda un long moment. Sans bouger. Tellement longtemps que je me demandais s'il n'avait pas été transformé en statue ou un truc du genre. Puis lentement, très lentement, trop lentement il se releva. J'osais enfin le regarder dans les yeux et ce que j'y vis me poignardas le cœur. Dans ses beaux yeux verts, je voyais toute la peine du monde.

-Évidemment que tu n'es pas ma pute. T'es tellement plus.

Je fus soudainement prise de remords.

Pourquoi j'avais pété un câble comme ça ?

Puis, la réponse s'imposa d'elle même. J'étais tellement énervée contre ma mère que j'avais trouvé en Théo un échappatoire.

Je voulais lui dire quelque chose, me rattraper mais je ne savais pas quoi dire. Alors, je restais là, assise, à le regarder et a ouvrir et fermer la bouche comme un poisson.

Finalement, des mots sortirent de ma bouche. D'abord hésitants, puis de plus en plus rapide, ils sortaient de ma bouche tels une cascade. Je vomissais mes mots, ma peine, ma douleur, mon désolement:

-Théo... Thé... Théo, écoute moi, c'est... Je... Fin je suis d-désolée. Je ne sais pas ce qui m'a prise... Ce... Ce n'étais pas justifié. Écoute moi! Juste... Juste ça. Après tu pourras t'en aller. Seulement après.

Je baissais les yeux. C'étais trop dur de voir ce mélange de peine et de déception dans ses yeux.

-Si j'ai... Si je t'ai crié dessus, ce n'étais pas vraiment contre toi. Ma mère me met toujours dans des états pas possible, et après je suis tellement en colère et hors de moi, même si ça ne se voit pas toujours, que tout ce qui peut être pris de travers eh bien... Je le prend de travers. Tu comprends, ça me donne une raison de crier. Et j'ai l'impression de crier contre la personne contre qui je suis réellement énervée dans ces moments là.

Il resta là, sans bouger. Encore. Avec tant de tristesse dans ses yeux que je me retenais de ne pas sauter dans ses bras.

Luc apparut dans l'encadrement de la porte. Je le regardais, dévastée. Théo se retourna et le regarda. Puis il se retourna, se leva et voulu sortir de ma chambre.

-Je crois que je ne suis plus le bienvenu ici., murmura-t-il.

Luc se décala pour lui bloquer le passage. Il l'attrapa par les épaules et déclara:

-Si, tu es le bienvenu. Tu le seras toujours. Tu es mon frère tu te rappelles ?

-Non. Non je ne suis pas ton frère et tu le sais aussi bien que moi. On a grandit ensemble, on a le même nom de famille, mais on est pas frères. Et on ne le seras jamais. J'ai été adopté, tu rappelles?

Luc le regarda, désemparé.

-Théo, retiens bien ce que je vais te dire. Il y a des liens du cœur qui sont plus forts que les liens du sang. Compris ? Grave moi ça dans ta mémoire, veux-tu ?

Théo le regarda sans rien dire, puis finit par grogner un "ok" indistinct. Luc le serra dans ses bras, et il finit par répondre à son étreinte.

Je les regardais, les larmes aux yeux. J'aurais tellement aimé avoir un frère ou une sœur, quelqu'un qui me connaîtrai comme sa poche. Mais non, au lieu de ça j'étais tout le temps obligée d'intérioriser.

Luc se pencha et chuchota à l'oreille de Théo quelques mots je n'entendis pas. Ça devait être en rapport avec moi, parce que Théo me regarda puis secoua la tête. Luc soupira alors, et se décala finalement pour le laisser passer. Il ne le suivit néanmoins pas, et resta appuyé sur le cadre de la porte.

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