Les Fils Alternatifs du Destin

Chapitre 4: La fille de son père

Sylwanin: Aucune de nous deux ne peut prendre la place de Lutsey?

A en juger par leurs visages, cette décision les déchirait.

Mère: Le problème ne se serait pas posé, si Lutsey n'a pas eu la bénédiction d'Eywa et ne partage pas ce lien fort avec elle.

Je pouvais comprendre la position précaire de nos parents. Malheureusement, je ne pense pas que la position de Lutsey changera, même avec les années.

Moi: Et tout le clan attend à ce qu'elle prenne votre place.

Mère: Oui. Ton père espérait que votre soeur comprendrait et accepterait.

Père: Mais on dirait qu'elle n'a toujours pas compris sa place...

Moi: Si Père. Petite soeur le comprend trop bien et cela lui pèse. Pensez vous qu'elle n'entendait pas les paroles autour d'elle? Cela l'agace au plus haut point.

Il baissa les yeux, semblant vraiment peiné.

Père: Je suis désolé, mais je ne peux rien faire.

Moi: Il y a peut être un moyen. Pourquoi ne pas en faire tous deux le chef et la Tsahik, sans nécessairement les unir?

Sylwanin: Ca serait un solution! Et je ne pense pas que Lutsey refuserait cela.

Père: Mais le clan ne l'acceptera pas. Un chef et une Tsahik doivent former une paire dirigeante et s'unir pour la prochaine génération. Sinon, ça sera la crise. Leurs descendants pouvant diriger, pourraient se disputer et créer le chaos.

Je soupirais. Décidément, nous étions dans une impasse.

Point de vue de Lutsey

Enragée par cette décision, je sortais du Kelutral et m'empressais aussitôt d'aller dans la forêt. Comment mes parents pouvaient se permettre de m'imposer un compagnon? De quel droit, le clan se permettait de diriger ma vie? Au moment de m'y rendre, j'entendais une voix qui m'interrompit dans mon mouvement.

Voix: Lutsey!

Je tournais mon regard, pour voir mon ami et surtout, le compagnon qu'on essayait de m'imposer dans ma vie. Il avait tout pour être un bon mari. Il était fort, protecteur et attentionné. Mais je ne le voyais pas comme tel et rien ne me fera changer là dessus. Sur un Pa'li avec deux autres cavaliers, il semblait revenir d'une patrouille. Et le voir ne faisait que m'énerver davantage, me rappelant l'objet de ma dispute.

Moi: Laisses moi tranquille!

Il me regarda avec choc, se demandant les raisons d'un tel énervement. Il descendit de son Pa'li pour venir à mon niveau. Cependant, je reculais de quelques pas, lui lançant un avertissement silencieux, si mon regard et ma queue n'étaient pas des indices suffisants.

Tsu'tey: Qu'est ce que tu me reproches? Je pense que j'ai le droit de connaitre les raisons!

Moi: Tu veux savoir? Tu n'as qu'à demander à mes parents. Pour ma part, je ne veux pas te voir!

Tsu'tey en s'approchant: Lutsey, je pense...

Je lui donnais une gifle, assez forte pour montrer toute ma frustration de la conversation. Puis, je regardais, avec rage le guerrier et la guerrière l'accompagnant, avant de crier cette colère tant retenue.

Moi: Je vous déteste tous!

Et sur ces paroles, je courais vers la forêt, le seul endroit où j'étais libre d'être moi-même, sans avoir à tenir compte de mon statut, ou la bénediction d'Eywa. Rien. Aucun devoir à suivre ou pesant sur ma vie. Je pouvais entendre la voix de mon ami m'appellant, mais j'étais trop en colère pour en tenir compte. Je grimpais à un arbre et commençait à m'éloigner du Kelutral. Pour me changer les idées et oublier cette stupide décision.