Chapitre 48 : la vérité

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C'était impossible ! 

Concubine impériale ? Le privilège d'une poignée de femme de coure ! Que Kaiten ai refusé ? De manière aussi cavalière ? Absolument impossible ! 

Et pourtant... Cette lettre était là, ouverte sur la table, impertinente, arrogante, parfait reflet de son auteur.

Dans la pièce, tous étaient également choqués, mais elle était parfaitement calme. Elle se leva doucement, lissa les plis de son kimono couleure ivoire :

- Je vous prie de m'excuser, j'ai un rendez-vous avec un client privé. Je me mettrai à rédiger la lettre pour les ninjas des sables tous de suite après. 

Elle s'inclina légèrement et je dirigea calmement vers la porte.

- Tu ne va rien nous expliquer ? s'écria Ashirama. À propos de ça ? 

Il montra la lettre qui gissait sur la table.

- Mais qu'y a t'il à dire ?

Impossible de douter de ce visage innocent...

~●~

Une journée, une journée entière à se demander ce qu'il s'était passé.

Rater une occasion de s'élever ne lui ressemblait pas... Peut-être sa mystérieuse maladie cachait-elle quelque  chose de plus insidieux... Qui s'attaquerait à son esprit ? En effet son comportement était étrange depuis quelque temps. Son humeur changeait du tout au tout très rapidement, elle semblait moins rancunière qu'il y a quelque temps et elle ne se moquait pas d'eux à chaque fois que l'occasion se présentait...

La nuit était tombée, il avait terminé de travailler mais il restait accoudé à son bureau à penser, éclairé d'une seule lampe à la flamme vacillante. 

- Je te rapporte les documents pour l'intégration du clan Nara.

Il se retourna brusquement. Kaiten se tenait dans l'encadrement de la porte, tenant une liasse de papiers à la main, son manteau sepoudré de neige jeté négligemment sur ses épaules. Elle ne voulait pas s'attarder...

- Tu tombe bien toi !

Il l'attrapa par le poignet et la tira à l'intérieur avant de fermer la porte.

- Je peux savoir ce que tu fais ? s'écria-t-elle avec colère. 

Le lourd kimono noir d'hivers était tombé à terre, révélant la chef des Hyuga dans une tenue décontractée, sans orgueil, sans ornements, sans far.

- Répond moi !

Madara lui pris ses paperasses des mains et les jeta rageusement sur sa table :

- Tu va me dire ce qui t'a pris !

Elle le toisa, les sourcils froncés. 

- Tu avais forcément une raison !

- Oui, je n'avais pas envie...

Bon sang ! Qu'est-ce qu'elle pouvait l'énerver ! A croire que donner une réponse claire ou franche lui était impossible ! 

- Pas envie ? Laisse moi rire. Une telle chance ce présente une seule fois dans une centaine de vies ! On ne peut pas balayer ce genre de proposition d'un revers de main parce qu'on "a pas envie "!

- Et bien j'avais mes raisons. 

- Quels raison, Kaiten ? Quelle raisons peuvent te faire renoncer au plus grand honneur qu'on puisse faire à une femme de ton rang ? Explique moi !

- Une femme de mon rang peut être mieux qu'une concubine ! Contrairement à tout ce que le monde semble croire, j'ai d'autres qualités que d'avoir un beau visage ! 

- N'essaye pas de me faire croire que tu es vexée ! A une place pareille, au cœur de Tokyo, tu aurais tôt fait de devenir la femme la plus puissante d'Asie ! Tu aurais eu tout ce que tu aimes : de l'argent, du pouvoir, des gens pour t'admirer... Tout !

- Ça aurait été trop abandonner, dit-elle plus bas en regardant ailleurs. 

Enfin ! Si il continuait encore un peu, si il trouvait les bons mots... 

 - Abandonner quoi ? Un stupide titre civil ?

- Je me suis battue pour ce titre ! C'est la chose la plus précieuse que je possède ! 

- Et qui te donne à peine le droit de diriger quelques centaines de personnes qui te détestent ! 

- Ces gens sont ma famille, se sont les membres de mon clan !

- Ils te haïssent ! Ils veulent ta mort ! Ton frère est le plus motivé d'entre eux !

- C'est pour ça qu'il faut un je continue de me battre !

- Tu avais une chance de changer de vie !

- Pour qu'il devienne chef ? Pour qu'il pouisse profiter de tout ce que j'ai batti avec ma sueur et mon sang pendant 5 ans ? Jamais !

- Tu veux le punir pour ce qu'il t'a fais ?

- Je veux me venger !

Le silense tomba sur la pièce, à peine troublé de temps à autre par le hurlement du vent glacé, dehors. Il avait enfin réussi à lui faire cracher le morceau mais... Il était loin de s'attendre à ça.

- Pour parler en des termes que tu comprends... C'est une vengeance.

Elle regardait de côté, les yeux baissés. Elle semblait étrangement fragile, les mains crispées sur le tissus de son habit. Cette attitude cachait une colère immense, et autre chose que Madara connaissait bien : s'accrocher de toutes ses forces à sa haine pour continuer à se battre.

- J'ai toujours été la fille, ou la sœur de quelqu'un... Maintenant que j'ai un nom, je devrais l'abandonner ? 

Maintenant elle semblait juste fatiguée. 

- Je ne serai pas non plus la concubine de quelqu'un... Même pas d'un dieu vivant. 

Il s'était raproché, il lui posa une mais sur l'épaule. Il s'attendait à ce qu'elle le repousse mais au contraire, elle posa sa main sur la sienne. 

- Ça veux dire que tu devras marcher seule jusqu'au bout.

- Je sais.

Il glissa sa main sur sa nuque et déposa un baisé dans ses cheveux doux comme de la soie :

- Sache  aussi que tu peux marcher seule avec moi à tes côtés...

Elle releva soudainement la tête. Ils n'avaient pas été aussi proches depuis des années... Huit ans précisément, depuis la veille de leurs fiançailles. Sur le bureau, la lampe avait terminé de consumer son huile, elle s'éteignit.

Il l'embrassa. Dans le noir, avec elle dans ses bras,  sa jalousie s'envolait. Adieu empereur arrogant ! Il avait tout ce qu'il voulait... Ce n'est que le manque d'air qui pu le faire reculer :

- Pitié, ne me fais pas attendre huit ans la prochaine fois. 

Elle rit et l'embrassa à son tour. 



Kaiten HiugaWhere stories live. Discover now