Chapitre 35

51 2 3
                                    


L'histoire des ninjas venait d'arriver à un tournant, le clan de shinobi le plus riche du Japon ouvrait la voie vers la paix guerrière et la guerre économique. Un changement initié par Aoihoshi Hyuga. Mais le nom qui entra dans la légende, du moins pour un temps, fut celui de Kaiten daikyo, car, si en sa présence on l'honorait, dès qu'elle avait le dos tourné, il n'y avait plus nul respect pour elle dans leurs voix et leurs paroles, juste de la crainte. La crainte d'un démon pour le bas peuple, d'une souveraine cruelle pour les Hyuga, d'une chef d'un clan rival pour les ninjas, d'un kitsune pour les prêtres, d'une chef de guerre pour les samouraïs, de la "plus belle femme du monde" pour les courtisanes et les nobles dames.

La chef des Hyuga était très populaire chez les grands seigneurs, elle avait ses entrées dans les plus beaux palais de Edo et même de Kyoto où elle prenait ses missions dans les sombres couloirs de la demeure impérial. Les grands hommes appréciaient son efficacité et ses manières, indifférents aux rumeurs propagées par leurs épouses et concubines, jalouses de l'intérêts qu'ils portaient à cette "roturiére". Kaiten daikyo était en effet un sujet de conversation très apprécié à la coure du trône du chrysanthème. Entre les mensonges inventés de toutes pièces pour la salire et les bruits courants sur sa manière de mener ses affaires et ses missions, il y avait de quoi débattre, surtout pour des nobles oisifs dont les seules occupations sont de parler et d'intriguer pour se rapprocher du pouvoir. Alors on jasait, beaucoup de femmes condamnaient fermement son comportement et la traitaient de tous les noms, de prostituée et de kitsune, tandis que certains (beaucoup d'hommes), gagnés à sa cause, prenaient les sujet à la rigolade mais n'y prêtait pas moins attention. 

Peu d'entre eux croyait réellement à la thèse de la démone, mais à force de se l'entendre répéter, le doute s'insinuait dans leurs esprits... Et ils en étaient que plus promptes à l'inviter à prendre le thé ou à participer à des dîners privées. Ils recherchaient les sensations fortes que procurait un danger imminent tout en restant bien en sécurité, elle était comme un fauve mangeur d'homme en cage, elle était un démon contenu par le protocole. 

De leur côté, les dames se plaisent à imiter l'interdit. C'était un moyen de se moquer de Kaiten daikyo mais aussi de l'impératrice, qui, bien moins belle que la femme aux cheveux blancs, avait perdu son titre de "beauté des cieux". Mais au-delà de ça, les jeunes princesse encore à la recherche d'un mari avaient compris que ce n'était pas les lourds habits convenables qui attiraient le regard des hommes... Quelle déchéance, de ne pas être fiancée alors qu'une simple et détestable femme du peuple recevait des centaines de demandes en mariage, pour devenir jusqu'à l'épouse principale des plus grands nobles du Japon ! Et le pire était qu'elle en riait, et n'en acceptait aucune...

C'était cette réputation sulfureuse qu'elle s'était faite dans les hautes sphères qui la rendait détestable aux yeux de ses paires. Les kunoichi l'accusaient de salir toute la profession en les faisant passer pour des fille de joie, les Atake, grands spécialistes des intrigues de coure et assassinats liés, lui reprochaient de leur voler leur clients les plus fortunés et on murmurait même que, dans l'ombre des grands noms, une coalition exceptionnelle de ninjas, de samurai et de religieux se formait pour empêcher un hypothétique coup d'état. Il faut dire que Kaiten  daikyo n'aurait pas été la seule à qui le pouvoir vacillant du shoguna aurait donné des idées... On la trouvait aussi trop proche des étrangers et trop "moderne" alors que l'on craignait que les traditions ancestrale de l'archipel ne disparaissent sous l'impacte de toutes ces nouveautés qui n'avait rien de japonais...

Mais on se gardait bien de lui dire en face car, après tout, tous aurait beaucoup à perdre à contrarier celle qui, selon les rumeurs, se laissait porter par ses désirs et n'hésitait pas à dilapider sa fortune pour un oui ou pour un non. Dans les faits, peu étaient les étrangers au gouvernement des Hyuga à comprendre. Ils n'étaient que deux : Madara, devenu chef après la mort de son père, et Izuna. Eux savaient que chaque dépense était prévue, calculée et débattue au sommet du pouvoir avant qu'une seule pièce ne sorte de sa planque, que se soit pour de l'habillement ou des pots-de-vin. Ils savaient aussi que cette coalition s'y prenait un peu tard pour freiner la montée en puissance de Kaiten daikyo, elle qui aurait bientôt la mainmise sur tout le "pouvoir de l'ombre" derrière les grands officiels et ils n'en avaient rien à faire. Cela leur était égal que leur alliée sussure à l'oreille du shogun et lui dicte la politique du pays car leur objectif était toujours le même : en finir avec les Senju. Le clan Uchiwa periclitait et ils avaient besoin de l'argent et des conseils de leur précieuse amie, et peu importait qu'elle fasse main basse sur le monde entier, temps qu'ils exterminaient leurs ennemis.

________________________________________________________

Arc 4 : au pouvoir... terminé 

Kaiten HiugaWhere stories live. Discover now