Le fabuleux Noël de Veronica

Chapitre 9

Les deux semaines qui suivirent furent merveilleuses, j'avais l'impression de vivre un rêve éveillé. Moi qui ne pensait que les rêves n'étaient qu'illusions, je m'étais fourvoyée. Je flottais sur mon petit nuage, en compagnie de Gabriel. Je ne savais pas comment il s'y était pris, mais il avait réussi à me rendre moins imperméable à la frénésie qu'engendrait Noël. J'avais même remis mon article à Jerry dans les temps, Gabriel m'avait énormément inspiré. Je n'attendais plus qu'une chose, passer le réveillon avec celui qui me rendait plus heureuse que jamais. Pour l'occasion, j'avais enfilé une petite robe en lamé, de couleur argentée, et j'avais remonté mes cheveux en un savant chignon. La table était dressée pour deux. Bougies et musique de fond égayaient la pièce. Je voulais que tout soit parfait. Quand j'ouvris la porte, je fus époustouflée par la beauté de Gabriel. Le smoking qu'il avait revêtu lui allait à la perfection. Son regard admiratif me réchauffa instantanément.

— Tu es éblouissante !

Sans attendre, il me prit dans ses bras. Ses lèvres cherchèrent déjà ma bouche. Depuis quelques jours, nos baisers se faisaient plus gourmands, plus pressants.

— Il faut qu'on immortalise ce moment ! susurra-t-il contre mes lèvres.

J'allai chercher mon téléphone et je pris un selfie de nous deux, sourire aux lèvres.

— Je veux que tu te souviennes toujours de cette soirée.

Une boule se forma au fond de ma gorge. L'impression qu'il allait disparaître, encore une fois, me noua le ventre. Il me scruta de ses magnifiques yeux bleus. Il devina immédiatement la source de mon regard embué. D'une voix douce, il proposa :

— Et si nous profitions de ces quelques heures ?

Je hochai la tête en souriant timidement. Gabriel m'attrapa la main et m'emmena vers la table. Il me tira la chaise pour que je prenne place, puis remplit nos flûtes de champagne.

— A notre rencontre !

Nous fîmes tinter nos verres l'un contre l'autre avant d'en boire une petite gorgée. L'alcool faisant son petit effet, j'oubliai ma tristesse. Le repas était succulent et la soirée, inoubliable. Gabriel savait comment me redonner le sourire. Il était cultivé, attentionné, drôle, Je ne pouvais rêver meilleure compagnie. Lorsqu'il m'invita à danser, j'étais complètement sous son charme.

Je l'étais déjà depuis longtemps !

Blottie entre ses bras, la joue posée contre son torse, je laissai la musique nous envelopper. Si j'avais imaginé un réveillon de Noël, il serait comme celui que j'étais en train de vivre. Je levai les yeux vers lui. Il caressa mes lèvres de son pouce. Mon cœur battait à s'en rendre malade, car je savais que ce soir, nous allions enfin laisser notre désir prendre vie. Il m'embrassa longuement, puis me souleva dans ses bras. Comme s'il savait où elle se trouvait, il se dirigea vers ma chambre. Il me posa sur le sol, et avant même que je ne réagisse, ma robe tomba à mes pieds. Son regard brûlant me donna la chair de poule. Sans attendre, il se débarrassa de ses vêtements. Il était magnifique. Il était comme mes songes me l'avaient évoqué. Il m'allongea sur le lit et me recouvrit de son corps.

— Je serai toujours là, avec toi ! m'assura-t-il avant de m'embrasser langoureusement.

Il me fit l'amour, lentement, tendrement. Jamais, je n'avais ressenti autant de désir pour un homme. Jamais, je n'avais aimé un homme comme je l'aimai, lui. Mon cœur s'était enfin réveillé. Là, dans mon corps, je sentais une chaleur se répandre, un vide se remplir.

Rien ne serait plus pareil, j'en étais persuadée. Gabriel avait changé le cours de mon existence, chaque jour passé à ses côtés, l'avait égayée, enrichie, choyée.

Bien que notre relation n'avait rien de conventionnelle, il resterait l'homme de ma vie...