Chapitre 8

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C'était la première fois que je dansais sur des chansons de Noël, et je devais avouer que je ne m'étais jamais autant amusée. Quand Last Christmas retentit, Gabriel m'attira contre lui. Timidement, je nouai mes bras autour de son cou, et nos corps collés l'un à l'autre, nous dansâmes langoureusement au rythme de la musique.

— Pourquoi ne fêtez-vous pas Noël ? demanda-t-il subitement. C'est une période magique où tout le monde croit en ses rêves les plus fous.

— Les rêves ne sont qu'illusions, ils ne se réalisent jamais.

J'étais la mieux placée pour en parler, de ces foutus rêves !

— Peut-être n'y croyiez-vous pas assez fort ?

Je stoppai net et le regardai dans les yeux. Je pouvais faire tout ce qui était en mon pouvoir, rien ne pourrait jamais prendre vie dans mon ventre. C'était la seule vérité, ma sentence !

— La magie de Noël n'est qu'une pure invention, crachai-je en me reculant.

Les larmes aux yeux, je m'emparai d'une boule que j'accrochai rapidement sur le sapin. Je sentis le torse de Gabriel se coller contre mon dos, et ses mains se poser sur mon ventre. Une chaleur irradia immédiatement cet endroit, une sensation bizarre se répandit sous ma peau.

— Fermez les yeux et faîtes votre vœu ! murmura-t-il contre mon oreille.

— Gabriel ! le suppliai-je. Ça ne sert à rien !

— Faîtes-moi confiance !

Sans grande conviction, je fermai les yeux et j'implorai le Père Noël, les anges, le Seigneur... n'importe qui, de me donner le droit d'être mère.

— C'est fait ! lançai-je dans un soupir.

Il me fit pivoter vers lui. Encore une fois, je me laissais séduire par ses iris d'un bleu spectaculaire. Lentement, il essuya le dessous de mes yeux puis ses doigts caressèrent mes joues pour venir les prendre en coupe. Lorsqu'il pencha sa tête vers moi, je déglutis comme une adolescente. Ses lèvres effleurèrent ma bouche. C'était un baiser doux et grisant à la fois. Je posai mes mains contre son torse et je sentis son cœur battre à tout rompre sous mes doigts. Soudain, je me rendis compte du ridicule de la situation. J'avais quarante-et-un ans et la matrice d'une vieille dame. Il en avait vingt-trois et des rêves plein la tête.

— On ne peut pas faire ça ! affirmai-je en le repoussant gentiment. Ce n'est pas raisonnable !

— Pourquoi ne vous laissez-vous pas aller pour une fois ? Brisez ce rempart que vous avez érigé autour de vous ! Ouvrez votre cœur, Veronica !

Je le regardai d'un air hébété. C'est homme avait-il seulement vingt-trois ans ? Il me tenait le discours d'une personne plus âgée. Je secouai la tête pour l'empêcher de s'insinuer dans les infâmes recoins de mon âme.

— Tu ne me connais pas ! vociférai-je en me reculant d'un pas.

— Je te connais mieux que tu le crois !

Sur ces paroles, dont j'ignorais la signification, il s'avança de nouveau vers moi et me prit dans mes bras. Incapable de résister à la chaleur de son corps, je m'y blottis avec ivresse. Aussi incohérent que cela puisse paraître, j'avais besoin de lui. Il m'apportait tout le réconfort et la tendresse dont j'avais besoin. Lorsqu'il posa son index sous mon menton pour me forcer à le regarder, je lui offris mon plus beau sourire.

— C'est comme ça que j'aime que tu sois ! Rayonnante et heureuse !

Je notai au passage, qu'il avait laissé le vouvoiement au placard. Au fond de moi, je savais que cet homme allait bouleverser ma vie. J'ignorais de quelle façon, mais j'étais certaine que plus rien ne serait comme avant. Il effleura ma bouche d'un léger baiser qui me fit frissonner de la tête aux pieds.

Le fabuleux Noël de VeronicaDove le storie prendono vita. Scoprilo ora