Chapitre 5

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La machine à café de la salle de pause faisait encore des siennes. Rageusement, j'envoyai la capsule de cette foutue cafetière dans l'évier. Je sentis la présence de Gabriel derrière moi, avant même qu'il ne se manifesta. C'est comme si son aura m'enveloppait d'un manteau épais et douillet. Je ne bougeai pas de peur que cette sensation disparaisse. Son torse se colla contre mon dos. J'en frissonnai de bien-être. Avec des gestes méticuleux, il s'empara d'une nouvelle capsule qu'il emboita dans la machine. J'observai avec convoitise ses mains fines et longues, et ne pensais qu'à les sentir effleurer ma peau. Son souffle chaud courut contre mon cou.

— Vous avez réfléchi à ma proposition, Veronica ?

Réfléchir était un bien grand mot pour dépeindre la facilité avec laquelle j'avais décidé d'accepter. Même si ma conscience m'avait conseillée de laisser tomber, une force que je ne m'expliquais pas, m'avait obligée à céder. Tout en regardant le café couler dans ma tasse, par je ne sais quel miracle, je chuchotai :

— Oui !

Je sentais qu'il souriait. Sans que je ne sache pourquoi, ma bouche s'étira également en un franc sourire. Cet homme avait un drôle d'ascendant sur moi.

— Oui, vous y avez réfléchi ? Ou oui, vous acceptez ?

Il avait décidé de me mettre à l'épreuve. Je pris une longue inspiration avant de rétorquer :

— Les deux !

Ses mains se posèrent sur mes épaules, et il me fit pivoter vers lui. J'avais l'impression qu'à chacune de nos rencontres, il devenait de plus en plus beau.

— Vous ne le regretterez pas !

Comment le pourrais-je alors qu'il me regardait comme si j'étais une déesse ? Mon cœur démarra une course folle dans ma poitrine, elle montait et descendait à une cadence folle. Son regard se perdit un instant dans mon décolleté, et pour une fois, ça ne me gênait pas. Bien au contraire, une chaleur se diffusa brutalement dans mon corps. En se mordillant la lèvre, il plongea ses yeux ruisselants de désir dans les miens.

— Vous êtes très désirable !

Pourquoi chacune de ses paroles me faisait cet effet ? Ses doigts glissèrent le long de ma colonne vertébrale, ce qui me fit naître des milliers de frissons sur ma peau.

— Je vous invite à dîner, ce soir !

— D'accord !

Ma réponse précipitée le fit sourire.

— Je passe vous chercher vers dix-neuf heures trente, ça vous convient ?

Je ne cherchai pas à réfléchir, j'acceptai sur le champ.

— C'est parfait !

Il effleura ma tempe d'un baiser. Je fermai les yeux, les bras le long de mon corps, enivrée par la douceur de ses lèvres et par la subtilité de son parfum. La chaleur que je ressentais jusqu'à présent se dissipa soudainement. Je devinai sans ouvrir les yeux, qu'il était parti. C'est alors que je me rendis compte que je ne lui avais pas donner mon adresse. Je me précipitai dans le couloir. Aucune trace. Je rejoins mon bureau. Quelqu'un avait dû le voir passer, il n'y avait pas d'autres issus. Je m'approchai de Sylvie, le souffle saccadé par ma course.

— Tu as vu le jeune homme qui est passé par ici ?

— Quel jeune homme ?

Une main sur ma hanche, l'autre sur mon front, je balayai la pièce des yeux. Ce n'était pas possible, il était forcément passé par ici.

— Tu es sûre que ça va ?

Je hochai la tête, complétement déstabilisée. Je ne comprenais plus rien. Cet homme apparaissait et disparaissait comme par enchantement. Je n'avais pourtant pas rêvé. Je sentais encore ses lèvres et la chaleur de son corps. Et si tout cela n'était que le fruit de mon imagination ? Et si mon inconscient avait inventé cet homme parfait pour soulager ma profonde détresse ?

Etais-je à ce point inconsolable et désespérée ?

Le fabuleux Noël de VeronicaWhere stories live. Discover now