Chapitre 7

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J'avais passé toute la journée à cogiter sur ce que m'avait dit Gabriel. Réaliser mon plus grand souhait s'avérait impossible.

Je n'aurai jamais d'enfant !

Mon portable m'indiqua dix-sept heures, et comble de tout, je n'avais pas encore écrit une seule ligne de mon article. C'est déprimée que je quittais l'immeuble. Sur le trottoir d'en face, m'attendait Gabriel. Mon cœur défailli, comme à chaque fois que je le voyais. Il avait revêtu sa veste en cuir qui lui donnait un petit côté rebelle. D'un pas assuré, il me rejoignit. Il me sourit et entremêla naturellement ses doigts aux miens. Il n'avait pas besoin de parler, je l'aurais suivi jusqu'au bout de monde s'il me l'avait demandé.

— Où m'emmènes-tu ?

Sa bouche esquissa un sourire malicieux.

— Nous allons vous acheter un sapin de Noël.

— Tu perds ton temps, je ne fête pas Noël ! dis-je en trainant les pieds.

— Il y a un début à tout, répliqua-t-il d'un air amusé, en me tirant derrière lui.

Je secouai la tête en soufflant, mais je le suivis quand même. D'un air boudeur, je le laissai choisir mon supposé sapin. Curieusement, au bout d'un certain temps, déambuler parmi tous ces conifères m'apaisait. Gabriel s'arrêta enfin devant l'un d'entre eux.

— Celui-ci est parfait !

J'inspectai ledit sapin et acquiesçai d'un hochement de tête. Gabriel me sourit, puis alla voir le vendeur. Après s'être mis d'accord avec lui sur l'heure de la livraison, il m'entraîna vers le marché de Noël, où il me fit acheter toutes sortes de décorations. Son enthousiasme et sa bonne humeur me contaminèrent assez vite. Sans que je m'en rendis compte, je me pris au jeu. Jamais, je n'aurais cru que de me fondre avec tous ces promeneurs amoureux de Noël - et que je détestais - me ravirai à ce point. J'avais l'impression de retrouver mon âme d'enfant. À côté de moi, Gabriel me félicitait régulièrement de coups d'œil radieux. Il me récompensa en m'offrant un vin chaud, que nous bûmes en nous promenant. Il y avait bien longtemps que je n'étais pas senti si épanouie. C'est les bras chargés de paquets que nous regagnâmes mon appartement. Comme si j'étais redevenu une petite fille, excitée par l'approche des fêtes, un sourire béat ne quittait pas mes lèvres.

— Alors ? Que pensez-vous de cette petite virée ?

Je m'affalai sur mon canapé en riant.

— C'était bien, vraiment bien ! Comment fais-tu pour me rendre si heureuse ?

Je tournai ma tête vers Gabriel, qui venait de s'installer près de moi.

— Si je vous le disais, vous ne me croiriez pas !

J'allais ouvrir la bouche pour lui demander de m'expliquer, mais on sonna à la porte. Gabriel se chargea de récupérer le sapin des mains du livreur et l'installa dans le salon.

— Allez ! Maintenant, il nous faut décorer ce joli sapin !

Il m'attrapa la main pour me forcer à me lever, et j'atterris entre ses bras. Les joues colorées, je levai les yeux vers lui d'un air gêné. Ses yeux bleus luisaient de malice et sa bouche s'étira en un petit sourire en coin qui me chamboula. À cet instant, j'avais de vilaines pensées que je chassais rapidement. En me raclant la gorge, je me dégageai de son étreinte. Il rit brièvement, ce qui me perturba davantage. J'essayais de faire abstraction de sa présence, mais son aura imprégnait toute la pièce. Je commençai à disposer minutieusement quelques boules sur les branches, quand Gabriel lança une playlist spécial Noël sur mon enceinte connectée. Je me tournai vers lui en souriant.

— Ma parole, qu'est-ce que c'est que cette musique ! dis-je d'un ton moqueur. Tu ne devrais pas plutôt écouter du rapp ou autre chose de plus entrainant ?

— Mais c'est très entraînant !

Je pouffai lorsqu'il attrapa ma main pour me faire tournoyer au son des paroles de Jingle Bells.

Le fabuleux Noël de VeronicaOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz