Chapitre Zêta

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— Bien vous avez eus suffisamment de temps pour réfléchir ! Signala Iggy. Qui vote pour piéger le salon.

Seul deux mains s'élevèrent, pas suffisamment pour dégager une majorité, mais Patrick ne semblait pas avoir fait son choix. Ynnude posa amicalement sa main sur celle de Patrick.

— Tu te dis que tu ne peux pas abandonner Morgan ici, même si au fond tu rêves d'être à des kilomètres de cette situation cauchemardesque. N'est-ce pas ?

Patrick, l'observa quelques instants. A la fois soulagé et terrifié à l'idée que quelqu'un semble le comprendre.

— Tu te dis que si tu avais fait des choix différents, comme celui de t'opposer au fait que l'on se sépare, alors on serait dans une situation tout-à-fait différente. Et de là te viens une peur, celle de faire le mauvais choix qui pourrait nous mener dans une situation pire que celle-ci. Tu n'as pas peur pour toi, parce que la perte que tu es en train de vivre est pire encore que la mort elle-même.

Les trois autre adolescents observaient Ynnude étonnés par ce qu'il entrevoyaient de sa personne.

— Je ne peux pas dire quelle est la meilleur solution ici. Reprit-elle, mais faire un choix implique toujours de sacrifier les autres options ; et la seule chose qui nous est permise de faire est de ne pas regretter les décisions que l'on décide de prendre. Mais l'inaction est le pire choix que l'on puisse faire car peu importe les conséquences on aura toujours le regret de ne pas savoir ce qu'il se serait passé si ...

Ynnude savait que Patrick avait besoin d'entendre que tout irait bien. Mais ce n'était pas son style de brosser les gens dans le sens du poil.

— Que va-t-il se passer ? demanda-t-il dans un filet de voix. Je veux dire, après tout ça.

L'adolescente prit une grande inspiration, elle ne s'était jamais ouverte sur son passé avec personne, de peur que ses vieux démons ne reviennent la hanter, ou bien que les personnes présentes ne diffusent la choses, mais qu'elle le veuille ou non ce qu'il était en train de se passer allaient tous les lier dans un genre de pacte implicitement fermé à toute moquerie future.

— Plus rien ne sera comme avant. Expliqua-t-elle finalement. Les autres auront beau te dire que tu surmontera cette épreuve, il restera toujours dans ton cœur une rancœur, un regret. Tu vas te poser des millier de questions « que ce serait-il passé si on ne s'était pas séparés ? » ; « On aurait dus rester groupé, il serait encore vivant » ; « J'ai échoué, mes parents vont me haïr » ... Tu vas te détester, tu vas te blesser, et peut-être les autres aussi. Probablement personne se saura t'aider, parce que personne ne peut comprendre ce que c'est que de se sentir coupable. Même quand on ne l'est pas ... Mais un jour, tu auras l'impression que la peine passera, mais ce ne sera qu'une manœuvre de ton cerveau pour t'éviter de sombrer dans la folie. La peine ne pars jamais vraiment, on l'oublie, c'est tout.

Iggy retint un commentaire. Patrick fut rassuré que la jeune fille lui dise la vérité dans son intégralité ; même si elle faisait mal. Et dans un coin de sa tête s'interrogeant sur ce qui lui permettait de parler avec une telle précision.

— Il risque d'être plus difficile de combattre ici, mais on peut contrebalancer avec l'efficacité des pièges. Nota Patrick. Rien ne nous assure que le tueur ne nous attaquera pas pendant le trajet sinon.

Les quatre autres adolescents hochèrent doucement la tête. Avant de se partager le travail de recherche de matériel nécessaire à la réalisation desdits pièges. Patrick voulut se lever pour les aider. Mais il ne tenait pas debout. Iggy lui conseilla de rester tranquille, qu'ils étaient assez nombreux pour fouiller la cuisine.

Soudain la lumière s'éteignit. Si cela était manifestement une manœuvre du tueur, les cinq adolescents restèrent calmes. Ils finirent d'installer leurs pièges à la lumière de leurs téléphones, puis se partagèrent les tâches.

Souriez! La mort arrive!Where stories live. Discover now