Chapitre 21

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Lucas 

On petit-déjeune quand je reçois un appel de ma mère via Facetime.

― Ma mère m'appelle en visio, tu souhaites la rencontrer ? demandé-je à Théo.

Il s'étouffe presque avec son café. Après avoir toussé, il répond :

― Je... oui, si tu veux.

Je frotte mes doigts sur un papier et appuie sur le bouton vert.

― Coucou, mam's, ça va ?

En arrière-plan, je vois ses différents diplômes accrochés au mur. Elle est donc encore à son bureau alors qu'il est quatre heures du matin à New York. Ou alors, elle vient de s'y installer. Dans les deux cas, il est beaucoup trop tôt pour travailler. Elle le sait, mais elle s'en fiche, car elle est du genre à ne pas compter ses heures.

― Ça va et toi ? 

Les cernes sous ses yeux me donnent une première réponse. Elle a profité que je ne sois plus à New York pour limiter son sommeil. Elle m'énerve.

― Ça irait mieux si j'arrivais à boucler ce fichu dossier avant neuf heures. Désolé, mon cœur, je t'embête avec mon boulot. Tes vacances se passent bien ?

― À la perfection. D'ailleurs, j'ai quelqu'un à te présenter.

Je tourne mon téléphone vers Théo. Ce dernier fait un petit signe à ma mère avant de dire :

― Bonjour, madame. Je suis Théo, enchanté de vous connaître.

Étant donné que mon amant est torse-nu et que nous sommes dans un lit, pas la peine d'expliquer le pourquoi du comment. Ma mère, comme la plupart des femmes, est très perspicace.

― Bonjour, jeune homme. Je me nomme Louise et je suis également enchantée. 

― On s'est rencontré au palace, expliqué-je.

Elle sourit. Pas d'une façon moqueuse, mais pas non plus d'une façon enjouée. Un entre-deux, je dirais. En général, elle a ce sourire quand je dis ou fait une bêtise.

― Lucas, t'es monté seul dans l'avion, donc oui, forcément que tu l'as rencontré à Cannes et comme tu passes la moitié de ton temps au palace, c'est logique que tu l'as rencontré là-bas.

Pour la forme, je lui fais une grimace. Elle rigole avant d'engager la conversation avec Théo et de nouveau, il a droit à un interrogatoire sur sa vie, ses projets pro et sa famille. Après tout, mon père ne l'a pas assez saoulé avec ça lors de notre dîner. C'est quand même dingue que les parents se sentent obligé de connaître le moindre détail de la vie des nouveaux compagnons de leur enfant. Je me rassure en me rappelant que c'est une généralité, puisque j'ai posé la question aux quelques amis que j'ai et à mes connaissances.  

― Maman ! Il est déjà passé à l'audition avec papa...

Mes parents ont été policiers dans une autre vie, j'en suis convaincu.

― Oui, mais je n'étais pas là à ce moment-là, Lucas. Je suis désolé, Théo. Si je vous ennuie, dîtes-le moi. 

Il faut dire aussi qu'elle n'est plus revenu à Cannes depuis au moins dix ans. La dernière fois, mon père et elle se sont violemment disputés, comme à chaque fois qu'ils se voient ou qu'ils se téléphonent.

― Absolument pas, madame.

Un jour, la trop grande politesse de Théo, tout comme sa gentille, vont lui faire défaut. Le pire, c'est qu'il est sincère quand il dit que ça ne l'ennuie pas le moins du monde. Comme ils reprennent la conversation là où elle s'est arrêtée, je décide d'aller prendre ma douche.
Lorsque je reviens, ma mère et Théo éclatent de rire. Ils ont l'air de bien s'entendre. Avec mon père aussi la rencontre a été un succès, mais comme Victor est beaucoup plus réservé et sérieux que ma mère, des rires n'ont pas fusés.
Après avoir raccroché, alors que je m'ennuie à mourir sur mon ordinateur, mon compagnon me tend mon téléphone et me propose :

Ticket-gagnant (BxB)Where stories live. Discover now