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- Je suis désolée Thomas mais c'est urgent. Nous ne serons pas longues, et je vous promets de vous retrouver ici dès que nous aurons terminé.

- Bien. Je ne vous cache pas que je suis quelque peu déçu mais soit, je ne vais pas aller contre votre décision. Je vais vous conduire jusqu'à une pièce reculée où personne ne pourra vous entendre, suivez-moi.

Tu plisses les yeux face au ton qu'il a pris, cela ne présage rien de bon.

- Attendez !

Ton cavalier se retourne vers Julia et la dévisage.

- Je ne me sens vraiment pas bien, je crois que je vais vomir ! Je dois absolument me rendre dans la salle de bain, Abby vient avec moi.

- Oh, je peux également-

- Non merci, je sais où c'est !

Julia ne laisse pas le temps à Thomas de répondre, elle attrape ton bras et s'élance en te traînant derrière elle. Vous sortez de la salle de bal laissant derrière vous un Thomas frustré qui tourne les talons pour rejoindre le balcon. Une fois devant l'escalier d'angle de l'entrée, elle relâche ton poignet endolori.

- Ouf ! Heureusement qu'il ne nous a pas suivi.

- Merci de nous avoir tiré de là, ça commençait vraiment à devenir louche.

- T'inquiète, moi je m'occupe de la mission "nous garder en vie" et toi des indices. C'est ce qu'on a toujours fait.

Elle t'adresse un sourire complice auquel tu t'empresses de répondre.

- Au moins maintenant on est sûres que nos cavaliers essayent de nous éloigner pour nous faire du mal. 

- Grave, heureusement que Cade nous avait prévenu avant. 

- C'est sûr. Maintenant il nous reste à trouver ce qui a été volé, tu veux qu'on aille voir les cuisines ?

Tu acquiesces et la suis lorsqu'elle traverse l'entrée pour faire discrètement coulisser un large panneau de bois fixé sur un rail noir. L'une au-dessus de l'autre, vos têtes s'engouffrent dans l'entrebâillement de la porte. Dans l'obscurité ambiante, tu sembles discerner une table et des chaises, tes soupçons se confirment lorsque vous pénétrez à l'intérieur : un lustre se dessine soudain à la lumière de bougies qui s'enflamment instantanément. Une longue table est dressée dans des teintes similaires à celle du vestibule. Elle est entourée de multiples chaises ; une vingtaine à première vue, peut-être même plus. Aucun plat n'est disposé en son centre mais le nombre élevé de couverts autour de chaque assiette et la longue surface laissée vide pour les accueillir te laisse penser que ce sera un riche et long festin.

Vous entendez des pas venir de mur opposé. Vous avez à peine le temps de sauter sous la table qu'un homme en costume fait son entrée par une deuxième porte coulissante. Tu tiens le bas de la nappe dans ta main essayant de réfréner le courant d'air qu'à provoquer votre plongeon. Tu la relèves délicatement et suis de ton regard les pas de l'homme. Au vu des bruits métalliques qu'il provoque, il doit sûrement déposer des plats ou remettre en place des couverts. Il finit par pousser un soupir de soulagement et s'éloigne par la porte que vous avez emprunté. 

Après quelques secondes, vous sortez de votre cachette et passez la deuxième porte coulissante. Elle donne sur un large escalier en colimaçon en pierre. Vous descendez à toute vitesse les marches de peur que l'homme ne redescende les escaliers et qu'un autre les monte, les marches sont certes larges mais pas assez pour vous permettre de ne pas vous retrouver bloquées. Vous vous arrêtez à la dernière marche et zieutez discrètement l'intérieur : c'est une cuisine aux murs bordeaux, des plus normales. Des cuisiniers et des hommes en costume courent dans tous les sens, des casseroles s'entrechoquent, de l'huile crépite dans une poêle et des plats sont réunis sur une table.

Les morts aussi savent danserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant