Chapitre 22

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Diane

Lilia s'en va et je me retrouve seule avec Jeremiah. Je ne sais pas quoi dire et je tousse bruyamment, sans pouvoir m'arrêter, avalant ma salive de travers.

- Ça va ? S'inquiète Jeremiah.

Je lui fais signe que oui et parviens à m'arrêter. J'en ai les larmes aux yeux et je ne peux me retenir d'exploser de rire. Voilà qui brise le silence. Jeremiah me sourit en coin, avant de rire à son tour, sans que nous ne sachions vraiment pourquoi. Je suis tellement prise que j'avance les yeux fermés.

- Attention à la branche ! crie-t-il.

Je reprends mes esprits et m'écarte au dernier moment, manquant de me prendre une branche qui traînait là en plein dans la tête.

- Tu viens officiellement de m'éviter une chirurgie esthétique du visage, je plaisante. Merci.

 - C'est mon devoir envers vous, qui avez la baguette, maîtresse.

Il esquisse un sourire et ma gêne se dissipe quand je comprends qu'il rigole. Nous éclatons de rire à nouveau, et je me sens me réchauffer, partie d'un fou rire que je ne peux plus arrêter.

J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que devant nous se dresse une bête monstrueuse, surgie de nulle part. En la voyant, je crois d'abord à une blague, légère après ce fou rire, mais je prends rapidement conscience de la dangerosité de la situation en observant la nouvelle venue. Elle a deux jambes sur lesquelles elle avance à une vitesse fulgurante et une queue équipée d'un piquant hérissée de pointes. Sa tête est pourvue d'une multitude d'yeux perçants et d'une bouche contenant des dents aiguisés ainsi qu'une langue de serpent, fendue. Horrifiée devant ce monstre, je perds tout d'abord mes moyens. Puis j'entends la voix dans ma baguette me répéter des choses, m'ordonner d'attaquer. Alors, j'obéis, n'ayant pas vraiment d'autre choix. Je reste tout de même désemparée, sans vraiment savoir quoi faire.

- L'ancienne magicienne utilisait la baguette et réussissait à attaquer avec, fais de même ! me lance Jeremiah, sans défenses.

« Aidez-moi un peu... » je supplie à la voix.

Aussitôt, je sens comme des connaissances me revenir. Je sais comment utiliser cette baguette. Je sais comment attaquer. Je fais apparaître un gigantesque dragon entièrement constitué d'air qui s'élance vers la créature avant d'exploser en des milliards d'étincelles. Mais, devant mes yeux horrifiés, le monstre ouvre la bouche et... avale le dragon, très facilement. Il semble se pencher en arrière puis rouvre sa monstrueuse bouche, renvoyant le sort par la même occasion, sur nous. J'esquive et crie aux autres de faire attention. Je décide de passer aux grands moyens. Sans trop savoir comment je fais, je fonce sur la chose et la baguette se transforme en une lame aiguisée, que j'utilise pour taillader le monstre. Malheureusement, il se retourne et crie. Son hurlement est suraigu, insupportable. Je recule, assourdie et déstabilisée, puis il me pousse d'un souffle puissant comme une rafale dans des plantes piquantes, dans lesquelles je m'enfonce inexorablement. Je me fais piquer par je ne sais quoi, je souffre mais je tente d'ignorer la douleur. La bête, voyant que je suis affaiblie, me fonce dessus. Mais Jeremiah est plus rapide et le percute en plein saut, utilisant l'épée que j'avais laissée là. Il l'achève d'un coup, visant un point sensible qu'il semble connaître. Une nouvelle fois, mes connaissances sont limitées, et même si j'ai l'impression d'en avoir beaucoup, il me manque toujours plus. Je ne sais pas qui je suis, mais j'aimerais avoir le pouvoir de vaincre ce genre de monstres, si je suis amenée à en affronter.

Je réalise que je perds beaucoup de sang, et que je commence à délirer. Je ne connais pas ces plantes mais je ne les apprécie vraiment pas, elles m'ont l'air de m'avoir injecté un vilain poison. Un mal de crâne me ronge la tête et mes bras souffrent, sachant que je suis en T-shirt. Mon pantalon a l'air d'avoir résisté, ce qui me rassure. Jeremiah se précipite vers moi, aussitôt après avoir tué le monstre, pour m'extirper des plantes. Il se protège avec ses vêtements, et tranche les branches afin de parvenir jusqu'à moi, puis il me sort de là. Il prend du désinfectant de son sac et commence à en appliquer sur mes blessures, tandis que je grimace. Ensuite, il enroule soigneusement un bandage. Je me sens toujours tourner de l'œil, avec une horrible nausée.

MagkarWhere stories live. Discover now