Chapitre 9

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                                                                              Edelos

Ma tête est lancinante quand je me réveille et j'ai mal à l'arrière du crâne. Je veux lever ma main pour frotter et je me rends compte que je suis attaché, ou plutôt englué dans une substance très étrange. Laenys recouvre également ses esprits à côtés de moi.

Je cligne des yeux à de nombreuses reprises, recouvrant peu à peu la vue, et détaille ce qui m'entoure, avant de réaliser que je suis plongé dans la pénombre, attaché sur une table penchée. Mes yeux mettent quelques minutes à s'habituer à l'obscurité. Nous sommes seuls, ou du moins, Julien et Cassandra nous ont mis ensemble. Ils ne sont pas présents. Je n'ai aucune idée de l'endroit où nous pouvons être, si c'est dans la forteresse ou à des kilomètres, et je sens une tension qui m'appuie le corps contre la table.

Je tente de réfléchir pour évaluer les possibilités, chose complexe, sachant que je ne sais pas non plus l'heure ni depuis combien de temps je suis endormi.

Je pense que nous sommes toujours dans la prison que représente cet endroit, je ne vois pas pourquoi Julien et Cassandra nous auraient transportés ailleurs.

Une lumière brille, un peu plus loin. Je fixe mon attention sur elle, plissant les yeux pour tenter de voir d'où elle provient, sans succès. Je suis totalement confus, sans repères dans cette nouvelle prison.

Je tente d'activer ma Magie afin de tenter de m'échapper, mais la substance l'annihile. Je bouge mes bras, mais ce qui m'enferme ne bouge pas ; elle est comme du béton, impossible à bouger. Je n'aime pas du tout cette sensation ; je me sens piégé, comme un insecte pris dans une toile d'araignée.

Laenys émerge à mes côtés, sursautant et respirant de manière saccadée, en proie à la panique.

- Respire, je murmure, je suis là.

Ma femme revient peu à peu dans notre monde et je devine toutes les questions qui surgissent dans sa tête, qui ont déjà surgies dans la mienne. Elle évalue rapidement la situation puis constate :

- Nous sommes bien piégés.

- Il fallait s'y attendre, je raisonne. Ils ne nous auraient pas simplement remis dans notre cellule. Tout semble pensé pour que nous ne puissions pas nous échapper ici, mais il ne faut pas se faire avoir par les apparences et paniquer... Je pense que nous pouvons nous en sortir, avec un minimum de volonté. Ils ne connaissent pas la totalité de nos points forts ; nous avons forcément un atout qui pourra nous sortir d'ici.

- Et si tu te trompais ? Nous ne sommes pas tout-puissants, Edelos, et ils nous ont déjà eu une première fois. Au contraire, je pense qu'ils nous connaissent très bien, et savent totalement ce que nous ne pouvons pas faire.

Je soupire ; je sais qu'il y a une part de vérité dans ce qu'elle dit. Pourtant, je refuse de perdre espoir, pas déjà.

- Nous y arriverons, Laenys, j'y crois.

Alors, soudain, j'entends un grondement résonner, faisant trembler toute la pièce où nous sommes enfermés. Un flash me fait entrapercevoir notre prison, pendant une seconde.

Nous sommes dans un bunker, vide, exigu, et sans aucune issue, du moins pas visible. Il n'y a rien. Pas de vivres. Je me demande si Julien et Cassandra cherchent à nous voir mourir de faim, ou s'ils nous apporteront de la nourriture. Mais, je pourrai réfléchir à ce problème plus tard.

Pas d'issues, ce qui signifie pas d'espoir de sortie, à moins qu'un miracle ne survienne.

- Cette situation est plutôt mal partie...

* * *

MagkarWhere stories live. Discover now