Meant to be - HXH

🦋.XIX

— Tu ne m'as toujours pas dit où l'on allait.

— Tu verras, répond-il sans me regarder.

Ça fait bien dix minutes que l'on marche dans le silence. Lui devant moi. Il zieute son téléphone et je le suis sans broncher.

— Il est 43, me prévient-il.

— Juste par curiosité, il ne faut pas prendre l'avion ?

— L'avion ? Tu me vois avec des bagages sur moi actuellement ?

— Je sais pas, tu fais tout à l'improviste.

— Je suis au courant que tu rêves d'aller à Manhattan mais en quinze minutes c'est chaud.

Il penche sa tête en arrière pour observer la façade qui se tient devant nous, me laissant apercevoir sa pomme d'Adam.

— On y est presque.

Je tourne ma tête à mon tour et reconnais les bâtiments du lycée.

— Attends qu'est ce qu'on vient faire ici ? Si c'est pour les devoirs je t'assure je les ferai plus tard.

Il me jauge quelques secondes et m'incite à le suivre dans les couloirs.

— Je ne suis pas aussi cruel.

— Alors pourquoi est-ce qu'on est ici un 31 décembre à l'approche de minuit ?

— Tu te rappelles m'avoir posé une question en rapport avec le lycée il n'y a pas longtemps ?

— Oui, comment monter sur le toit... mais tu avais refusé de m'expliquer.

On arrive au dernier étage avant le toit. À partir de là il n'y a plus d'escaliers. Seulement une dernière partie du mur à escalader. Ce dernier bout fait peut-être quatre mètres, plus ou moins...

— Tu ne comptes quand même pas-

— Tu vas voir. C'est pas compliqué.

— Comment on fait au juste ?

Il me passe devant et monte sur la barrière qui nous empêche normalement de tomber. Il la parcourt de cinq pas et rejoint le mur pour sauter dessus.

— Tu ne serais pas un kangourou dans l'âme ?

Il rigole doucement. Le blizzard se lève me provocant la chair de poule sur tout le corps.

— Monte sur la barrière. Je t'aiderai pour le reste.

Je monte sur cette protection en métal tout en fessant attention à ne pas tomber. Comme il l'a dit, il me tend les mains pour me hisser jusqu'à lui. Ça marche, même si je ne fais pas parfaitement confiance au système. Il a littéralement ma vie entre ses mains. Il réussit malgré tout presque sans effort.

Une fois sur le mur je peux sentir que le vent souffle plus fort. Les cheveux blancs de Killua semblent voler comme parfaitement harmonisés avec cette brise.

— Pourquoi tu m'as amené ici maintenant ?

— Pour ça.

Il regarde derrière moi alors je me tourne. J'ai devant moi une grande étendue de la ville illuminée en cette nuit de fête. Il y a les lumières des rues, des décorations de noël, des maisons, appartements, simplement toutes les lumières possibles dans une ville réunies dans un seul angle de vue.

— Wouaah...

— C'est toi qui m'a dit que tu voulais voir la ville illuminée non ? Bon ce n'est que le centre mais j'ai pensé qu'aujourd'hui serait le meilleur moment puisque la plupart des gens veillent jusqu'à minuit.