4 Marlène Dufour

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Après avoir raccroché, Marlène s'effondra sur le canapé miteux du salon et ses larmes coulèrent à flots. Elle était une mauvaise mère et méritait de perdre ses enfants. Eliott lui en voulait, bien sûr. Marlène se sentait vide, sans force et elle s'endormit.

Le lendemain, les cloches du village sonnaient 10 heures en ce dimanche. De légers coups à répétition sur la porte d'entrée sortirent Marlène de sa léthargie. Elle se leva pour ouvrir ; c'était Hélène, la voisine.

Inquiète, elle venait aux nouvelles. Marlène pleurait à nouveaux de chaudes larmes, qui l'émurent profondément. Hélène priait silencieusement et elles restèrent ainsi à discuter, Marlène se confiant et s'épanchant.

« Tant pis pour la messe », se dit Hélène, en rentrant chez elle deux heures plus tard. Elle était rassurée car le sourire était revenu peu à peu sur le visage marqué de souffrance de sa voisine.

Marlène Dufour avait décidé d'accepter les soins, elle ferait cette cure.

Le mari d'Hélène était passé aussi le jour suivant, rendez-vous pris, il la conduirait à l'hôpital.

Marlène repensait à sa vie, à ses enfants.

Le père des enfants, Charles, l'avait abandonnée à la naissance de Kelly. Laissant Eliott sans père, et elle, sombrer dans une profonde mélancolie. Elle s'était battue pourtant, débattue dans les méandres de sa pauvre vie, pour l'amour de ses enfants. Dieu sait qu'elle les aimait alors...

Que dire encore de son enfance gâchée par les limites de sa mère et la violence de son père, les paires de claques et les humiliations quotidiennes. Marlène avait pris de la distance avec sa famille, avait fait de belles rencontres, des personnes chères à son cœur qui l'avaient aidée. Elle avait cru s'en sortir, mais son prince Charles ne fit pas illusion longtemps. Elle l'avait aimé son prince, mais il trahit sa confiance et prit la fuite. Cinq ans de bonheur, puis l'incompréhension. C'était l'homme de sa vie.

Alors, les autres hommes qui suivirent dans la vie de Marlène furent le portrait de son père... et son passé la rattrapa.

Au secours, Émilie !Where stories live. Discover now