Chapitre 27

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- « Moi aussi je t'aime. Amusez-vous bien »

- « Compte sur nous » répond Amina

Le lendemain, Soukeyna nous raconte sa soirée au petit déjeuner. Elle était finalement venue vers 2 heures mais elle semblait tellement contente que je n'ai rien dit. Ses yeux s'illuminent lorsqu'elle confie à quel point elle a adoré.

Pendant tout ce temps ma mère n'a pas parlé. Depuis le départ de Fatima, elle n'est plus de bonne humeur alors que cela ne lui posait aucun problème. Elle ne calcule même plus Soukeyna, sa néné touti.

- « Tu vas bien yaye ? » lui demandé-je

- « Je vais très bien Alhamdoulillah » dit-elle sèchement

- « Tu n'as pas l'air dans ton assiette » rétorque Soukeyna

Ma mère ne lui répond même pas et lui adresse un mauvais regard à la place. Est-ce que j'ai raté un épisode ? Soukeyna me regarde l'air de ne rien comprendre et je devine qu'elle n'en sait pas plus que moi.

- « Tu savais que ta femme maraboute les gens ? » déclare ma mère

- « Quoi ? » faisons Soukeyna et moi à l'unisson

- « Yaye settal li ngey wakh, tu parles de Soukeyna là ? Keyna ? Tu sais très bien qu'elle n'est pas dans ces choses » déclaré-je

- « Kone damay feine, donc je mens »

Soukeyna était toujours sous le choc et moi d'ailleurs. Qu'est-ce qui prend ma mère à sortir ce genre de commentaires ? On parle de Keyna, elle ne ferait jamais du mal à une petite mouche.

- « Yaye tu sais que je ne remets jamais ta parole en cause mais ce que tu viens de dire est très insultant. C'est très déplacé envers ma femme. Je ne sais pas qui t'a fait croire cela mais sors de ta tête ces foutaises » commencé-je à élever la voix

- « Tu vois jamais tu n'aurais osé me parler sur ce ton Mouhamadou Moustapha. Ta femme que tu idolâtres tellement est une experte en la matière et j'en ai les preuves » continue-t-elle

Soukeyna n'avait pas ouvert la bouche depuis le début. Je sais que c'est le choc et qu'on ne lui a pas laissé l'occasion aussi.

- « Montre nous alors » ordonné-je

Ma mère déverrouille son téléphone et nous fait écouter des audios. C'était apparemment Soukeyna entrain de parler avec un marabout au téléphone en lui disant qu'elle voulait que Fatima parte loin et qu'ensuite ma mère s'en aille aussi pour qu'elle ait la maison à elle seule. Elle demande aussi de me marabouter afin que je lui obéisse au doigt et à l'œil.

Un autre audio encore où elle parle mal de ma mère et de Fatima. Que la première est une grosse vieille qui a tué son mari et que ma sœur est une femme facile qui michtonne les hommes.

- « Ce n'est pas moi je vous jure » se défend Soukeyna

- « C'est ta voix. Et peut-être qu'une autre Soukeyna avec la même voix a aussi un mari qui s'appelle Mouhamed et une belle-mère qui s'appelle Aïda. Tu es là à jouer à la parfaite femme et à la sainte nitouche alors que tu es la pire personne qui puisse exister » accuse ma mère en lui faisant un gros tchip

- « Je n'ai jamais dit et je ne l'ai jamais pensé non plus. On a sûrement trafiqué ma voix. Yaye je te jure devant Dieu que je n'ai jamais fait une telle chose » implore Soukeyna les larmes aux yeux

- « Mayma sama diam la wakh, fiche moi la paix. Et ne m'appelle plus yaye. Tchip. Sache que je vais rester dans cette maison jusqu'à t'enterrer toi. C'est elle qui va dégager c'est bien toi. Mouhamed va te répudier comme un malpropre, tu sais qu'il déteste le mensonge n'est-ce pas ? Et le tien est tellement énorme que je doute que tu passeras la nuit ici » s'écrie ma mère en se levant de la table à manger

Mouhamed et Soukeyna Où les histoires vivent. Découvrez maintenant