Au cœur d'une union (Quand le passé refait surface)

Chapitre 2 : Mama!

Fuis, nies, refuses, peu importe, de tels subterfuges ne peuvent rien contre la vérité. Peu importe le nombre d'effort que tu es prêt à faire ils seront vains. Le cœur, l'amour ne se commandent pas au contraire ils commandent. Et on cette déplaisante manie de n'en faire qu'à leurs souhaits. Ils ne se soucient point de ce qui a été et sera et chamboule ton présent. Ils aiment mettre leurs grains de sel dans toutes les histoires.

C'est dans les bras de celui qu'elle considère comme son ex époux, qu'Aïssatou est venue se refuser après un cauchemar des plus affreux.

_ Tu croyais quoi pauvre idiote.

Regardait elle Rahim qui sans retenu avait giflé sa fille sans qu'il ne puisse l'en empêcher.

_ Tu n'as pas ton mot à dire dans cette maison, tu n'es pas plus que ma femme. Et tu me dois soumission pas plus.

Le cœur en miette, elle les regardait sans savoir que faire, elle semblait invisible malgré les efforts qu'elle faisait pour venir en aide à sa fille.
Alors qu'elle croyait avoir vu le pire, ce fut le tour d'un homme, un homme qu'elle n'avait vu qu'une seule fois. Elle avait assisté à son jugement, Muhammad Fall. Elle l'avait vu surgir de nul portant son poing sur le ventre de sa fille. Le hurlement féroce qu'elle entendit, déchira son cœur de mère, tant de douleur? Pleurait elle en tendant la main à sa fille qui semblait ne pas la voir.
Le sang qui ruisselait entre les jambes de sa Fatima la fit sursauter d'horreur.

Et sans savoir pourquoi, elle est monté au deuxième étage, dans la chambre d'Amdy, tremblante telle une feuille. Les larmes ruisselant, faisant ainsi peur à son ex époux.

_ Dis-moi ce qui ne va pas ! Dis-moi donc, tu me fais peur là.

_ Elle, elle ne va pas être heureuse, je le sens. Elle va souffrir Moustapha, elle va souffrir.

_ Qu'es ce tu racontes ?

Demande ce dernier complètement perdu.

_ Je le sens juste ici, j'ai cette boule sur la gorge, mon cœur n'est pas en paix, il me prévient.

_ Arrête de te faire du mal. Rahim t'a promis de prendre soin d'elle, ne t'inquiètes pas. C'est parce que tu y penses trop.

_ Il faut que je la vois !

Se levait elle cette fois, complètement affolée.

_ Calme toi, d'accord ? Du calme !

Prenait il son visage en coupe, il essuyait avec son doigt ses larmes.

_ Il fait nuit, mais demain Insh'Allah je t'amènerai la voir.

_ Promis? Tu..tu me le promets ?

Sniffait elle comme une enfant.

_ Je te le promet.

Amdy Moustapha avait le cœur qui battait à la chamade, c'est bien la première fois, après très longtemps, qu'elle voyait sa femme dans un tel état. La tenir dans ses bras, est un vœu secret qu'il avait formulé depuis très longtemps. Mais n'a guère imaginé que cela se passe dans ces conditions. Il aimait pas cette image qu'il a longtemps vu, dont il était le responsable autrefois. Même si cela lui fait du mal. Il aime plus la Aïssatou sûr d'elle, pleine d'assurance qui même en état de transe garde son calme.
Mais cela ne l'empêche en aucun cas d'apprécier le fait qu'elle l'ait choisi pour la réconforter.

Il ne sait même pas à quel moment ils s'étaient retrouvés endormi dans les bras l'un de l'autre. Sentir son corps si prêt du sien réveilla tous ses sens. Mais il savait que dès qu'elle ouvrira les yeux, se sera la fin de ce qu'il considère comme utopique.