Chapitre 6: Moara, la princesse des fleurs et des maux

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Le Grand jardin de Dorne regorgeait comme toujours des plus belles variétés de plantes et de fleurs du continent. Jelaï humait ses delicats senteurs pendant qu'il cherchait  la princesse Moara Martell entre les arbustes. Il n'était arrivé à Dorne que depuis quelques minutes. Il avait remis le message de son père au prince Darish Martell qui, après quelques haussements d'épaule, lui permit de descendre dans les jardins pour y rencontrer Moara. 

Darish n'avait pas dit s'il acceptait d'obéir à l'ordre de la main en laissant Jelaï ramener Moara dans la capitale mais le fait qu'il ait permit à Jelaï de voir Moara était déjà un bon signe. De toute façon, le prince Darish avait-il le choix ? S'opposer à cet ordre aurait été de s'opposer au seul protecteur actuel du royaume et donc au royaume lui-même. Par ailleurs, Jelaï était assez curieux de connaître le contenu de la lettre adressée à Darish. Peut-être que la demande prenait, dans cet écrit, une forme plus menaçante.

Jelaï passa quelques bonnes minutes à chercher Moara entre les arbustes sans la trouver tellement le jardin était grand. Il eut l'aide de deux femmes qui lui indiquèrent la position exacte de leur jeune maitresse. Il vint la trouver devant la fontaine d'eau. Elle adore la fontaine, avaient précisé les deux femmes.

Il la vit dans un premier temps de dos. Elle avait sa chevelure noire intense qui lui tombait dans le dos. Pour une fille de quinze ans, elle était assez grande de taille. Il resta quelques instants à observer. La princesse avait des mouvements lents et délicats; elle déposait doucement des pétales de fleur dans l'eau de la fontaine en chantant une chanson dont les notes et le sens echappait à Jelaï.

- As-tu peur de moi ?, demanda-t-elle soudainement comme si elle arrivait à voir derrière elle.

Jelaï fut étonné mais se reprit rapidement :

- Pourquoi aurais-je peur de toi, répondit-il en s'approchant.

- N'es-tu pas au courant de ma maladie ?

Elle se tourna vers Jelaï en découvrant un visage révélant toute la beauté dornienne : des grands yeux aux iris noirs, des sourcils nets et un nez fin.

- Tu ne me semble pas du tout malade, répondit-il.

- Detrompe-toi. Je souffre du plus malin des maux. Il me fait belle aux yeux du monde et pourtant m'interdit de toucher qui que ce soit. Tu me semble être un étranger. Tu as dû beaucoup voyager pour venir jusqu'ici. N'as-tu jamais entendu par de cette affliction qui tue toute personne qui touche celle qui la porte alors qu'à celle-ci elle ne fait rien ?

- Tu souffres donc de la fièvre folle!

- C'est bien cela, étranger. Tu es encore un de ces apothicaires que mon père envoie pour endiguer mon mal?

- Non Moara, je ne suis pas un apothicaire. Je suis Jelaï Lannister, fils de Tyrion lannister, main du roi. J'ai été mandaté par mon père afin de venir te quérir pour t'amener à la capitale. 

Soudain, le prince Darish fut son entrée. Il vint près de sa fille et la regarda longuement dans les yeux. Son seul envie était alors de la serrer contre lui mais cela lui aurait sûrement coûté la vie. 

- Père, est-ce vrai ce que je viens d'entendre de la bouche de cet étranger? Est-il vrai qu'on me commande de venir dans la capitale ? 

- Oui, ma fille chérie, répondit Darish. Il en va de la volonté de la main du roi et nous ne pouvons malheureusement  pas nous soustraire à cette volonté. 

- Je ne comprends pas père ! Qu'est-ce qu'on peut vouloir d'une fille telle que moi. Je suis gravement malade et maudite. 

- Ne dis point cela; tu n'es point maudite! Tu es la plus merveilleuse et la plus douce des enfants. Il ne se passe pas un jour sans que je ne remercie les dieux de t'avoir eu comme fille. 

- Quel intérêt il y a-t-il à ce que je sois dans la capitale ? Moi qui n'ait jamais quitté Dorne, que veulent ils de moi?

- Je ne saurai hélas présumer des intentions de la main du roi mais je sais que c'est un homme juste. Mon cousin Oberyn a donné sa vie pour lui et je peux t'assurer que ses intentions à ton égard ne sont mauvaises. Et tu sais ma chérie, bien dès fois, le destin emprunte des chemins inattendus.  

Et puis il se tourna vers Jelaï :

- Jeune Lannister, je t'ai fait descendre jusqu'ici afin de nous épargner des oreilles indiscrètes. J'ai beau gouverné en ces lieux, je ne règne pas en maitre absolu. Ici à Dorne, vivent les pires des serpents. Beaucoup de gens s'opposeront à cela s'ils l'apprenaient; C'est pourquoi, je te conseillerai de faire vite. Amené la sur le champ. Et surtout prend soin d'elle. 

- Je le ferai mon seigneur, répondit solennellement Jelaï. 

Moara versa des larmes. Son père avait toujours été son compagnon et voilà qu'elle se devait de le quitter maintenant. 

- Cela est un au revoir, dit Darish à sa fille. Un jour prochain, nous nous reverrons. Maintenant va et ne pleure pas ! 

Ainsi furent les derniers mots d'un père à sa fille chérie. Moara suivit donc Jelaï qui se devait de la ramener sain et sauve afin de respecter les deux promesses faites à son père et au prince Darish. 

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