Game of Throne Legacy

Chapitre 1: La corneille s'éteint !

Dix-huit années s'étaient écoulées depuis les évènements de la chute du mur et l'avènement du règne de Bran le rompu, seigneur des six couronnes, roi des premiers hommes et des Andals, et protecteur du royaume. 

Durant ses dix-huit longues années, la paix régna dans les différents royaumes. De mémoire humaine, jamais on a connu une période aussi calme et prospère. Les grands seigneurs autant que les gens du peuple vivaient en harmonie. De Dorne à Château-noir, tous acclamaient alors la royauté de Bran le rompu et priait pour la longévité de son règne. Mais rien ne dure éternellement. Et un jour, les malheureuses cloches de Port-Réal sonnèrent une fois encore. La dernière fois qu'elles avaient tonné, c'était pour signaler la retraite de l'armée des Lannister face aux armées de Daenerys et de Jon Snow. Cette fois-ci, elles tonnaient pour annoncer la mort du roi Bran.

La ville de Port-Real avait retrouvé toute sa splendeur depuis la destruction qu'elle subit sous les flammes vengeresses de Drogon l'irascible, mais à l'annonce de la mort du roi, elle devint aussi morose qu'un tombeau. On pouvait voir dans les rues, les prostituées pleurer autant que les nones. Les manteaux d'or se dirigeaient en trompe autour du donjon rouge comme s'il y avait là quelque chose qu'il fallait protéger à tout prix.Sur la plus haute tour du donjon rouge, la main du roi, Tyrion Lannister, accompagné de ses conseillers entouraient le corps inerte du roi défunt. Une grande inquiétude se lisait sur le visage de certains d'entre eux et de la perplexité sur d'autres.

- Comment cela a-t-il bien pu se produire ?, demanda Bron de la Nera, maitre des navires.

- Il était en train de dormir, répondit Brienne de Thorce, commandante de la garde royale.

- On ne meurt pas paisiblement dans son lit à cet âge-là !

- Qu'insinuez-vous donc ?, demanda Brienne visiblement vénère.

- Ce ne serait pas la première fois qu'un roi meurt bizarrement sous votre garde chère Brienne. »

Sous le coup de la rage, Brienne allait surement dégainer son épée si Tyrion n'était pas intervenu. Pour ce dernier, il n'y avait aucun doute sur le fait que la mort de Bran ai été naturel. Tyrion regardait par-delà la fenêtre ; il comptemplait avec une certaine inquiètude les masses de gens qui s'attroupaient en bas, devant les portes du donjon rouge, quand Samuel Tarly posa la seule question qui importait désormais : qui donc va succéder à Bran Stark ?

- Les six couronnes en décideront, répondit Davos Mervau, comme convenu il y a de cela dix-huit ans. La couronne n'est plus héréditaire et le souverain doit être choisi par tous les grands seigneurs des six couronnes.

- Il doit en être ainsi, confirma Brienne. »

Tous les regards se trouvaient maintenant fixer vers Tyrion Lannister, actuellement seul protecteur du royaume. Il y a de cela dix-huit ans, lui-même avait contribué à ériger cette loi selon laquelle la couronne ne serait plus héréditaire. Il y voyait en ce temps le parachèvement de l'œuvre entrepris par Daenerys avant que celle-ci ne perde tout discernement : la destruction de la roue du destin ! Mais maintenant, le doute s'insinuait en lui. Les derniers mots que Bran lui avait confié la veille étaient loin d'être dans ce sens.

- Envoyez le message ; que tous les grands seigneurs des six couronnes se rassemblent afin de faire un choix, finit-il par dire sans être totalement convaincu. »

Une fois l'ordre donné, il descendit à pas de course les escaliers de la tour et se dirigea vers ses appartements mais ne trouva pas ce qu'il y cherchait.

- Où est passé mon fils ?, demanda-t-il à un garde.

- Là où il est habituellement, répondit celui-ci. »

Tyrion avait un fils qui avait maintenant dix-sept ans et qui s'appelait Jelaï.

Le jeune Jelaï était le fils d'une femme noble de la maison Arso du Val que Tyrion avait épousé peu après avoir été institué comme main du roi. Jelaï n'avait pas grand-chose à voir avec son père physiquement à l'exception de sa chevelure jaune carameléé, lègue du sang des Lannister. Il était assez grand pour son âge et avait hérité des traits fins de Jamie et des yeux de cersei Lannister. C'était en quelque sorte le Lannister parfait et sa beauté apparente était l'un de ses multiples atouts. Par contre, sur le plan du caractère, il avait tout de son père. Il faisait tout selon son bon plaisir mais en faisant preuve d'une certaine sagesse quand la situation l'imposait. Il adorait les bas-fonds de la ville. Tantôt, on le voyait s'acoquiner avec les prostituées de la ville, tantôt s'enquiquiner avec les malfrats du port, et d'autrefois se coltiner les orphelins abandonnés dans la crasse. 

Sa mère allait de mal de tête à mal tête à force de s'inquiéter pour lui. Il arrivait même à donner quelques insomnies à son père. Mais celui-ci, malgré ses frasques intrépides, avait une confiance inconditionnelle en lui. C'est ainsi qu'il le cherchait lui-même dans les ruelles immondes de la ville pour lui faire part d'une requête qu'il jugeait des plus importantes. Il le trouva comme prévu devant l'orphelinat de Cupicier en train de discuter avec des enfants.

Tous se turent en apercevant Tyrion franchir la porte.

- Père, que faites-vous ici ?, s'étonna Jelaï.

- Viens ici Jelaï. J'ai à te faire part d'une commission très urgente. »

Il acquiesça et s'approcha de son père. Celui-ci lui tendit une lettre scellée.

- Emporte cela à Dorne et donne-le au prince Darish. Il est sommé de te remettre la princesse Moara pour que tu la ramènes dans la capitale au plus vite. Écoute-moi mon fils ; Ramène-la à tout prix ! »

Jelaï regarda son père dans les yeux et sut que cela était d'une très grande importance pour lui.

- Oui, père ! je vous la ramenerai ! »

C'est ainsi que Jelaï Lannister fils de Tyrion Lannister prit sur lui d'amener la princesse dornienne dans la capitale sans connaitre nullement la raison de cette entreprise. Il prit le cheval le plus rapide de l'écurie de son père, embrassa sa mère sur le front et galopa à vive allure vers le plus sud des sud.