Chapitre 13 - Rancunes.

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Le lendemain matin, Jane était retournée travailler au Café-Bar sous la bénédiction de Mary, qui lui avait assuré qu'elle ne comptait pas reprendre sa place au café, du moins pour l'instant. Le temps était à l'image de l'été ce jour-là, les arbres étaient d'un vert avocat, les nuages étaient inexistants et le soleil était rayonnant. La majorité des femmes portaient des t-shirts à manches courtes ainsi que des jeans à pattes d'eph', certaines avaient des robes et d'autres des shorts. Les hommes étaient pour la plupart vêtus d'un simple t-shirt avec un jean, ou d'une chemise à manche courte, ce qui était le cas de Jackie Jackson, qui était assis au bar du Café-Bar, et qui léchait la cuillère qui lui permettait de mélanger son sucre et son café, tout en fixant la serveuse d'un regard coquin.

– Donne encore un coup de langue à cette cuillère et je te l'enfonce dans la gorge, lança la serveuse sur un ton de menace.

Jackie posa délicatement la cuillère sur le bar sans détourner son regard de Jane, avec son habituel sourire narquois.

– C'est comme ça que tu traites l'homme que tu aimes ? Fit-il avec un rictus qui donnait envie à Jane de l'étrangler.

La serveuse donna un coup de torchon discret à son client et lui fit un autre regard menaçant.

– Je regrette de ne pas avoir dit Marlon, fit-elle en repliant son torchon.

– Je sais que je suis très séduisant, et qu'il t'est difficile de me résister, mais pourquoi lui avoir dit ça ? Interrogea-t-il. Tu pensais le rendre jaloux ?

– Je n'avais pas le choix, répondit-elle en donnant du sucre à un client. Mary m'a confié un secret, et Michael à remarquer qu'il y avait quelque chose d'étrange entre elle et moi. Il allait très certainement me poser plein de questions sur notre conversation top secrète, alors j'ai improvisé, et j'ai sorti la pire chose qui puisse m'arriver.

– La pire ? Tu veux dire la meilleure ! Fit-il en bombant le torse. Et donc, Michael t'a cru ?

– On dirait bien, fit-elle en soupirant. Puisqu'il s'est empressée de te le dire. Sérieusement, il faut toujours que vous vous confiez tout entre vous ? Vous n'êtes pas capable de garder un secret !

– Bien sûr que si ! Rétorqua-t-il. Regarde, Michael ne sait toujours pas que tu l'aimes, reprit-il avec un clin d'oeil.

Jane lui fit un sourire ironique, puis elle se tourna vers un autre client assis au bar, qui réclamait une bière. Jackie continuait de fixer la serveuse souriant, attendant qu'elle lui fasse d'autres révélations.

– Quoi ? Lança-t-elle lorsqu'elle eut fini de s'occuper du client.

– Alors comme ça, Mary et toi vous êtes copines ? Questionna-t-il. Vous vous confiez des secrets ?

– Pourquoi t'es jaloux ? Répondit-elle d'un sourire également narquois. Copine c'est un grand mot, c'est juste qu'elle est plus gentille que je ne l'imaginais.

– Et ça te dérange plus le fait que Michael l'aime ? Interrogea-t-il en déposant une tache de café sur le bar.

– Dire que ça ne me dérange pas serait mentir, avoua-t-elle. Mais elle n'y est pour rien. C'est comme ça, et puis je dois faire avec.

– Tu comptes te déclarer à Michael ? Interrogea une énième fois Jackie.

– C'est quoi cet interrogatoire ? Questionna-t-elle. Je n'en sais rien Jackie ! Je suis perdue.

– Si tu l'aimes, tu devrais lui dire, dit-il simplement.

– C'est plus facile à dire qu'à faire ! rétorqua-t-elle. Pour l'instant je n'ai pas envie qu'il le sache, alors je compte sur toi pour ne rien dire.

At Last [Pause]Where stories live. Discover now