💍CHAPITRE 32💍

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A peine arrivée dans la cour de ce qui semblait être un petit manoir de campagne, Joséphine fut sortie de la voiture telle un sac de marchandises, sans ménagement, sans soins particuliers. Bien que les cordes tiraient et s'enracinaient dans sa chair parle biais de vives brûlures, aucune douleur ne fut plus comparable que cette main se promenant sur sa cuisse sans hésitation et délicatesse. Durant tout le trajet, le Comte Detina n'eut de cesse de promener ses doigts sur sa peau, insinuant qu'ils allaient à présent pouvoir passer de longues soirées ensemble sans que personne ne viennent les déranger et effectivement, il n'y avait personne. Aucun domestique ne vient les accueillir ou leur ouvrir la porte, mais un homme sortit de la forêt sauvage entourant la maisonnée afin de transporter la jeune fille jusqu'à ce qui semblait être un sous-sol aménagé. Elle fut déposée sans ménagement à même le sol tandis que l'homme en question, ayant une cicatrice traversant son visage, enchaîne sa cheville droite à de lourdes chaînes fixées au mur. Puis il vient défaire ses liens, son bâillon et referme derrière lui ce qui semblait être la porte d'une immense cage avant de partir.

Et là, ce fut le silence. Il n'y avait pas un bruit, pas même un sifflement du vent, pas un craquement rien. Juste ces murs de pierres et aucune lumière. Il faisait noir. Complètement noir. Sa main vient caresser ses poignets endoloris par la douleur tandis que le contact lui arrache une grimace. Son cerveau lui rejoue inlassablement les mots du Comte comme si ces derniers s'étaient ancrés en elle. Il fallait qu'elle parte d'ici. Qu'elle fuit cet endroit. Il fallait qu'elle s'en aille avant que...Mais comment ? Soudain, la réalisation d'être prisonnière lui monte à la gorge tandis qu'un élan de panique s'installe et lui fasse réaliser qu'à tout moment, sa vie peut se terminer ainsi.

- Ne pleure pas. Ne pleure pas. Ne pleure pas. Tu peux t'en sortir !

Ce sont là les mots d'une folle promesse faite à elle-même car qui viendrait pour elle si tous avaient été persuadés qu'elle était partie ? Il n'y avait ici personne pour l'aider.

Allant à tatillons pour atteindre sa cheville, elle comprends que cette dernière est prise par ce qui semble être un épais anneau de fer. La chaîne qui y est joint est assez ample pour lui permettre de faire quelques pas, mais pas assez pour s'approcher des barreaux de sa prison. Etait-ce une sorte de précaution si le Comte devait venir la voir ? Il était d'ailleurs fort probable que cet endroit ne serve pas pour la première fois et que d'autres femmes avant elles aient connus un tel lieu. A cette simple pensée, Joséphine eut de nouveau un frisson. Combien en avait-il eut ? Combien de temps ? Mais surtout... où sont-elles maintenant ?

Le Comte était un homme d'un certain âge connu pour ses divers penchants et bien qu'il soit critiqués pour cela, personne n'ose réellement le rappeler à l'ordre par rapport à son comportement tant sa famille détient l'argent d'une grande partie de la noblesse. En somme, il est l'homme qu'il ne faut pas contrarié. Il est surtout l'homme sur lequel tout le monde baisse les yeux quand ce dernier entre dans une pièce. Il révulse plus d'une personne, mais effraie tout autant.

En outre, on lui prêtait une passion : Celle de la collection. Nombreux sont ceux disant qu'il avait l'oeil pour les belles choses, mais principalement celles de valeurs. Qu'elles soient vivantes ou non d'ailleurs. Malheureusement, il a fallut que son dévolu se jette sur Joséphine, et ce, depuis un long moment. Plusieurs fois, lors de soirées ou de rassemblements, son regard avait croisé celui du Comte et même en se tenant à une certaine distance de l'homme en question, Joséphine ne pouvait que se sentir mal à l'aise . Suite à cela, ce fut plusieurs frôlement d'épaules, puis vient les discussions auxquelles elle ne s'attendait pas. Naïve qu'elle a été de croire qu'il abandonnerait si elle l'ignorait. Idiote qu'elle a été de penser qu'elle pourrait vivre la vie qu'elle souhaitait dans une société qui, visiblement, ne cessait de la contrarier.

JoséphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant