💍 CHAPITRE 7 💍

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Ses yeux encore humides se perdirent pour la vingtième fois sur le rapport de police. Les mots étaient clairs, limpides, mais aucun ne voulaient s'ancrer en elle comme si tout son corps les rejetaient fortement. Comment cela avait-il pu se produire ? La conclusion de l'accident était-elle seulement plausible après son étrange comportement de la veille ? Tout ceci lui semblait faux, tel un mauvais rêve qui vous secoue. Alors Joséphine quitte brutalement le fauteuil de bureau dans lequel elle s'était jusqu'à présent installée et se mets en quête de réponses. Le corps aurait été retrouvé dans une rivière près d'un quartier que son père n'avait pas pour habitude de fréquenter. Aucun de ses partenaires ou de ses investisseurs n'avaient une adresse proche de cet endroit. Alors que faisait-il là-bas au beau milieu de la nuit ? Qu'était-il venu chercher dans le bureau ? Pour avoir si longtemps travaillée avec lui, elle connaissait chacune de ses affaires, chacun de ses marchés et aucun d'entre eux n'auraient éventuellement pu le mener là-bas. Cela n'avait tout simplement pas de sens.

- Mademoiselle, vous devriez vous reposer, vous n'avez guère bonne mine, murmure Ninon en s'approchant d'elle, la regardant s'agiter sans rien pouvoir faire.

- Ce n'est pas de repos dont j'ai besoin, mais de réponses, Ninon ! Père n'est pas...Il ne peut avoir...Tout ceci est ridicule. La police a dû rater quelque chose, cela ne serait pas la première fois qu'ils font une erreur.

- Pourtant, le rapport dit que..

- Mais je n'ai que faire du rapport ! s'écrit-elle de façon hystérique alors que sa voix tremblante explose un jet de mots, Si tu n'es pas là pour m'aider alors tu ne m'est d'aucune utilité. Sors, je ne veux pas te voir.

La domestique attristée par le comportement de sa jeune maîtresse quitte la pièce et découvrit avec surprise une silhouette étrangère se tenant sur le pas de la porte. Celle-ci lui fit signe de ne faire aucun bruit et resta tout simplement plantée là, observant attentivement la jeune femme à l'étrange comportement.

Joséphine passa sa journée enfermée, sans boire ni manger, fouillant la pièce de fonds en comble, ressortant absolument chaque dossier, chaque fichier qu'elle aurait pu avoir lu trop rapidement où dont un élément ne lui aurait pas sauter aux yeux. Il y avait forcément parmi cette pile de papiers éparpillés, un élément manquant. Quelque chose que son père était venu lui-même chercher précipitamment et qui l'a sans doute conduit dans cet infâme quartier, près de la rivière.

Crise d'anémie et prise d'un soudain vertige, Joséphine se sentit partir en arrière quand soudainement une silhouette la rattrapa à bout de bras. Elle connaissait ce visage.

- Je pense que ça suffit pour aujourd'hui, dit-il en la soulevant du sol et en la portant dans ses bras.

Quittant le bureau et guidé par Ninon lui indiquant le chemin, il entra dans la chambre avant de la poser délicatement sur le lit tandis que cette dernière, ne put s'empêcher de le dévisager dans l'incompréhension de sa présence à ses côtés.

- Vous ne devriez pas être ici, dit-elle alors en détournant le regard en comprenant que ce dernier avait l'air bien mécontent.

- Et vous, vous ne devriez pas être dans un tel état, lui répondit-il bien sèchement, J'ai passé ma journée entière à vous observer et je peux dire que je n'ai guère vue un comportement responsable. Je compatis sincèrement à votre chagrin et ayant appris la nouvelle tôt ce matin, je me suis dépêché jusqu'ici, mais que ne fut-elle pas ma surprise en voyant vos cadets me pleurer dessus tandis que leur aînée était bien trop absorbée par sa folie pour remarquer quoique ce soit. Je ne vous pensais pas ainsi.

- N'essayez pas d'avoir un rôle de moralisateur, Monsieur. Vous ne me connaissez pas. Vous ne connaissez pas ma famille. Et bien que je vous sois reconnaissante pour votre récent support, je vous prierais de bien vouloir nous laisser.

JoséphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant